Voilà donc une découverte intéressante en provenance du Chili, pays qui comptait jusqu’il y a peu deux groupes se nommant VILU. L’un avec accent, celui dont nous allons parler aujourd’hui, l’autre sans, et one-man-band plus porté sur le Black Metal. le VILU du jour se concentre quant à lui sur un Death/Thrash des plus fumasses, avec en cadeau bonus, une vocaliste complètement possédée par ses textes, et qui hurle comme une Angela Gossow constipée des grands jours. Toutefois, aucune confusion à craindre entre les chiliens et ARCH ENEMY, bien que certains points communs puissent éventuellement les rapprocher. Cette soif de violence notamment, ces accélérations fulgurantes, mais avec VILU, aucune chance de tomber par hasard sur une section mélodique destinée à séduire les plus sensibles : la musique des chiliens est impitoyable, chantée en espagnol, et ramone les conduits plus efficacement qu’un aiglefin passant par la cheminée.
Fondé en 2014, ce quatuor s’est montré jusque-là assez discret, ne dispensant que deux démos en sept ans. Mais rapidement, le besoin de s’exprimer en longue-durée s’est fait ressentir, et grâce au tirage en trois-cents copies du label national Umbrium Recs, VILU peut en 2022 nous exposer son point de vue en quarante minutes, toutes plus brutales et efficaces les unes que les autres.
Tralkan (batterie), Aline Snow (chant), Karina Ugarte (basse) et Gricelius Morales (guitare) font donc feu de tout bois pour nous prouver leur allégeance à un Crossover teigneux comme un tic accroché aux poils d’un chien errant. Avec une mixité totale dans le line-up, VILU joue l’équité, mais surtout la méchanceté instrumentale, laissant souvent place à un véritable déluge de feu et de lave. Evidemment, les chineurs en originalité en seront pour leurs frais, la brocante étant classique et aux étagères chargées d’objets de faible valeur, mais les traqueurs de puissance et autres collectionneurs de violence seront ravis de tomber sur l’album le plus percutant du moment.
En se concentrant sur l’aspect instrumental de l’entreprise, on prend acte de la mise en place parfaite, des breaks qui tombent au millimètre, de l’intensité globale, et de ces passages plus thrashy qui aèrent l’ensemble. On remarque aussi une grosse basse roulante et proéminente, et de l’inventivité dans les licks de guitare, ce qui permet au groupe de se distinguer de la masse. Loin de l’aplatissement facile et systématique, Üden Vilú joue la nuance, ose même des harmonies amères et inquiétantes (« Black Fire »), ne se limite pas à ruer dans des brancards déjà méchamment endommagés, et propose donc une bande-son tout à fait crédible. Là où le bât blesse, c’est lorsque les lignes de chant s’empilent sur le tas de colère, un peu vainement, même si elles confèrent une patine légèrement BM en arrière-plan.
Loin de moi l’idée de remettre en cause le talent d’une chanteuse qui sait galvaniser ses troupes, mais autant souligner l’absence de modulation de ses cris perçants et acides, qui finissent par ternir l’originalité d’un backing-band plus inventif que la moyenne.
Toutefois, malgré ce petit point noir sur le visage de la brutalité, le faciès grimaçant présenté par les VILU est suffisamment impressionnant pour effrayer les masses. Avec ce pas très subtil mélange de Death (beaucoup) et de Thrash (un peu), les chiliens se montrent sous un jour assez flatteur encore mieux mis en relief par une production brute et impeccable. Ils ont ce feu sacré consacré par des soli mélodiques mais inquiétants (« Con Fuego »), cette capacité à alourdir les débats pour les rendre terriblement Heavy, et cette légère pointe de complexité pour éviter l’écueil de l’agression gratuite et facile.
Quelques ambitions pour marquer le terrain de ses phéromones (« Victims of Life », évolutif et plus Thrash pour le coup), un feeling légèrement Hardcore mais qui accepte la vélocité d‘un Thrash plus avoué (« Divide y Gobernarás »), et finalement, Üden Vilú s’avère très digeste, malgré les insistances de sa chanteuse au timbre monocorde. Ça n’est pas encore le Pérou, mais le Chili s’en sort bien.
Titres de l’album:
01. Vilú
02. Detrás de las Paredes
03. Alter Ego
04. Black Fire
05. Instinct, Rage Alive (I.R.A.)
06. Con Fuego
07. Victims of Life
08. Divide y Gobernarás
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30