Nous allons immédiatement évacuer tout ce qui n’a plus aucune importance concernant les THE ARMED. On ne sait pas vraiment qui fait partie du groupe, on connaît certaines personnalités gravitant autour, mais finalement, si l’image a toujours plus ou moins prévalu sur la musique - concept promotionnel oblige - c’est bien elle qui s’exprime sur les albums et que nous devons juger. Alors, sous-CONVERGE ou pas, Kurt Ballou en producteur exécutif, who cares serais-je tenté de dire tant que les albums tiennent la route et qu’ils proposent autre chose que le simple Punk Rock from Detroit annoncé sur les pages officielles. Non, THE ARMED ne fait pas du simple Punk Rock from Detroit, comme le jouaient les STOOGES ou le MC5. Après tout, quoi de surprenant en considérant l’implication de Ballou dans le concept, et la présence derrière les futs, fut-un temps de Ben Koller pour l’album Only Love. D’ailleurs, Ballou affirma a son batteur en ce temps-là que les morceaux de cet album n’étaient que de simples démos de CONVERGE. Alors franchement, l’énigme, on s’en tape comme de l’abandon du maquillage de KISS sur Lick it Up, qui a produit l’une des pochettes les plus abominables de tous les temps. Celle d’ULTRAPOP n’est pas mal dans son genre, et si nous en étions restés à l’Antipop de PRIMUS, autant admettre que ce quatrième album de la vague de Detroit ne surprend pas plus que les précédents, en proposant un Hardcore certes chaotique, mais pas plus énigmatique que celui de ses concurrents directs.
Un visage, le nom de l’album encadré et en lettres majuscules, l’artwork est en place, peut éventuellement titiller la curiosité, comme ce titre qui ne veut pas dire grand-chose. A part provoquer, spécialement lorsqu’on joue une forme très abrupte de Hardcore métallisé, à deux doigts et même moins d’un Mathcore discipliné et académique. Très proche de ce que CONVERGE a toujours prôné, THE ARMED garde son bras armé à portée des ennemis, et frape encore une fois fort, très fort même, et gratuitement. Des noms sont venus se rajouter à la liste des peu déjà connus, comme celui de Mark Lanegan, le guitariste de QOTSA ou ceux de Troy Van Leeuwen et Chris Slorach de METZ. Le tout assemblé, le puzzle commence à prendre forme, mais le noyau du combo reste le même et la musique aussi. Peu de changements notables quant à la direction artistique, avec une ouverture plus ou moins prononcée sur d’autres styles, comme pour valider cet Ultrrapop qui finalement, ne veut pas dire grand-chose. Niveau chroniques, j’en étais resté à Untitled, qui m’avait agréablement surpris de sa colère, et les débats n’ont pas vraiment progressé depuis. Tout au plus note-t-on de nouvelles inflexions, mais peu au regard des attentes prononcées, et le groupe s’en tire une fois de plus par une musicalité resserrée et une envie de jouer son propre style à la perfection.
Quelques samples, des passages Ambient plus mélodiques, mais les attaques rythmiques, le chant traité, les atmosphères confinées et bizarres, tout est encore là, et en proportions égales. Alors, pas de quoi fouetter un vieux greffier, d’autant que l’ensemble tient debout sans avoir recours à des gimmicks faciles. Et sérieusement, qu’apporterait la révélation de l’identité des véritables membres du groupe, sinon satisfaire une curiosité morbide pour tout ce qui se veut anonyme et caché ? Rien, je vous l’accorde, puisqu’un album s’écoute, et ne se regarde pas.
Encore une fois, les potards sont à fond, l’inspiration est traditionnelle, les variations nous donnent des fulgurances comme « Average Death », le genre de truc qu’on aurait pu trouver sur un album extrême de Patton et compagnie, ou des entames électroniques lourdes comme l’éponyme qui ouvre les débats dans une ambiance de fumigènes lâchés dans un nightclub de Detroit encore ouvert à une heure très tardive. Loin des errances des suédois et des délires des américains les plus ouverts sur la Fusion, Ultrapop se contente de proposer ce que ses aînés offraient déjà, de façon plus homogène peut-être, et plus variée, mais rien ne vient vraiment déstabiliser.
C’est pour ça qu’il faut débarrasser ce produit de son emballage, et rejeter le décorum qui entoure le groupe. Se concentrer uniquement sur cette musique fabuleuse, qui sans repousser les limites du Mathcore en joue avec les frontières, pour nous offrir une pièce musicale conséquente, malgré sa courte durée. D’autant que personne ne sera vraiment perturbé par les premières attaques de « All Futures » ou « Masunaga Vapors ». On note de ci de là quelques arrangements électroniques discrets, une tendance à assouplir les refrains pour se montrer sous un visage plus séduisant, mais l’énergie déployée, la rage concentrée et débridée restent tout à fait digestes et formelles.
Ultrapop reaches the same extremities of sonic expression as the furthest depths of metal, noise, and otherwise ‘heavy’ counterculture music subgenres but finds its foundation firmly in pop music and pop culture. As is always THE ARMED’s mission, it seeks only to create the most intense experience possible, a magnification of all culture, beauty, and things.
Oui, c’est gentil tout ça, mais pas vraiment exact. Certes, « A Life So Wonderful » joue justement avec ces fameux extrêmes, mais ne fait pas plus de dégâts que les derniers albums en date de DILLINGER. Quant aux références à la Pop-culture, on repassera, tout du moins musicalement, puisse le cadre est toujours le même, assoupli parfois, dévié de temps à autres, plus empreint de Pop alternative des années 90 sans doute (« An Iteration »), mais rien de bien déstabilisant. Et pourtant, Ultrapop ne déçoit pas, loin de là, et pourrait même avec un peu d’imagination, incarner l’acmé d’une démarche entreprise à la fin des années 2000. Si THE ARMED n’a pas titillé la fusion de trop près, il s’est approché de la perfection dans son attitude, ce qu’on comprend lorsqu’on écoute le roublard « Faith In Medication ». Rythmique en houle, cris sous-mixés, riffs qui vrillent, tout est là, et finalement, le plus important.
« The Music Becomes A Skull » en fermeture, avec Mark Lanegan, gronde et joue la carte de l’Indus timide histoire de préparer la suite en tout confort. « Bad Selection » danse comme du Madchester un peu trop sage, mais on se laisse emporter par le torrent sans trop de résistance aux flots. Alors, THE ARMED, fumisterie de gamin capricieux ou plan méchamment bien élaboré ? Peut-être et sans doute les deux, mais un groupe qui provoque dans le bon sens et nous en donne pour notre argent que nous investissons dans ses albums gratuits. Quel paradoxe.
Titres de l’album:
01. Ultrapop
02. All Futures
03. Masunaga Vapors
04. A Life So Wonderful
05. An Iteration
06. Big Shell
07. Average Death
08. Faith In Medication
09. Where Man Knows Want
10. Real Folk Blues
11. Bad Selection
12. The Music Becomes A Skull
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