On ne va quand même pas se gêner, vu le bordel actuel dans les rues, pour en rajouter une couche dans la cacophonie ambiante. Des commerces pillés, des agressions multipliées, une défiance affichée, pour ce qui ressemble de plus en plus à une guerre civile qui risque de mal tourner en cas d’impair. Tout ça sent la mort à plein nez, et donc par extension, le Death Metal. Le raccourci est lénifiant j’en conviens, mais le premier album des salvadoriens de FLESHLESS ENTITY constitue pourtant la bande-son la plus crédible à cette agitation frontale et létale.
Formé en 2015 à San Salvador, FLESHLESS ENTITY est une créature de chair et de sang, mais de chair épaisse, et de sang presque coagulé. Inutile de vous attendre à une quelconque faiblesse de sa part, puisque son mode d’expression est massif, au moins autant qu’une bordée de briques balancées à la face d’une escouade de police. Ce quintet imposant (JuanJo - batterie, Erlin de la O - guitare, Alonso Ramos - chant, Zero - basse et Diego Lopez - guitare) s’est déjà exprimé en version condensée via deux EP’s et un split partagé avec KAB'RAKAN (deux morceaux chacun, pas de jaloux), mais attendait le bon moment pour lâcher du lourd, chose faite cette année avec la parution d’Unborn Rising, monument érigé en la mémoire du Death des nineties, réactualisé pour sonner encore plus méchant.
Disponible en intégralité sur YouTube, ce premier long est conséquent, ambitieux dans la nostalgie, mais effectif dès les premières écoutes. Impeccablement produit, flanqué d’un artwork léché, il symbolise à merveille cette nouvelle génération très respectueuse des codes et des anciens mais qui n’hésite pas à imprimer sa patte à cette dévotion somme toute assez légitime.
D’en parler est difficile. Car les structures des morceaux restent classiques, avec cette alternance de plans rapides et d’écrasements étouffants, dans la plus pure tradition de la frange la plus brutale et froide. Inspiré par le pendant américain de la vague morbide, entre SUFFOCATION et DEICIDE, FLESHLESS ENTITY rentre dans le lard comme un couteau bien aiguisé, et découpe de fines tranches qui sentent bon la mort rapide, mais pas sans douleur.
Dix morceaux, une moyenne de quatre minutes par chapitre, et de quoi se sustenter avarié pendant de longues semaines. Disposant d’un bagage technique certain, ces musiciens n’hésitent pas à aplatir dans les grandes largeurs, avant de tout cramer d’une accélération colérique. Parfois à la limite d’un Black/Death raisonnable, cette musique ose l’intensité permanente, et les changements de braquet intempestifs, sans pour autant nuire à la cohérence de la narration. Quelques mélodies sales pour faire bonne figure, une odeur de putréfaction pas trop gênante, pour une visite en règle de la morgue, avec embaumeur pour guide et spécialiste du Death Metal comme arbitre des sens.
Du bon donc, du très bon même parfois, et un exercice de style tout à fait maîtrisé. De la rigueur dans l’agencement, de l’application dans le jeu personnel, pour une osmose générale effective et sans tremblements. On sent que les salvadoriens ont bien rodé leur répertoire avant de le présenter, et qu’ils connaissent toutes les astuces pour parvenir à leurs fins.
J’en veux pour preuve cette guitare acoustique à la PESTILENCE sur « Oblivion », transition délicate mais intermède appréciable, ou cette pesanteur extrême à la MORBID ANGEL sur l’entame diabolique de « Rauddskinna ». Intro soignée, déroulé parfait, ce premier longue-durée se savoure sans arrière-pensée et ne laisse aucun arrière-goût désagréable dans les tympans, comme tous ces sous-produits vintage qui s’entassent de semaine en semaine.
On savourera les deux derniers segments qui forment une symphonie finale jouée en l’honneur de la brutalité la plus froide (et dont certaines intonations ne sont pas sans rappeler 1349), et on clôturera le débat en précisant que de grandes choses peuvent être attendues de la part de FLESHLESS ENTITY, qui a largement les moyens de devenir une référence mondiale du Death contemporain le moins générique. Alors, fans de CANNIBAL, de Glen Benton et autres fossoyeurs de l’extrême, jetez-vous dans la fournaise de ce bucher des vanités, qui incarne un soundtrack to the apocalypse très crédible.
Die.
Titres de l’album:
01. Silence
02. Isolate
03. Testimony of Lambs
04. Third Degree
05. Gelt
06. Oblivion
07. Rauddskinna
08. Summa Blasphemia
09. Seven
10. Inoccentia Nihil Probat
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