A la base, vous auriez dû voir en en-tête de cette chronique la marque du label grec No Remorse. En effet, la célèbre et puriste maison de disques hellène avait déjà pressé les exemplaires de ce premier album, lancé sa campagne promo, envoyé des supports à la presse, avant de publier un communiqué de presse annonçant la fin brutale de son partenariat avec les mexicains de THUNDERSLAVE. A l’origine de cette séparation, un aveu sibyllin d’un des musiciens du groupe, qui avouait à sa maison de disques avoir fait « quelque chose » en étant fin saoul, et avoir « cassé quelque chose ». Rien de condamnable en soi, le livre rock n’roll étant rempli d’anecdotes de chambres d’hôtel saccagées, de backstages ruinés, et autres petites fantaisies de musiciens se croyant terriblement amusants en détruisant tout sur leur passage. Keith Moon est passé par là, les mecs de LED ZEP n’étant jamais les derniers à s’amuser, sans parler de MÖTLEY, Ozzy, et une liste non exhaustive de petits malins plus fins que la décence et la politesse. Alors, qu’est ce qui a bien pu pousser les grecs à recommander aux journalistes de « détruire les CDs reçus », et à bien préciser qu’ils ne veulent plus rien avoir à faire avec les mexicains ? Tout simplement une excellente raison, puisque un ou plusieurs membres de THUNDERSLAVE se sont « amusés » à passer les grilles du Santa María Pantheon, cimetière d’Apodaca, pour y détruire des tombes, des mausolées, et des croix. De là découle un sentiment de pitié incroyable pour ces abrutis qui n’ont même pas eu le génie malsain norvégien de foutre le feu à une église, et qui ont essayé de coller d’un peu trop près à l’éthique « Metal », telle qu’elle est prônée par les QI les plus bas de leur fanbase cloutée…
Avec cet élément en main, le chroniqueur fait face à un cas de conscience. Doit-il s’acquitter de sa tâche et écrire quand même cette chronique déjà entamée avant de connaître cet état de fait, ou tout simplement laisser tomber et laisser mariner ces trous du cul dans leur jus de merde ? J’ai décidé d’écrire quand même sur ce premier album, pour une simple et bonne raison. Pour pointer du doigt l’écart entre le talent des musiciens et leur intelligence toute relative, et dire à quel point cette abomination est un gâchis sans nom, tant les originaires de Monterrey avaient un avenir artistique fabuleux devant eux, en proposant une nouvelle tranche de nostalgie. Nouvelle tranche certes, mais l’une des plus crédibles de la vague old-school, avec un premier LP sauvage, indomptable, particulier, unique en son genre, et rappelant les meilleurs représentants du genre. Fondé en 2015, le combo a d’abord publié un premier EP éponyme en 2017, avant de sortir en autoproduction cet Unchain the Night, qui avait fini par trouver un label preneur avant de retomber dans l’ombre pour les raisons déjà exposées. Clairement recommandé aux fans d’ENFORCER, SEVEN SISTERS, TOKYO BLADE, HIGH SPIRITS de la part d’un de leurs distributeurs (qui lui aussi retirera sans doute ses billes), mais aussi aux accros de TANK, GRAVESTONE, EXCITER et IRON MAIDEN, Unchain the Night avait toutes les armes pour séduire un public avide de sonorités d’époque, la production de l’album évoquant avec une acuité parfaite les approximations de son des années 80, avec cette batterie enterrée dans le mix, cette basse méchamment proéminente, et cette guitare tranchante aux soli efficaces.
Mais l’argument principal de THUNDERSLAVE, sa force mais aussi son talon d’Achille pour les détracteurs, c’est bien la voix de Carlos Wild, guitariste/chanteur complètement possédé. Constamment perché dans des aigus surhumains, distillant des lignes vocales perceptibles uniquement par les chiens, le frontman est de cette caste d’interprètes qui ne peuvent laisser indifférents, ce que nos collègues d’Angry Metal Guy n’ont pas manqué de souligner, avec beaucoup de sarcasme d’ailleurs. Je suis personnellement complètement fan de ce style de chant désinhibé, qui rappelle les excès vocaux les plus décomplexés des années 80, dont Paul Baloff et Berti Majdan étaient sans doute les illustrations les plus parfaites. Et ce chant justement s’accordait parfaitement de l’orientation Speed Metal de ce premier effort, se rapprochant du meilleur d’EXCITER et de Dan Beehler, sans pour autant trop s’éloigner d’IRON MAIDEN ou ACCEPT. Capables de combiner le meilleur des années Speed avec la crème de la saga Metal, en faisant preuve d’autant de sauvagerie que de finesse, les THUNDERSLAVE nous proposaient donc l’un des meilleurs albums revival du cru, citant la vierge de fer (« Still on Time »), ACCEPT et SCORPIONS (« Heavy Metal Master »), la NWOBHM et PRETTY MAIDS (« Black Thunder »), et alternant avec flair les tempi pour ne pas se contenter d’une approche trop linéaire et trop fougueuse. Bien évidemment, ce qu’on retient de ce premier album est sa sauvagerie brute mais mélodique, et sa vélocité nous baignant dans la chaleur de la fournaise Heavy Speed des années 83/84, avec des pics d’intensité sur le terrible « Wicked Night », la constante féroce de « Maniac » qui rappelle d’ailleurs légèrement le groupe du même nom. Mais globalement, et bien que frappé du sceau Speed, Unchain the Night est plus à considérer comme un fabuleux album de Heavy Metal passéiste que comme une œuvre hommage au Speed le plus affolé.
Avec des musiciens connaissant parfaitement leur boulot, un soliste lâchant des phrasés incroyables, une ambiance prenante n’évitant pas l’émotion brute (« Warriors of the Night »), ce premier LP était promis à un avenir radieux entre les mains des passionnés les plus vintage, et laissait augurer d’une carrière underground des plus fameuses. Mais le comportement inacceptable des musiciens en a décidé autrement, et il y a fort à parier que le groupe ne se remette jamais de ce scandale impardonnable. Vous avez maintenant toutes les informations en main pour savoir si oui ou non THUNDERSLAVE mérite votre attention, et je tiens à préciser que la note attribuée à cet album n’est basée que sur sa musique et ne prend pas en compte l’attitude des profanateurs que la prison attend patiemment. Sinon, j’aurais dû descendre à des températures de jugement bien au-dessous du zéro.
Titres de l’album:
01. Lightning Strikes
02. Still on Time
03. Wicked Night
04. Maniac
05. Heavy Metal Master
06. Inner Voices
07. Lucifer Morning Star
08. Black Thunder
09. Laying Down Your Life
10. Warriors of the Night
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