En voilà un nom qu’il est franc et qu’il fait plaisir ! Après METALLICA et METAL CHURCH, revoici donc les METALRIFF, qui comme leur baptême l’indique, jouent du Metal avec plein de riffs. Originaire du Chili, le groupe n’en est pas à son coup d’essai, et a déjà publié un premier longue-durée en 2018, Blinded, qui leur a permis d’agiter l’underground de soubresauts modérément extrêmes. Humbles dans leur démarche, les METALRIFF ne prétendent pas révolutionner quoi que ce soit, et admettent dans leur bio des affiliations évidentes. Fans du Thrash éternel des années 80, les chiliens adoptent donc des postures classiques, revendiquent des influences formelles (METALLICA, MEGADETH, IRON MAIDEN, ANTHRAX, SLAYER, TESTAMENT), et jouent une musique sinon novatrice, du moins agréable en oreilles. Fondé en 2017, le groupe est donc plutôt productif, avec deux albums en trois ans d’existence mais aussi un EP l’année même de leur création (Pray or Die), et cet Under My Skin, loin d’Avril LAVIGNE évoque plus volontiers un MEGADETH des années 90 pour sa propension à jouer l’équilibre entre Heavy Metal mélodique et Thrash harmonique. C’est donc une livraison de très bonne facture que les chiliens glissent dans notre boîte à ouïes, un peu timorée parfois, mais heureusement équilibrée par des passages beaucoup plus furieux rappelant le METALLICA de Master of Puppets. De nobles comparaisons pour un travail excellent, même si la frustration s’incruste parfois dans l’écoute, naissant à l’orée de plans que l’ANNIHIATOR le plus raisonnable plaçait sur ses disques les plus dispensables.
METALRIFF ce sont donc quatre musiciens (Leonel Contreras - chant/guitare, Felipe Mardones - guitare lead, Patricio Muñoz - basse et Carlos Vargas - batterie), dont l’un d’entre eux ressemble à une version de Mike Muir après des mois de musculation. Un quatuor à l’aise dans ses baskets, qui a souhaité cet album plus précis et plus technique, et en connaissant son prédécesseur déjà chroniqué, autant dire que la mission a été remplie avec brio, et le défi relevé avec les honneurs. Dans un créneau de Crossover Heavy/Thrash, les chiliens jouent une partition très agréable, qui certes n’atteint pas des sommets d’intensité, mais qui redonne au Heavy Metal viril ses lettres de noblesse en plaçant de ci de là des idées tirées des songbooks de MAIDEN et du PRIEST (« From Saint to Demon »). Doté d’un frontman solide à la voix modulée, et d’un soliste qui connaît bien ses gammes, le groupe n’a plus qu’à dérouler ses riffs métalliques pour nous emballer, ce qu’il fait sans complexes dès « Blood & War ». En occultant complètement l’originalité pour se concentrer sur l’efficacité, le combo de Santiago se place donc dans la lignée old-school qui squatte nos colonnes depuis une dizaine d’années, et si je devais établir un parallèle plus ferme, je dirais que l’ensemble sonne comme une combinaison habile de la fluidité mélodique de Jeff Waters et la hargne raisonnable des DEATH ANGEL, le tout passé au prisme d’un Heavy Metal plus classique de la fin des années 80. Alternance entre mid tempi voraces et accélérations fumasses, Under My Skin fait bonne impression, et aligne les morceaux solides et versatiles.
Evidemment, les fans de fraicheur et de surprises en seront pour leur frais, même si le quatuor a aménagé des espaces de respiration plus prononcés. On se love au creux du souvenir de FLOTSAM et METAL CHURCH en écoutant le tendre « The Emptiness », qui met en relief la pureté de la voix de Leonel Contreras, avant que la machine ne s’emballe façon Power Ballad pour singer les tics les plus sensibles de TESTAMENT. Avec des titres conséquents en durée, les chiliens démontrent un savoir-faire indéniable dans l’agencement des plans, et troussent toujours des intros bouillantes, avant de lâcher les guitares façon chiens sauvages, et flirter avec un Mosh proche d’ANTHRAX (« The Borderline »). Si la voix de Leonel est plutôt agréable, elle manque de puissance sur les passages les plus intenses, et n’autorise pas le projet à décoller vers les paradis de violence d’ordinaire visés par les maniaques de la nostalgie. C’est ce qui empêche formellement de rattacher le concept au Thrash pur et de parler plutôt de Heavy Thrash, sans vulgariser le travail accompli. Heureusement pour nous, certains morceaux rentrent moins facilement dans le rang, et laissent les watts déborder, à l’image du conquérant « From the Ashes » qui bombe le torse de sa basse pour retrouver le son symptomatique new-yorkais.
On sent que le groupe à des ambitions, qu’il formalise sur les chansons les plus longues, et « Puppets Clowns » se pose en climax tout à fait crédible, avec son riff énorme et redondant, qui pousse Leonel à racler un peu plus ses cordes et nous offrir une prestation proche d’Hetfield et Belladonna. On se retrouve donc dans la fournaise de la Bay-Area de la fin des eighties, et la sensation est décidément appréciable, et ce morceau indique que lorsque les METALRIFF se laissent aller à plus de méchanceté, ils sont fort crédibles et plus persuasifs. Et comme le final « Don’t Be Afraid to Die » nous les écrase bien menues, la fin de l’album permet de reprendre confiance et de remotiver les troupes. Sans être un must have, Under My Skin s’insinue dans votre mémoire comme un virus sympathique et non létal, et laisse une sensation de bien-être, se permettant d’être plus recommandable que des sorties Thrash soi-disant plus primordiales. Mes sincères encouragements messieurs, en souhaitant que dans le futur, vous vous montriez un peu plus incisifs et moins mélodiques. Mais ceci n’est qu’une recommandation subjective et personnelle bien sûr.
Titres de l’album:
01. Blood & War
02. Under My Skin
03. From Saint to Demon
04. The Emptiness
05. The Borderline
06. From the Ashes
07. Puppets Clowns
08. Don’t Be Afraid to Die
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