Trois ans après leur premier long Disciples of the Goat, dont j’avais dit le plus grand bien, les américains de MORBID CROSS reviennent pour nous narrer la suite de leurs aventures violentes en long format. Chronique à l’appui, je ne peux nier que ce fameux premier album avait fait forte impression pour moi, pourtant assez critique envers cette vague nostalgique qui n’a de cesse de balayer les cotes de notre mémoire. Mais il y a avait chez ce groupe un instinct particulier, une facilité incroyable, et une science du riff exacte qui lui permettait de dominer la reste de la concurrence de la casquette et du T-shirt SLAYER.
Un premier album réussi est toujours une bonne chose. Et personne ne va contredire mon Show No Mercy, mon Bonded by Blood ou mon Endless Pain. Le plus dur reste de confirmer les bonnes impressions dégagées, et de creuser la fosse de la dévotion encore plus profondément pour s’assurer du maintien des soutiens. J’attendais donc avec objectivité cet album qui se devait de transformer l’essai de 2019, et autant ne plus tourner autour du pot, Ungodly Infestation est une sacrée confirmation, malgré ses six morceaux originaux seulement, pour une durée de quarante-trois minutes.
Mais ces six morceaux reflètent parfaitement le potentiel des originaires de Vineland, New Jersey. En adoptant toujours une position en bascule entre Thrash progressif et Thrash violent et précis, le quatuor (Alex Gibbs - basse, Daemon Kolonich - batterie, Steven James - guitare et Zach Marcus - chant) propose donc un voyage dans les souvenirs d’un Thrash de deux générations, coincée entre celle des cadors devenus légendes et celle de la jeunesse 87/89, pleine d’allant et sure de conquérir le monde. En apportant pas mal de finesse à sa débauche, MORBID CROSS trompe bien son monde et peut effrayer les non-initiés de cette pochette Gore et de ce nom plus porté sur le Death que le Thrash.
Mais de Thrash, il s’agit bien, et du fameux. Pourtant, Satan sait qu’il est difficile de maintenir la pression pendant de longues minutes sans sombrer dans la redondance, mais avec un flair et un panache incroyable au niveau de l’agencement, les américains rappellent le meilleur de VIO-LENCE, MORTAL SIN et FORBIDDEN, le tout mis au goût du jour d’un nouveau public plus jeune, et qui cherche ses propres icones.
MORBID CROSS en sera une, je l’affirme haut et fort. Tout simplement parce que tous les morceaux de ce deuxième album sont des cas d’école, à commencer par l’introductif « Dwellers of the Dark », qui déroule l’un des riffs les plus simples et puissants de cette année 2022. En reprenant contact le torse bombé, MORBID CROSS assume son statut de gloire montante, et provoque le Headbanging avant même que nos cervicales ne soient chauffées. Morceau coup de poing par excellence, « Dwellers of the Dark » profite d’un mid tempo vraiment gonflé pour distiller des licks entêtants, qu’un chant totalement possédé vient sublimer de sa hargne et de ses aigus perçants. En alternant growls et cris d’hyène, Zach Marcus titille la fibre Death/Thrash de ses fans les plus costauds, et séduit de ses capacités à transcender des idées classiques pour les rendre plus efficaces. Et le héros de l’affaire est bien Steven James qui dévoile toute l’étendue de ses capacités, pour donner une leçon aux nouveaux arrivants encore persuadés qu’une saccade sur un mi est suffisante pour combler les attentes d’un public à la culture restreinte.
Ce même public sera certainement aux anges en étant bousculé par le monstrueux « Serpent's Tongue », évolutif en diable et qui fait méchamment monter la température, avec ses BPM plus généreux et sa structure plus classique en mélange DEATH ANGEL/WARBRINGER. Mais c’est véritablement et indéniablement « Prized Possession » qui pulvérise les derniers doutes - si toutefois il en subsistait - avec ses neuf minutes en réminiscence du terrifiant « Black Prophecies » de DARK ANGEL.
Titre à tiroir s’il en est, charnu, velu, épique et colle ton gramme, « Prized Possession » réussit la gageure de réconcilier la légèreté des GAMA BOMB et la puissance des MUNICIPAL WASTE. Entre la Californie des années 88/89 et la scène Crossover subtilement Hardcore de Venice, ce titre judicieusement placé en milieu permet à l’album de prendre une vitesse de croisière hallucinante, les moteurs tournant à plein régime de l’imagination fertile des américains.
Le reste n’est que conjectures, entre violence ouverte et fourberie rythmique, mais MORBID CROSS se rapproche de la perfection vintage avec une morgue incroyable. Entre vélocité sans freins et agression moite à la LEEWAY (« Nurture Turns to Torture »), Ungodly Infestation va encore plus loin que Disciples of the Goat, et devient un classique instantané, se permettant même de reprendre le classique « Exciter » de JUDAS PRIEST avec une confiance inébranlable (et à juste titre).
Le résultat est donc largement au-dessus des attentes pourtant hautes, et ce deuxième longue-durée est sans doute ce que vous pourrez écouter de mieux cet été en matière de Thrash fertile et énervé. MORBID CROSS déjoue donc tous les pronostics, aime être là où on ne l’attend pas, se moque bien des frontières de genre, pour jouer l’une des musiques les plus intenses de ce mois de juin en fournaise.
Et faites-moi confiance, avec ça dans la platine, vous auriez plutôt intérêt à avoir une climatisation efficace.
Titres de l’album :
01. Dwellers of the Dark
02. Serpent's Tongue
03. Prized Possession
04. End of Days
05. Nurture Turns to Torture
06. Wrath of God
07. Exciter (JUDAS PRIEST cover)
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