Enchainer un riff d’intro à la METALLICA avec une bourrade digne des dimanches les plus colériques de DEMOLITION HAMMER, voilà qui est intéressant. Mais après tout, le(s) suédois de NIGHTBORN nous ont déjà habitués à ce mélange des genres, allant même jusqu’à classer leur barouf sous l’étiquette d’Unrelenting Thrash Metal, ce qui signifie en gros, Thrash implacable. Et si parfois les accroches sont excessives et purement promotionnelles, celle-ci décrit une vérité des faits avec une acuité très honnête.
On se demandait où étai(en)t passés ce(s) malade(s) de la vitesse depuis leur premier album Skyless en 2017. Cinq années de silence complet, avec quelques singles lâchés cette année, et quelques inquiétudes. Le(s) suédois allaient ils tenir la distance et proposer un disque au moins aussi intense, sinon plus ? La réponse est claire, et ne prend que quelques minutes : oui, oui, et même oui. NIGHTBORN n’a en rien perdu de sa pugnacité, et sa férocité s’est même aggravée avec le temps.
Arda K, le fondateur, leader et multi-instrumentiste n’a donc pas loupé le coche. Pour cette occasion, l’irascible suédois s‘est voulu éclectique, et a mélangé les époques pour faire se percuter le Néo-Death de son pays et les attaques rythmiques et mélodiques de la Bay-Area. L’homme se réclame d’ailleurs des plus grandes références, SLAYER, TESTAMENT, KREATOR, SEPULTURA et EXODUS, auquel il ajoute quelques éléments plus sombres en harmonies biscornues. Pourtant, si sa passion ne supporte aucune remise en cause, on peut dire que sa créature détonne dans le paysage old-school actuel, de par son individualité et sa personnalité. Et c’est donc avec la sensation de découvrir une œuvre neuve que nous savourons les onze morceaux de cet Unhuman à la puissance surhumaine.
Si l’homme a encore une fois tout élaboré dans son coin, il a su s’entourer de pointures pour le soutenir. Ainsi, le kit est occupé par Krimh (SEPTIC FLESH, DECAPITATED, BEHEMOTH), et la guitare additionnelle est tenue par Gokalp Ergen (MEZARKABUL). Enregistré, mixé et masterisé aux Fascination Street Studios, Unhuman jouit donc d’un son inattaquable, ferme, concis et épais, qui sert admirablement bien ces compositions qui louvoient entre séduction Thrash et accélérations Thrashcore dignes d’un Death maîtrisé et compacté. Et si d’ordinaire les one-man-band Thrash pataugent dans la complaisance, NIGHTBORN fonctionne musicalement comme un véritable groupe, ce qui ne fait qu’ajouter à la valeur de ce deuxième album.
Soli remarquables, fluides et mélodiques, contraste prononcé, voix versatile et arrangements riches, Unhuman fait montre d’une connaissance hors-pair de la philosophie Thrash, distille des moments de tendresse Folk (« A Solemn World », qui toutefois dégénère rapidement), use d’effets classiques pour renforcer son côté supersonique grognon (« Grave Madness », une folie aux BPM affolés), et finalement, revisite l’historique du genre pour en proposer une relecture plus personnelle. Assez proche parfois d’un WARFECT irradié, ou d’un SADUS en moins technique, NIGHTBORN fascine par sa colère et son intelligence de propos, et réussit la gageure de nous tenir en haleine pendant presque une heure, une durée inhabituelle et dangereuse pour ce genre de musique. Evidemment, les efforts n’empêchent pas quelques redites et paraphrases, mais les nombreux changements de direction, les clins d’œil adressés aux cadors (« Radial Delusions », merci Dave Mustaine), les ambitions progressives (« Insomnia Diadem » aux harmonies amères et au riff redondant), et les fulgurances colériques démoniaques (« Phantoms », plus violent sur le marché du Thrash actuel est impossible à marchander) permettent à ce deuxième album de se hisser au sommet de la chaîne alimentaire, et de se distinguer du reste de la production avec une aisance confondante.
On encaisse, on esquive, on essaie de digérer, mais l’attaque est rude et les stigmates nombreux. NIGHTBORN, cinq ans après son émergence revient plus dangereux et remonté que jamais, et Unhuman pourrait bien être l’album de Thrash de cette fin d’année 2022. Difficile de trouver plus diversifié, plus intense, pus violent et plus intelligent. Seul à la barre, Arda K donne des leçons de navigation à bien des groupes établis qui se contentent de hisser les voiles pour avancer sereinement vers leur retraite dorée.
Une leçon d’envie, une claque magistrale, et un disque qu’on se joue à plein volume pour massacrer ce qui nous reste d’audition. Bravo l’artiste.
Titres de l’album :
01. Vindication
02. Absence of Life
03. Aphelion Dusk
04. A Solemn World
05. Grave Madness
06. Radial Delusions
07. Insomnia Diadem
08. The Haunted Mind
09. Temporal Nightmare
10. Phantoms
11. Praetorum Serpentis (Outro)
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