Si vous êtes un adepte de ces petits tops rigolos sur Internet, vous avez obligatoirement déjà entendu parler des anglais d’HYDRA VEIN. Mais certainement pas pour les bonnes raisons. En effet, ce groupe de Brighton dans le Sussex a régulièrement été moqué par les néophytes pour le trait grossier de la pochette de son premier album, Rather Death than False of Faith, qui je l’admets était vraiment très, très vilaine. Quant à savoir si c’est un besoin de se démarquer qui a poussé le groupe à adopter pareil dessin enfantin, je n’ai pas plus d’informations sur le sujet. De fait, HYDRA VEIN se retrouve très fréquemment cité dans les tops des pochettes Metal les plus laides, aux côtés de PANTERA, BLACK SABBATH, BONED, KEYDRAGON et autres METALUCIFER.
Dommage, parce que ce premier album reste un témoignage essentiel de la foi Thrash anglaise de la fin des années 80, loin des facilités débilitantes d’ACID REIGN, SLAMMER et autres chantres d’une violence grotesque. Car si Rather Death than False of Faith est systématiquement raillé pour son artwork abominable, il est aussi souvent loué pour son contenu plus que recommandable, et se retrouve souvent cité dans les albums les plus méconnus et méritants.
Comme quoi, on ne juge définitivement pas un livre sur sa couverture. Mais en 1988, HYDRA VEIN ne bénéficiait que du soutien d’un petit label, Metalother Records, et n’a pas vraiment joui d’une exposition pourtant méritée dans la presse. Le second chapitre de la saga, After the Dream connut peu ou prou le même sort, et c’est donc dans une indifférence générale que le quintet splitta en 1990, juste avant la disgrâce du Metal des années 80.
Depuis, deux membres sont malheureusement décédés, le guitariste Jon Balfour en 1992 et le chanteur Mike Keen en 2002, et personne ne s’attendait vraiment à voir les autres remettre le couvert pour une seconde partie de carrière en 2019. Avec dans ses rangs un seul membre permanent, le bassiste Damon Maddison, et le guitariste au passage fugace Danny Ranger, HYDRA VEIN présente un nouveau visage en 2022. Nous souhaitons donc la bienvenue à James Manley-Bird (chant), John den Buitelaar (batterie), et Henry Pol & Jonas Voorspoels (guitares), pour célébrer en grandes pompes cet évènement que constitue la sortie d’un troisième album, cet Unlamented dont je m’apprête à vous parler.
Unlamented est un bon album, et une fois les choses mises au point, nous pouvons en parler plus librement. Certes, il n’a pas l’aura des deux premiers, mais il se montre efficace, et parvient même par moments à retrouver la puissance de la fin des années 80 sur un titre aussi féroce que « Blood Eagle Dawn », qui a lui seul enterre la concurrence old-school. Mais un titre ne fait pas un album, et autant reconnaître qu’aussi solide soit-il, Unlamented se classe bon troisième de la filiation. Le Thrash d’HYDRA VEIN, volontaire et sans fioritures se transforme parfois en attaque générique, via des riffs hautement prévisibles qui profitent d’une cadence élevée pour excuser leur formalisme. Un temps d‘adaptation au timbre de James Manley-Bird est aussi indispensable, puisque ses interventions certes rauques n’en sont pas moins assez routinières et loin de l’originalité dont certaines chansons auraient eu besoin.
Mais, mais…Je ne peux m’empêcher de savourer ce comeback que je n’attendais guère, moi, fan absolu des deux premiers albums. Albums que je glisse régulièrement dans mes tops biscornus, et qui méritent une attention particulière, ne serait-ce que pour leur façon de sortir l’Angleterre de son marasme Thrash de l’époque. Et au-delà de cette petite déception de départ, j’avoue avoir réécouté avec plaisir Unlamented qui tient méchamment debout et ne boîte pas sur une patte.
On reconnait les arrangements au millimètre, les parties catchy, les déviations soudaines, et « Does the End Justify the Means ? » résume l’aventure mieux que bien des discours, faisant le lien entre le passé et le présent à grands coups de soli performants.
En restant modeste dans ses ambitions, HYDRA VEIN n’a pris aucun risque inutile. Entre « Blue Lamp » efficace comme un cocktail ACCUSER/ANTHRAX, « Mano a Mano », hit improbable en version TESTAMENT des jours heureux, « Eradication Zone » qui sert la soupe aux fans d’ANNIHILATOR, Unlamented passe comme une carte postale à la poste des souvenirs, et replace le quintet anglais sous les lumières d’un label plus reconnu. Gageons que cette fois-ci, les musiciens de Brighton ne laisseront pas passer leur chance, et s’incrusteront dans l’actualité Thrash de cette fin d’année 2022.
De quoi oublier cette vilaine pochette qui finalement, n’incarne que le seul faux pas d’un groupe estimable.
Titres de l’album :
01. Khuylo
02. Does the End Justify the Means?
03. Unlamented
04. Eradication Zone
05. Age of Plague
06. Blood Eagle Dawn
07. Blue Lamp
08. Mano a Mano
09. Twilight
Les deux premiers albums sont des incontournables !! Ils sont quasi-parfaits et sont effectivement sortis à l'époque dans un anonymat total. Je me souviens de la chronique (nulle) de leur premier album : il s'est fait descendre juste à cause de la pochette (certes, relativement moyenne). Je suis impatient d'écouter ce nouvel album en entier. PS : pas d'accord avec l'allusion sur Acid Reign : un groupe tout aussi excellent.
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11