Conspué en 2014 pour la sortie de Omnipresent, la réputation de ORIGIN n’aura fait que chuter, et ce depuis 2011 avec Entity, album qui commençait déjà à diviser les fans. Paresseux, linéaire et peu technique, Omnipresent s’érige en bon dernier dans la discographie des américains, sans être non plus la purge que certains se démènent à décrire. Oui, c’était une déception ; le quatuor, dépourvu de sa composante technique si caractéristique, rend un album qui se rapproche plus de la sauvagerie du Grindcore, mais était-il vraiment nécessaire de lyncher le groupe en place publique ?
C’est donc tout penaud que ORIGIN persévère malgré la défiance du public, voir le désintérêt le plus total, et sort un nouvel album le 30 juin dernier, Unparalleled Universe. Souhait de récupérer son statut culte d’antan (Ah Antithesis…), ou simple envie de continuer une histoire que les membres du Kansas n’ont pas envie d’arrêter tout de suite ? Aucune idée, toutefois, au vu de la bonne humeur et du charisme de Jason Keyser en concert, il semblerait qu’au final les gars ne soient pas plus inquiets que cela, et continuent leur petit bonhomme de chemin, tranquillement.
Cependant, on sent que ORIGIN, malgré tout le mal qu’il se donne pour faire comme si de rien n’était, a été piqué dans son orgueil et souhaite se rattraper auprès de ses fans, car avec Unparalleled Universe, le groupe revient aux basiques, tout en incorporant cette fureur Grindcore qui était présente sur Omnipresent. Autant vous dire que si vous cherchiez de la finesse, de la sympathie et de la douceur, vous vous êtes plantés mais alors modèle géant. Car pour ceux qui ne connaîtraient pas ORIGIN, les gaillards jouent un Death Metal ultra brutal et ultra technique, capable de souffler votre appartement et d’essorer votre cerveau à grands coups de tapping insolent de virtuosité et de gravity blasts déchaînés, dont le pinacle est Antithesis sortie en 2008.
Présentations faites, que vaut Unparalleled Universe ? Déjà au niveau de la prod, on est bon, tout est audible. En même temps il serait dommage d’être technique et de livrer une bouillie informe ; mais pas d’inquiétude, le son est parfait pour tous les instruments, et plutôt bien équilibré, les gars savent ce qu’ils font.
On démarre direct, pieds au plancher, avec "Infinitesimal To The Infinite", et pas de doute possible, les gars du Kansas sont de retour et bien décidés à nous en mettre plein la vue ! Tornades de riffs, de lignes de basse ahurissante et martellements de fûts sont au programme, le tout balancé à notre tête dès la première seconde de l’album, pour vous lâcher seulement de manière sporadique sur des breaks d’une violence inouïe, à la limite du Slam Death. Ah non, le style n’est pas fin, mélange de la férocité du Grind, de la lourdeur rampante du Slam, le tout servi par des compos pleines de maîtrise, d’ambiance cosmique dévastatrice et presque mélodique, et à la technicité sans pareil.
Tout ça n’a pas l’air très digeste, je vous l’accorde, et pourtant le quatuor a un certain talent pour rendre ses compositions les moins monolithiques possible et surtout, surprenante de par la création d’ambiance presque harmonieuse (j’ai dit presque). Si chaque piste a droit donc à son lot de breaks belliqueux / blast beats ou gravity blast de fou furieux / tapping simultanée guitare et basse (raillez aucune mention et prenez tout en pleine poire), elles ont aussi droit à quelques passages franchement jolis malgré la cacophonie ambiante, sorte de mélancolie très pudique, laissant place à une infime part de sensibilité des musiciens. Pas de Jason Keyser non, excellent frontman à la voix hors-normes, cette dernière n’est pas ce qu’on peut appeler une douce mélopée, au contraire, chaque mot scandé par l’ancien chanteur de SKINLESS est comme un hurlement d’un Cerbère du cosmos. Certes monotone et variant sur deux tons, la voix de Jason Keyser n’a pas besoin d’artifice pour desservir la musique de ORIGIN.
Et si vous croyez que les surprises s’arrêtent là, détrompez-vous. Avant de nous laisser seul, usés par la leçon que l’on vient d’endurer, le groupe décide de nous laisser une dernière surprise de taille, intitulée "Unequivocal". Ce morceau, je ne l’ai pas vu arriver, et encore aujourd’hui il me laisse des frissons incontrôlables. Piste de 10 minutes séparée en deux parties, c’est la deuxième qui nous intéresse ici, la première étant assez classique mais, à l’image du LP, diablement efficace, contenant son lot de souffle mortel destructeur de mobilier. La deuxième partie donc, est au final une « piste » instrumentale commençant tranquillement dans une ambiance hostile et rampante. Pourtant, les notes commencent à prendre forme, à vivre, et tout doucement se crée devant nos oreilles ébahies une ambiance magnifique ; les notes se font plus sensible, mélodiques ; les solos prennent le temps de créer cette atmosphère de catastrophe universelle, comme si l’on assistait à la fin du cosmos dans le découragement et le lâcher prise. Alors que ORIGIN n’a pas montré de grand intérêt pour la mélodie facile tout le long de l’album et même de leur carrière, voilà que la pudeur éclate complètement pour laisser place à une sensibilité inattendue dans un final bouleversant et déchirant. Je pourrais parler de ce morceau pendant des heures tellement il m’a touché en plein cœur, terrain que ORIGIN a rarement expérimenté, toutefois cette envolée lyrique pourra très certainement paraître poussif pour certains, voir hors-sujet. Pour ma part vous connaissez mon avis.
Ah et l’album se clôture sur une reprise de BRUJERIA, "Revolucion" qui avait bien besoin d’une seconde jeunesse. Voilà, c’est bien, c’est Grind, ça permet au groupe de se détendre en toute simplicité, et de faire un doigt d’honneur subtile à Trump parce que c’est dans l’air du temps.
Sans atteindre le niveau de Antithesis, ORIGIN revient après une déconvenue monumentale, avec un album qui est un excellent retour aux sources, enveloppé d’une sauvagerie Grind, se plaçant aisément dans les meilleurs albums du groupe. Tous les ingrédients sont là et même quelques expérimentations, comme si non content de faire un très bon album inespéré, le quatuor cherchait à se faire pardonner. Pourtant, nul besoin de se faire pardonner. Omnipresent, avec tous les défauts que le LP contient, était nécessaire pour permettre au groupe de s’élancer à nouveau dans ce terrain fertile qu’est le Death Metal. Sans cela, pas de Unparalleled Universe, bourré de morceaux excellents, et donc pas de "Unequivocal". Vous je ne sais pas, mais je refuse désormais de vivre dans un monde qui ne contient pas ce chef d’œuvre.
Tracklist :
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
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28/03/2025, 17:07
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Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
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