Encore une fois, théoriquement, cette affaire sentait très mauvais. Comme un dossier posé sur le bureau l’été, qui va vous ternir la journée de ses déclinaisons insipides exigeant une patience hors du commun pour être supportées. Un groupe finlandais, mené par une chanteuse, se réclamant des années 80, de refrains Pop, de passéisme relooké moderne, avec une approche up in time mais pas trop, je sentais le coup venir et la diva Pop pousser des cris de belette. Mais comme on n’a jamais jugé un livre sur sa couverture - aussi moche soit-elle - on n’a jamais jugé un groupe sur sa bio et ses intentions, sinon, MUSE aurait fini sur les étagères de l’oubli.
MY HAVEN sera donc le havre de Rock de nombre d’entre vous, mais aussi la cage d’acier artistique de nombreux autres. Et comme on ne peut plaire à tout le monde, concentrons-nous sur la frange du public à même de se laisser séduire par ce Hard-Rock moderne, décomplexé, bourré de gimmicks putassiers, mais redoutablement efficace dans ses moments les plus directs.
Fondé en 2016 sans avoir été baptisé par Jan Hirvonen et Kimmo Pitkänen qui désiraient composer de concert, MY HAVEN était à la base un projet instrumental, dont les contours furent peaufinés entre 2017 et 2018 avec la production d’une douzaine de morceaux. Mais ce qui au départ devait privilégier l’instrumentation finit par devenir un concept plus classique après l’audition et l’intégration de la chanteuse Teija Sotkasiira, et c’est ainsi que complété du bassiste Petteri Paukku, le trio devint quatuor et prêt à affronter le monde avec ses chansons simples et son leitmotiv limpide : diluer le Metal moderne et mélodique dans le Hard et le Heavy traditionnels des années 80. On connait la philosophie par cœur, mais autant avouer qu’elle sied particulièrement bien à ce groupe finlandais assez frais et dispo qui ne décrochera jamais la lune ni la queue du Mickey, mais qui peut prétendre à un tour de manège supplémentaire dans le cœur des fans d’une musique simple mais précise, humble mais riche.
Niveau bio, rien à ajouter, le reste en appelant à la sensibilité de chacun. En écoutant Until, ce premier album si important dans la carrière d’un groupe, on peut penser à LACUNA COIL, THE MURDER OF MY SWEET, à nos frenchies de HEADLINE, et à une bonne pelletée d’autres groupes de seconde division tentant de relier les époques et les genres avec plus ou moins de bonheur. Pour être franc, je cherche toujours le côté traditionnel mis en avant par les deux géniteurs du groupe, la musique produite se sentant plutôt bien dans son époque sans avoir à jouer sur la corde de la nostalgie. En résultent des compositions très bien produites, peut-être un peu trop touffues lorsque le climax instrumental atteint son apogée, mais grâce aux soli très prolifiques de l’ami Kimmo Pitkänen et à l’assise rythmique solide de son binôme Jan Hirvonen (qui s’occupe également des synthés et des effets), le tout passe sans problème et sans générer de reflux gastrique auditif.
De là, les émotions sont multiples, de l’assurance Heavy aux muscles bandés jusqu’à l’émotion toute en retenue (plus ou moins), des passages les plus sensibles, manifestés à l’occasion du dramatique « Day One », qui concentré en trois minutes aurait pu faire les beaux jours de la Finlande lors du concours Eurovision.
En tant que MC, Teija Sotkasiira donne un aperçu intéressant de son registre, et évite le piège des divas improbables se pensant à la Scala Metal. Une voix assurée qui nous épargne les arabesques et autres arias egocentriques et briseuses de cristal, des intonations parfois assez sombres, et une propension à mettre son talent au service des morceaux, et non l’inverse. Sans chercher à se hisser dans le peloton de tête des sopranos du Heavy, Teija ne faiblit pas, sait accentuer la pression, ou au contraire jouer la nuance pour suggérer des émotions plus complexes et intimistes.
Critique donc formelle pour un album satisfaisant, qui ne se démarque pas vraiment de la production mondiale, mais qui joue sa carte en toute modestie et en marquant des points. Les hymnes catchy ne manquent pas, que ce soient les instincts les plus directs de l’entame tonitruante et cinématique de « Blood Of Hope » ou les aménagements plus poppy de « Art Of Letting Go », single évident. En seconde moitié de parcours, MY HAVEN accentue le contraste, et propose des choses non plus personnelles, mais plus diversifiées, à l’image de « Bridges Burning » à la mélodie classique et à l’opposition couplet/refrain assez convaincante.
On retiendra aussi pour la bonne bouche le lourd et efficace « The Hell I Died For » qui nous rappelle la Doro des nineties, ou la progression finale « Forever », digne d’un épilogue de comédie musicale du nord de l’Europe. Bon score obtenu par les finlandais donc, qui ne visent pas encore les twelve points, mais qui accèdent au top 20 sans trop d’efforts.
Titres de l’album:
01. Blood Of Hope
02. Art Of Letting Go
03. Found Not Forgotten
04. Slowest Death In Life
05. Beginning And The End
06. Day One
07. Bridges Burning
08. The Hell I Died For
09. Name Of The Game
10. Forever
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