Au feu les pompiers, j’ai le caleçon qui brûle, au feu les pompiers mon paquet est cramé.
J’aurais pu faire preuve de plus de finesse et d’élégance, mais le Heavy mélodique proposé par ces finlandais a provoqué une grave crise de priapisme chez votre serviteur qui a incendié mes sous-vêtements. Ainsi sévissent les forces de frottement, lorsque le mouvement répétitif en mode silex gratte le tissu synthétique, remontant jusqu’au cœur pour déclencher une arythmie cardiaque prononcée. En activité depuis 2012, FIRE ACTION n’avait jusqu’à lors pas daigné nous honorer d’un longue-durée, préférant les saillies courtes laissant une bonne impression.
En 2024, le quatuor a enfin arrêté sa cure de viagra créative pour se lancer dans un coït plus conséquent. Faisant fi de tout préliminaire, Until The Heat Dies fait immédiatement monter la température, comme un Barry White Metal sans le baryton de velours. Difficile de croire qu’un simple Heavy Metal classique puisse agir comme un aphrodisiaque, et pourtant, ce premier album est aussi excitant qu’une playmate légèrement vêtue dans le manoir Playboy.
Samuli Häkkilä (batterie), Juri Vuortama (guitare), les deux membres originels, secondés par Pete Ahonen (chant) et Jarkko Poussu (basse) reviennent donc en grande forme, et toujours aussi versatiles. Il est ainsi très difficile de classer ce premier long dans une catégorie quelconque, puisque les morceaux se montrent sous un jour très ouvert. On pourrait même parler sans être ridicule de Heavy AOR parfois, ou de Power mélodique et radiophonique, tant les tubes aiguillent dans toutes les directions. Auréolé d’une production old-school en réminiscence des années 1986/1987 (Michael Wagener en tête de liste), Until The Heat Dies ne risque pas de refroidir dans le frigo des nouveautés. Dans un registre PRETTY MAIDS drivé par un Jorn Lande en grande forme, FIRE ACTION revisite l’efficacité d’un classique comme Future World en y ajoutant une petite dose de DIO, de MASTERPLAN, sans perdre de vue son objectif.
Signer un classique qu’on écoutera encore dans plusieurs années.
Chaque titre est une entrée en soi, dans un monde très coloré où toutes les tribus Metal peuvent demander asile. Entre la lourdeur insistante d’un « Dark Ages » qui pourrait être un tube de STRATOVARIUS chanté par Ronnie Atkins, la légèreté radiophonique de « Survive » qui dessine des rues de nuit dans une capitale quelconque, le lyrisme binaire de « Storm Of Memories », title-track noble et fier, et le Power Metal enflammé de « No Drone Zone », FIRE ACTION roule à grande vitesse, mais ne joue pas avec les limitations. Très calibré, Until The Heat Dies ne reste toutefois pas trop sage pour intéresser les fans d’un Hard Rock mordant, aux harmonies vocales prononcées et aux riffs braisés.
Ni trop, ni pas assez. Tel est le leitmotiv du quatuor finnois, qui se sent parfois pousser des ailes au point de marcher sur les nuages d’HELLOWEEN, via un enragé « Incitement Of Insurrection ». Archétype de cheval de bataille de concert, ce morceau est une petite tuerie à lui seul, et insiste encore plus - s’il en était besoin - sur la diversité d’un répertoire non cloisonné. L’envolée rythmique soudainement brisée par un pré-chorus Heavy en diable est un modèle de construction efficace avec encore en exergue ces chœurs à l’allemande, qui caressent le label Steamhammer dans le sens du Metal.
Cette signature n’est d’ailleurs guère surprenante. Le groupe et la maison de disques ont bien des points en commun, et leur association coule de source. « Until The Heat Dies » appose le sceau de cire sur l’enveloppe du contrat de son mid tempo solide et de son refrain intrépide. Constellé de soli qui brillent comme des étoiles dans le ciel du Heavy Metal, Until The Heat Dies est aussi passionnant que dévorant, et pourrait être ce juke-box trônant fièrement dans un bar de Berlin, ne jouant que des incontournables des années 80.
On y trouverait évidemment les tubes les plus emblématiques, mais aussi quelques chansons plus atypiques, comme « Curse The Day », plus californien qu’un déhanché de David Lee Roth. Entre un BON JOVI plus dur, un PRIMAL FEAR en pleine séance de push-ups, et un ECLIPSE en crise d’identité, FIRE ACTION s’exprime enfin plus longuement, pour enchanter petits et grands.
Un disque solide de bout en bout, qui respecte les sacro-saintes quarante minutes de jeu, et qui laisse une impression de plénitude dans les yeux. Un cadeau de Noël tout à fait respectable, pour enfants plus ou moins sages. Mais qui aiment leur Heavy bien repassé, et sans faux pli.
Mais quand même foncé, il y a des critères à respecter.
Titres de l’album:
01. Storm Of Memories
02. No Drone Zone
03. Hard Days, Long Nights
04. Survive
05. Under The Gun
06. Dark Ages
07. 13 Arrows
08. Incitement Of Insurrection
09. Until The Heat Dies
10. Curse The Day
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