Vous vous souvenez de cette photo de Lee AARON, publié dans un vieux Hard-Rock en double page centrale, qui se faisait un plaisir de décrire graphiquement l’entrejambes de la vocaliste, aux cuisses enserrées dans un flamboyant spandex rouge qui ne faisait aucun mystère de ses détails anatomiques ? La publication de ce cliché avait déclenché les foudres de la chanteuse canadienne, et avait valu au périodique de méchantes récriminations, tout à fait justifiées au demeurant. Mais cette photo, d’aussi mauvais goût fut-elle, eut le mérite d’introduire les lecteurs de ce magazine au concept encore inconnu du Camel Toe…Depuis, l’expression est passée dans les mœurs, et le retour soudain ces dernières années des fuseaux un peu trop serrés lui a d’ailleurs redonné ses lettres de noblesse. Mais très sincèrement, comment un groupe à vocation sérieuse peut-il opter pour un nom pareil sans passer pour de gentils provocateurs ou une assemblée de joyeux imbéciles, pas vraiment au fait du sens « profond » de leur patronyme ??? Le mystère reste entier, et seuls les principaux concernés pourront y répondre, au détour d’interviews qui n’éluderont certainement pas la question…Toujours est-il que musicalement, les CAMELTOE incarnent une vision beaucoup plus sérieuse de la musique, et que leur premier album Up Your Alley (et non pas Up Your Pants, histoire de pousser la boutade encore plus haut…hum…) est en tout point recommandable, pour peu que vous aimiez une certaine forme de Hard-Rock bien carré, tendant sur le Heavy Metal concentré, à la charnière des décennies 70’s et 80’s…Alors, autant faire abstraction de ce nom qui ne risque que d’attirer tous les voyeurs à deux sous, et se concentrer sur une musique savoureuse…
Fondé en 2013 du côté de Trondheim, Norvège, le projet CAMELTOE réunit au départ deux musiciens impliqués dans des cover-bands, soudainement plus prompts à jouer une musique personnelle. C’est ainsi que Tron S Aune (guitare) et Nils M Beitnes (basse) s’associèrent pour donner naissance à un ensemble porté par un amour inconditionnel en une musique rebelle, subtil mélange des sonorités encore décadentes des glorieuses seventies, et des accents gorgés de testostérone de la décennie suivante. Rapidement rejoints par le vocaliste Ben Rodgers (TELLUS REQUIEM), et le second guitariste Trond Bakken (PUP TO PUB), le quatuor fraichement assemblé connut quelques problèmes avec son batteur d’origine, vite et avantageusement remplacé par le solide Tobby Johansen. Donnant relativement peu de concerts, mais préparant son grand soir discographique, le quintette répéta donc de nouvelles idées sans relâche, avant de publier son premier EP, Handle With Care, puis d’élaborer ce premier LP que nous pouvons donc écouter depuis le mois de mars grâce au label australien Battlegod Productions. Up Your Alley confirme donc les options privilégiées par les musiciens, et offre une jolie démonstration de savoir-faire européen, se lovant au creux d’un Hard-Rock mélodique pour mieux tenter de violentes percées en terrain Heavy Metal, sans toutefois privilégier la puissance sur l’émotion. Mais en faisant montre d’un professionnalisme exacerbé, le quintette nous démontre toutes ses qualités, en osant la ballade purement seventies ou la saignée typiquement mid-80’s…Il faut dire que malgré le fait que ces cinq musiciens nous soient presque inconnus, ils ne sont pas nés de la dernière pluie, et ont joué aux côtés de valeurs sûres de la scène internationale…On retrouve donc leurs noms cités parmi les collaborateurs de légende ayant accompagné des artistes comme Diesel Dahl (TNT), Kee Marcello (EUROPE), Tore Moren (JORN, CARNIVORA), DAN REED, Jean Beauvoir, Tellus Requiem, Steve Harley & Cockney Rebel, Eric Sardina & Big motor, KAMELOT, CIRCUS MAXIMUS, Bryan Keeling (P!Nk, SHOOTER JENNINGS), XENTRIX, ou Uli Kusch (HELLOWEEN, GAMMA RAY), mais aussi ceux de leurs groupes respectifs en première partie de WHITESNAKE, THIN LIZZY, SLADE, TNT, JORN, SAGA, URIAH HEEP, DEF LEPPARD, EUROPE, MIKE TRAMP, DARE, DREAM POLICE ou TINDRUM. Tout ça nous pose donc de sérieux jalons, et pas étonnant dès lors de constater que les dix morceaux de ce premier album sont aussi sauvages que peaufinés, et aussi performants que spontanés.
Mixé et masterisé par le légendaire Tommy Hansen (HELLOWEEN, JORN, TNT, REDEMPTION, CIRCUS MAXIMUS, BEYOND TWILIGHT, PATHOSRAY, PRETTY MAIDS) aux Jailhouse Studios, Up Your Alley bénéficie donc d’un son ample, rond, aux aspérités gommées mais à la patine graineuse, et l’éventail de style dont il fait preuve le transforme en carte de visite impeccable. Difficile de ne pas sentir les influences disparates des RAINBOW, LED ZEPPELIN, U.F.O et autres légendes des seventies, alors même que le spectre musical du quintette couvre un panel de références assez large. Pas vraiment passéistes dans le fond ni dans la forme, et plus volontiers révérencieux, ces dix morceaux nous offrent le spectacle d’un groupe en pleine possession de ses moyens aussi à l’aise en terrain lourd et ambiance oppressante (« Twisted Fighter », qui ressemble à s’y méprendre à un mash-up entre LED ZEPPELIN et le « Fever Dog » des STILLWATER), qu’en embardées purement Hard N’Heavy aux contours mélodiques, à la DOKKEN (« Coming Home »). Si chacun à son poste est une référence, l’osmose collective permet aux norvégiens de taquiner le spectre d’un Hard-Rock mélodique tirant sur l’AOR méchamment musclé (« Screaming My Head Off »), tout comme le fantôme d’un Rock grandiloquent et Bluesy, unissant dans ses orgues et riffs les envolées d’ANGRA et les manifestations occultes de BLACK SABBATH (« Tank Commander »). Rien à jeter sur ces trois-quarts d’heure bien amenés, et surtout, de la variété dans le ton et l’émotion, qui transperce de morceaux aussi cristallins que « I Always Cared », à cent lieues des insipides bluettes que l’on nous inflige à longueur de temps. Les années passées à écumer les bars en s’appropriant un répertoire a permis aux instrumentistes de se forger un caractère et une personnalité, et surtout, d’être capables de tout jouer, sans paraître incongru ou déplacé. Les bougres se lancent même dans l’exercice Ô combien difficile de la power-ballad progressive, avec entame acoustique pour soudaine explosion électrique, et passent la rampe avec panache, aidés en cela par le timbre chaud et lyrique de Ben Rodgers (« Rocky Road »).
D’ailleurs, cette ambivalence leur sied à merveille, puisque l’album se termine par une dernière pirouette à cheval entre sentimentalisme et héroïsme, « Spread My Wings », qui nous laisse sur une formidable impression de plénitude et de puissance. Alors, certes, ce nom…ce nom qui risque de leur aliéner une partie du public qui pensera à une mauvaise blague ou à un groupe pastiche…Quel dommage. Mais après tout, le ramage ne s’accordant pas toujours au plumage, autant se concentrer sur la musique qui elle, n’a rien d’une fente involontairement offerte…
Titres de l'album:
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