Concis, direct. VIRTUAL LIES, dans sa bio, va à l’essentiel, et se présente assez humblement comme un simple groupe de Rock progressif grec. Et c’est (presque) exactement ce qu’il est, puisque les morceaux proposés par ce premier album ne respectent pas vraiment les impératifs du genre. Originaire de la fameuse île de Lesbos, ce quatuor (Nick Kostopoulos: guitare, Ertouroul Moumin: batterie/claviers, Antonis "Az" Theodoropoulos: chant/programmation, et John Stefanidis: basse/guitares) nous propose donc une formulation synthétique d’un genre qui affectionne pourtant les dérives, mais rien n’y fait : les morceaux d’Utopia sont courts, frappent dans le mille et touchent en plein cœur sans avoir besoin de planter le contexte pendant des heures. Fans de Progressif, ne vous attendez donc pas à de longues suites évolutives, mais plutôt à des morceaux formidablement bien construits, complexes et fouillés, qui osent même des refrains à reprendre en chœur.
Le Progressif des hellènes est donc à la croisée des chemins. Impeccablement produit pour un album financé par le groupe, Utopia nous propose un rêve musical d’un monde plus juste, et surtout, sachant séparer le bon grain de l’ivraie, et l’égocentrisme du partage. Ici, les instruments sont au service de la musique, et non l’inverse, et on fait face à un groupe qui n’a cure des querelles de genre, et qui compose le sien à partir de styles opposés, complémentaires, ou similaires.
Ainsi, on a souvent le sentiment d’écouter un groupe Progressif de Seattle, circa 1992/1994, eu égard à ces ambiances sombres que le quatuor impose tout du long. Mais un groupe puissant, n’ayant pas peur de cette dualité vocale entre mélodies et hurlements rauques, chœurs menaçants, percussions pesantes et écho tournoyant, pour créer un vortex centripète nous happant vers le cœur de l’affaire : le partage dans la pluralité.
De fait, les étiquettes n’ont guère d’importance dans ce cas précis. Il est préférable de se faire happer par la musique, entraîner dans cet univers très personnel, qui ose orner ses murs de performances individuelles notables (« Beautifull Day », instrumental que DREAM THEATER aurait pu nous pondre à l’époque d’Awake), et de singles parfaits, rondement menés, aux gimmicks amers totalement irrésistibles (« Utopia » et sa grosse basse qui ondule).
Entre groove contagieux et réelle envie de faire danser l’auditeur, VIRTUAL LIES ne nous ment donc pas sur la marchandise, et livre là un excellent exercice de style de condensation et de métissage, entre un KING’S moins versatile et un DREAM THEATER synthétisé de l’époque Falling into Infinity. Alors, on danse ? Oui, sur le trépidant « The Dream Is Lost », on se gratte la tête sur le mini-labyrinthe de « The Outcast », et plus généralement, on s’émerveille de cette technique affutée qui s’intègre formidablement bien à un cadre plus humain que celui du Progressif habituel.
Pulsions Thrash, envies purement Heavy, ce Progressif-là ne s’adresse pas aux esthètes à la mine taillé de l’école de Canterburry mais bien à sa forme la plus puissante, qui nous ramène quelques décennies en arrière, lorsque les groupes commençaient à comprendre que l’évolution était synonyme d’ambition et non de prétention. Ce qui permet au groupe de s’aventurer sur des terres beaucoup plus arides, comme en témoigne le radical et brutal « In The Name Of War », mélange de classicisme et de modernité, entre voix robotique et transitions fines comme du cristal.
Ainsi, VIRTUAL LIES fait honneur à son rang, et sonne même comme le groupe d’une écurie connue, abordant le virage de son troisième ou quatrième album. La maîtrise est totale, le dessein clair, et les chansons passent comme dans un songe automne/hiver/été, avec chacune son ambiance et son humeur. On notera évidemment quelques maladresses dans le recyclage des mélodies, mais on soulignera le gros effort consenti pour que chaque titre contienne trois, quatre ou cinq idées porteuses.
A l’image d’un QUEENSRYCHE de « Della Brown » rencontrant le NEVERMORE le plus accessible, Utopia propose le meilleur des deux mondes, et s’impose comme un album terriblement attachant et humain. Un album qui n’hésite pas à explorer, quitte à lâcher des percussions tribales sur Heavy Rock à la THE TEA PARTY (« My Madness »), ou à confronter la douceur à la violence (« The Mother Of Death »), avant de terminer sur un constat doux-amer et l’épilogue, insert le plus long de l’album.
VIRTUAL LIES s’était donné comme mission de transposer le langage progressif dans un idiome plus moderne et concis, et a tenu ses promesses. Un album qui grandit en vous, qui vous demandera de l’attention, mais qui vous rendra au centuple de plaisir les efforts que vous aurez consentis.
Titres de l’album :
01. Utopia
02. The Dream Is Lost
03. The Outcast
04. In The Name Of War
05. Beautifull Day (Instrumental)
06. Burn The Memories
07. Underneath Your Veil
08. My Madness
09. The Mother Of Death (Instrumental)
10. After All
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