Décidemment, quand une matinée a décidé de se placer sous le signe du Grind, rien ne peut l’empêcher de se vautrer dans les blasts et autres cris porcins, même pas l’arrivée du facteur qui affole le chien.
Sauf que cette fois-ci, l’affaire est plus sérieuse et plus compétente. Je célèbre donc ce matin le retour d’un des plus anciens représentants du style encore en activité, les bargeots de NOISEAR, d’Albuquerque, Nouveau-Mexique, qui nous offrent donc sur un plateau rouillé plein de prospectus leur sixième LP en vingt ans de carrière. Certes, le collectif n'est pas un des plus productifs, mais son line-up en forme de big band est toujours aussi impressionnant.
Jugez du peu, neuf membres pour un SLIPKNOT du Noise Grind tendance, c’est quand même suffisamment étonnant pour être souligné, et nous retrouvons donc en ce mois de novembre aux postes clé, Bryan Fajardo (batterie), Angelo Perea (guitare et chant), Dorian Rainwater (guitare, chant et basse), Alex Lucero (chant), Thomas Romero (guitare et chant), Dalton Tuerck (guitare et chant), Rahi Geramifar (chant), Mitchell Luna (chant) et Joe Tapia (basse et chant), soit l’équivalent du Big Bazar de Michel Fugain, sans nain, mime et autres danseurs hypothétiques.
Ici, le nombre fait foi et le Grind est roi. Depuis le début de leur carrière, les NOISEAR ne se sont jamais posé trop de questions, et ont toujours foncé le pantalon bien accroché pour nous proposer un Noisy Grind à tendance Crust bien tordu et affolé.
Ce nouvel effort ne fait pas exception à la règle, et se montre aussi ébouriffant et créatif que ses ascendants. En vingt et un morceaux, Utopian Armageddon Omega Aftermath fait le tour de la question Grind made in USA, et se place dans les meilleures sorties du genre, grâce à une folie contagieuse et une envie de rendre madame furieuse par quelques claques de blasts sur les fesses pendant la vaisselle.
Forts de leurs récents splits avec les flingués d’ANTIGAMA, THE KILL ou DEAD CHURCH, les trublions bruitistes reviennent avec des compos plein la musette, qui effectivement sont symptomatiques de leur approche unique, entre un THE KILL un peu plus inspiré que la moyenne, des ASSUCK encore plus atteints que d’habitude, et des TOTAL FUCKING DESTRUCTION qui auraient mis un peu d’ordre dans leur foutoir.
Evidemment, tout ceci n’est pas très inédit, mais ça fonctionne puisque l’énergie déployée est digne d’une orgie d’employés, et que les riffs sortis du chapeau pour l’occasion font suffisamment le larron pour captiver l’attention. C’est court, ça blaste, mais intelligemment, et ça marque suffisamment de pauses pour se montrer revigorant.
Beaucoup d’interludes brefs, mais souriants, quelques longueurs qui prennent un peu leur temps, et un final synthétique éprouvant, tel est le menu de l’entrée à la poire de ce Utopian Armageddon Omega Aftermath au titre tonitruant qui reprend les choses là où Turbulent Resurgence les avait laissées il y a quatre ans.
Production énorme qui empêche la sècheresse, invitations vocales vengeresses, guitares tigresses et rythmique en détresse pour une symphonie en Grind intense majeure, et de « Utopiate » et son entame bien crade et lourde à « Alpha Syntax-Radeon », le LP ne baisse jamais d’un demi ton, et cavale pour de bon, en proposant quand même quelques idées sorties du placard du fond.
Une basse énorme et ronde qui flotte en dessous du plafond, une batterie hystérique qui en fait des tonnes pour de bon, une schizophrénie vocale de démons, et finalement, un des Grind les plus intenses du marché qui parfois flirte avec l’avant-garde et le Mathcore.
Quelques arrangements électroniques, des samples ludiques, et une atmosphère de conquête de la planète par une civilisation extra-terrestre, le tout mis en musique par une bande de musiciens qui connaissent très bien leur sujet et la manipulation de leur instrument.
Une écoute plus ou moins attentive de morceaux de bravoure comme « Pscycle Of Deterioration », « Devolved », et autres « Inflitrait » vous convaincra du potentiel de ces barrés, qui non content de jouer un Grind vraiment inspiré, se permettent de le tremper dans un bain d’acide Indus et légèrement Hardcore, frisant parfois les délires incongrus du Nintendocore, sans jamais tomber les deux pieds sur la console abimée.
Et même si la clôture « Alpha Syntax-Radeon » se perd dans un délire électro digne de la BO d’un film d’anticipation un peu cheap, elle reste dans la thématique qui sert de fil conducteur à cette nouvelle exaction, et n’empêche nullement d’apprécier des moments de folie intense comme ce terrifiant « Vulgarian », qui en quarante secondes renvoie la concurrence dans les cordes par son métissage DILLINGER ESCAPE PLAN/ASSUCK, ou ce « Omega Asftermath » qui renonce à toute humanité musicale, et qui allonge les cris perçants et les démences rythmiques suffocantes.
En gros, et en détail, les NOISEAR continuent de tracer leur route en collectif, et ne se demandent jamais si leur attitude est digne ou non. Mais leur Grind est toujours aussi unique et bouillonnant, à des années lumières des divagations stériles de bon nombre de leurs compatriotes qui se contentent d’aligner quelques blasts usés et des grognements fatigués.
Ils méritent largement leur place au panthéon des vrais créateurs du genre, au côté des TOTAL FUCKING DESTRUCTION pour n’en citer qu’un, par leur refus des conventions et des cloisonnements, et par leur choix d’injecter une bonne dose de délire extrême dans leur bordel sonique.
Avec eux, la planète ne sera peut-être pas sauvée, mais la bataille contre les aliens risque de salement remuer.
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