Le Power Metal et l’Allemagne, c’est un peu comme la chanson à texte chiante et la France, une tradition, un dogme sacré, une institution. Après tout, le pays a quasiment inventé le genre à lui-seul, à peine aidé par l’Angleterre et les Etats-Unis, alors il est facile d’imaginer que les musiciens nationaux aiment à rappeler leur passion et leur suprématie sur le genre à intervalles réguliers. Et quand ils ne sont pas soutenus par un label de leur propre pays, ils le sont par les italiens, assez friands du genre depuis les années 90. C’est ainsi que la dernière signature Frontiers se permet une incursion dans la tradition d’outre-Rhin, avec le premier album du nouveau projet SONIC HAVEN. SONIC HAVEN est en quelque sorte le bébé de Herbie Langhans, chanteur totalement affilié au genre, au coffre impressionnant, et qui a déjà démontré ses talents au sein de nombreux combos établis, dont AVANTASIA, VOODOO CIRCLE, SINBREED, BEYOND THE BRIDGE et FIREWIND. Conscient de devoir rassasier ses fans avec une dose de Heavy Metal pur, le flamboyant chanteur a donc mis sur pied une nouvelle équipe, et préparé une nouvelle aventure, qui malgré le confinement, donne le réel sentiment d’un travail collectif.
Pour l’occasion, le chanteur au timbre légèrement éraillé a rallié des troupes habituées à ce genre de manouvres. A ses côtés, nous retrouvons donc les gradés méchamment capés André Hilgers (BONFIRE, RAGE, SILENT FORCE) à la batterie, Carsten Stepanowicz (RADIANT) à la guitare et Dominik Stotzem (BEYOND THE BRIDGE) à la basse. Soit la quintessence des requins du Power inoxydable, pour un résultat qui frise évidemment le sommet des cimes du style. Ajoutez à cela une production maison d’Herbie, et un mixage confié aux mains du magicien Sascha Paeth (AVANTASIA, KAMELOT, BEYOND THE BLACK, SASCHA PAETH’S MASTERS OF CEREMONY), et vous obtenez un petit bijou de classicisme, suffisamment investi et passionné pour intéresser les die-hard.
J’ai écrit la plupart des morceaux sous la forme de démos (sauf pour deux d’entre eux, composés par Carsten), avant d’envoyer le tout aux autres musiciens afin qu’ils enregistrent leurs parties. Pour ce projet SONIC HAVEN, il était important pour moi d'avoir des musiciens capables d'enregistrer avec du matériel de bonne qualité. Ils ont aussi apporté de très bonnes idées, et insufflé leur propre personnalité à la musique. Il a été très facile de travailler ensemble pour ce premier album, et le résultat démontre que tout a bien fonctionné !
Herbie est donc plus que satisfait du travail accompli, et on comprend vitre pourquoi en écoutant les premiers morceaux de Vagabond. L’album - et le title-track - se veulent le reflet d’une certaine façon de penser d’une société traditionaliste, qui considère encore les artistes de tous horizons comme des saltimbanques sans attaches, qui refusent les impératifs d’un travail routinier, et la vie dite « normale » que tout le monde considère comme la seule option possible. L’épidémie de COVID a encore plus accentué ce sentiment de non-appartenance, et face à la carence des gouvernements, et l’absence de réelles aides, les artistes ont encore plus été mis au ban, et laissés pour compte, certains d’entre eux connaissant des situations de précarité assez préoccupantes. C’est donc le point de vue d’un musicien qui défend son bout de gras et celui de sa famille de métier que l’on retrouve sur ce premier jet, impressionnant de professionnalisme, et évidemment constellé de mélodies soulignant habilement un instrumental solide et conquérant.
Pas de mauvaise surprise, avec à la barre un chanteur ayant méchamment roulé sa bosse de par le monde, et s’étant impliqué dans un nombre conséquent de projets reconnus. Nous aurions pu attendre d’une telle réunion de musiciens brillants quelque chose de plus qu’un simple Heavy Metal corsé et relevé de Power, mais en poussant la recette à son paroxysme de perfection, SONIC HAVEN tient son rang, et sans faire d’effort. Les archétypes sont donc là, les clichés aussi, mais la sincérité de l’ensemble permet d’excuser ces facilités qui passent finalement pour des figures imposées. Et en découvrant un hymne aussi irradiant que « Keep The Flame Alive », le doute n’est pas permis : ces mecs-là sont vraiment à fond dans leur truc, et ne font pas semblant. Strié de soli tous plus incandescents les uns que les autres, cet hymne à la vie et à l’amour de la musique sonne comme le hit qu’il est, et se voit flanqué de dix autres morceaux du même acabit.
Et si « Vagabond » fixe le rythme sur un nombre élevé de BPM, en profitant d’un refrain vraiment entêtant, la tendance générale est à l’agressivité modérée d’harmonies prononcées dans la plus grade tradition allemande. L’apport de quelques nappes de claviers en arrangements permet d’alléger la tension permanente, mais la guitare omniprésente et agressive de Carsten Stepanowicz ne laisse pas place au doute, même si ses riffs mordants acceptent la modulation d’un chant typiquement lyrique. Le mid tempo succède donc aux envolées puissantes, et chaque chanson apporte sa pierre à l’édifice, entre pur Heavy germain (« Back To Mad »), et suite évolutive plus cristalline et progressive (« The Darker Side »).
Les quatre compères livrent donc une performance sans failles, et lorsque la machine se met vraiment en branle, les murs en tremblent, comme à l’occasion du très saccadé et viril « I Believe ». Il est tout à fait possible de trouver ça un brin trop classique et facile, mais l’honnêteté des musiciens et de Langhans à la composition et l’interprétation ne supportent aucune critique. En tant que regard extérieur, je peux garantir aux amoureux du genre qu’ils trouveront tout ce qu’ils cherchent sur Vagabond, y compris ces rares instants de tendresse en mode repos du guerrier (« Save The Best For Last »). Du coup, ce premier longue-durée sonne peu ou prou comme un CV de synthèse pour Herbie Langhans, qui fait plus ou moins allusion à tous les groupes auxquels il a participé, entre clin d’œil Hard-Rock prononcé (« From White To Black »), et final musclé aux biceps bandés (« Striking Back »).
Du cousu main par des esthètes, du vrai Heavy Metal à l’allemande, mais du très bon. C’est bien la seule conclusion qui peut résumer cet album sans le trahir ou le glorifier à outrance.
Titres de l’album:
01. Vagabond
02. Back To Mad
03. Nightmares
04. Keep The Flame Alive
05. End Of The World
06. The Darker Side
07. I Believe
08. Save The Best For Last
09. Blind The Enemy
10. From White To Black
11. Striking Back
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
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26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
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