Bien que j’aie toujours éprouvé une certaine méfiance envers les groupes insufflant des mélodies prononcées dans leur Thrash, je n’ai jamais tourné le dos à TESTAMENT, METALLICA ou autre VRP en violence atténuée. D’ailleurs, ce réflexe n’est pas totalement dénué de fondements. Après tout, le Thrash est né de la fusion entre le Heavy Metal et le Hardcore, et le Heavy Metal est réputé pour se servir abondamment d’harmonies (spécialement à la tierce). Alors, point de non-sens, mais une certaine aversion pour les musiciens abusant de ce procédé, qui souvent altère la puissance et fait pencher la balance du mauvais côté.
Il faut dire qu’en ayant encaissé coup sur coup dans l’adolescence les assauts obscènes de Bonded By Blood, Reign in Blood et Pleasure to Kill, il est tout à fait logique de préférer la violence brute et sauvage à celle plus domestiqué et presque sociable.
Pourquoi ce laïus ? Parce que les danois de PERSECUTOR reviennent sur le devant de la scène avec un deuxième album qui justement, fait la part belle aux nuances et autres digressions harmoniques, tout en tentant de garder sa puissance intacte. PERSECUTOR nous a été présenté en 2019 à l’occasion de Rebirth, premier chapitre très bien écrit et quatre ans plus tard, le quatuor d’Horsens revient pour nous conter fleurette sur fond de rythmiques nerveuses et de riffs fiévreux.
Vendetta en est une, personnelle, menée contre les abuseurs de toute sorte, qui se contentent de négocier l’occasion au prix du neuf. Ce deuxième album d’une maturité incontestable essaie à son modeste niveau de rester intègre, et de fusionner l’impulsion scandinave des nineties et la fluidité californienne des eighties. Stockholm vs la Bay-Area, la battle a de quoi allécher, et le résultat est justement à la hauteur des enjeux. Match nul, les deux régions en sortent grandies, et rassurées de leur suprématie géographique.
Et PERSECUTOR se voit donc remettre la médaille d’or vintage de ce mois de novembre. Ses gestes sont calculés, ses mouvements précis, et son goût pour la diversité sans réel égal sur la scène actuelle. Entre saillies immédiates et mordantes, ou ralentissement pachydermique à vous faire détester Newton, les danois naviguent et évitent les récifs avec beaucoup d’intelligence, en trempant leur Thrash dans tous les sous-courants laminant la coque de leur navire.
Quel autre groupe oserait une abomination (dans le bon sens du terme) comme « Veil Of Despair », qui en plein milieu du métrage nous écrase les côtes en mode Death/Doom, avant de dégénérer en Thrash énervé à la EXODUS des grands jours ?
Peu nombreux seraient les musiciens capables d’un tel culot et d’une telle prouesse, et de condenser autant d’idées opposées en si peu de temps. En cinq minutes, PERSECUTOR démontre qu’il a largement sa place à la table des héros de la nouvelle génération brutale, et nous bouscule amicalement de ses à-coups déments.
Entre instantanéité cruelle et développé long et naturel, le quatuor (Benjamin Stage Hejgaard Pedersen - guitare
Stefan Sørensen - guitare, Christian Andrés Almanza - basse/chant et Christopher Hejgaard - batterie) joue ses meilleures cartes, et nous impressionne de ses capacités à synthétiser toutes les nuances d’un Thrash certes nostalgique, mais en phase avec son époque. Et même si Rebirth montrait déjà des signes de talent précoce, Vendetta fait état de progrès incroyables dans la composition et l’interprétation, à tel point qu’on parfois le sentiment d’écouter une vieille démo du jeune MESHUGGAH produite par Ralph Hubert et Waldemar Sorychta (« Sand of Sahara »).
Ambitieux, les nordiques et cousins de Lars Ulrich savent aussi se laisser aller. Les titres les plus fulgurants font montre d’un réel potentiel pour débrider la violence, tout en s’attachant à ces riffs syncopés sur up-tempo malmené. Ainsi « Feast! » fait honneur à son titre, et propose un barbecue entre potes, barbecue simple et très prisé, mais aussi technique et affuté.
Tout pour tout le monde, et pas n’importe quoi pour n’importe qui. Voilà la différence entre PERSECUTOR et le reste de la horde old-school, les danois se sortant du piège de l’hommage stupide et stérile via des idées vraiment porteuses.
Il est plaisant d’écouter un album de pur Thrash sans savoir quelle direction vont prendre les morceaux avant même de les avoir lancés. Non que Vendetta soit la révélation de l’année, mais ce disque a au moins le mérite de chercher autre chose que de simples souvenirs racontés pour la millième fois. Et lorsque la mélodie et l’agonie se serrent la main sur « Legacy », on comprend toute l’importance de cette méfiance envers le recyclage pur et simple.
PERSECUTOR a beau jouer le cliché de son nom, il le conchie de ses opinions. Ce nouvel album est une petite friandise épicée en cette fin d‘année qui comme d’habitude, va encore nous réserver de sacrées surprises. Mais la barre est haute. Pensez-y avant de sauter.
Titres de l’album:
01. The Reaper
02. Narcissus
03. Nothing Remains
04. One Final Victim
05. Veil Of Despair
06. Sand of Sahara
07. Feast!
08. Legacy
09. Vendetta (Outro)
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