Moi qui rabâche à longueur d’année et de chroniques qu’il faut savoir sortir de sa zone de confort, n’applique même pas mes propres préceptes. En gros, la politique du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais », et une petite honte au sortir de la réflexion. Alors, de peur d’être débusqué peut-être, je me suis lancé mon propre défi. Mettre en pratique ce conseil, et piocher dans l’actualité un album ne répondant pas à mes critères habituels. Et quel plus gros défi pour moi que de m’atteler au premier album solo d’une chanteuse dont le groupe incarne ma Némésis la plus effrayante ?
Parlez-moi d’EPICA, de DELAIN, de WITHIN TEMPTATION, de NIGHTWISH, et vous verrez immédiatement de grosses plaques d’eczéma fleurir sur mon visage décati. Le Metal symphonique étant ma kryptonite, j’en reste le plus loin possible pour ne pas perdre le peu de forces qui me restent. J’ai déjà expliqué en long, en large et en travers tout ce que je reproche à ce style tape à l’œil, et c’est pour cela que ce matin, je me suis penché sur le cas du premier album solo de Simone SIMONS, muse d’EPICA et frontwoman internationalement connue.
Un suicide artistique ? Masochisme musical ? Automutilation virtuelle ? Un peu de tout ça, mais au final, une expérience pas si douloureuse que j’aurais pu le penser avant de m’y lancer. Mais comment Simone en est-elle arrivée là, elle dont l’implication dans EPICA est totale et passionnée ? L’envie de présenter à ses fans un univers plus personnel, fait d’influences progressives, d’un amour pour les musiques de film, et de quelques accointances avec la musique électronique. En gros, quelque chose d’intime sous forme de journal dévoilé partiellement. Mais, dans un désir de prudence, la belle ne s’est pas avancée seule sous les sunlights, partageant les tâches avec son fidèle acolyte et ami Arjen Lucassen (AYREON).
Autant mettre toutes les chances de son côté, en collaborant avec un musicien en qui elle a totale confiance. C’est ainsi que les deux musiciens se sont attelés à la création de ce projet en solitaire, sans pression, mais avec passion. Outre Arjen, Simone a aussi convié une consœur pour partager avec elle cet affranchissement bien innocent de ses obligations contractuelles, laissant la bleutée Alissa White-Gluz grogner sur le très agressif « Cradle To The Grave ».
« Aeterna », premier titre, est sans conteste le plus classique de l’album. Arjen et Simone en disent d’ailleurs ceci :
« Aeterna » est la grande ouverture épique de l’album et elle est accompagnée d’une vidéo incroyable, réalisée par Patric Ullaeus. C’est sans aucun doute la chanson qui se rapproche le plus d’EPICA et d’AYREON, mêlant des paroles latines puissantes à une touche orientale. Nous avons essayé de trouver un équilibre entre les sons puissants et grandiloquents et les parties plus atmosphériques. Comme c’est le premier morceau que les gens entendront de cet album, il est très important pour nous et nous avons vraiment hâte que les gens l’entendent !
Si certains morceaux paraîtront familiers aux fans d’EPICA, d’autres, plus personnels sauront d’adresser à un public plus large, même si l’ambiance est toujours aussi électrique et grandiloquente. Je pense notamment au dramatique « Fight Or Flight », et son emphase opératique, qui laisse une place importante aux mélodies lacrymales et à l’ambiance subtilement Folk rehaussée d’un violon pleurant ses notes. Vocalement, Simone est évidemment au-dessus de tout soupçon, les morceaux les plus sensibles profitant de sa maîtrise absolue et de sa sincérité de vibrato. Toujours aussi passionnée par le style qu’elle pratique depuis plus de vingt ans, Simone n’hésite pourtant pas à le styliser et le moderniser, lui offrant une patine synthétique à la limite du Néo-Metal sur « Weight of My World ».
Et là est l’atout majeur de Vermillion. Dans cette diversité qui permet d’aborder plusieurs registres sans trahir sa nature propre. Les nombreux arrangements travaillés par Arjen Lucassen confèrent une aura brumeuse au projet, sans que les deux parties ne s’éloignent trop de leur champ d’action habituel. « Vermillion Dreams » est par exemple un archétype de construction intimiste, avec ses percussions minimalistes et ses nombreux bruitages d’arrière-plan.
« The Core » à l’inverse, joue la crudité, et laisse des voix masculines puissantes et fortes damer le pion à des claviers mutins, qui se taisent lorsque Simone reprend le micro. Catchy et propre à soulever l’enthousiasme des foules en live, ce morceau prouve s’il en était besoin que le registre de Simone s’adapte à tous les univers, se les appropriant sans les dénaturer.
« Dystopia », plus classique, fausse bande-originale intelligente, et « Dark Night Of The Soul », conclusion fragile et gracile terminent une histoire que ses auteurs ont eu grand plaisir à raconter.
La surprise d’avoir apprécié un tel album a vite cédé le pas aux égards dus à la qualité d’un enregistrement qui n’est rien de plus qu’un aparté magique sur le parcours bien tracé d’une des divas les plus révérées de son époque. Dans un créneau que Tarja connaît bien depuis longtemps, Simone SIMONS se découvre, se révèle sans fard, et nous permet de pénétrer son univers plus intérieur et moins formaté que ce qu’elle montre au sein d’EPICA.
Sortir de sa zone de confort fait du bien parfois. Du moins pour quelques instants, et en bonne compagnie.
Titres de l’album:
01. Aeterna
02. In Love We Rust
03. Cradle To The Grave
04. Fight Or Flight
05. Weight of My World
06. Vermillion Dreams
07. The Core
08. Dystopia
09. R.E.D.
10. Dark Night Of The Soul
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