Terminons cette campagne de destruction massive estivale des Acteurs de l’Ombre par l’entrée la plus accessible de ce volet de sorties. Non que ce premier EP des français de MIASMES soit fait de concessions et d’adaptations, mais il reste l’entrée la plus brève de ce nouveau catalogue…ce qui n’enlève absolument rien à son intensité et à sa cruauté.
MIASMES se présente donc à nous avec cinq morceaux dans la besace, et un premier moyen-format, qui de son titre - Vermines - ne fait pas de détails. Fondé l’année dernière, le trio aura donc patiemment attendu pour s’avancer vers nous la tête haute, et C. (batterie), K. (guitares) et G. (basse/chant) peuvent arborer des mines fières tant ce premier EP fait le ménage dans la tête plus efficacement que n’importe quelle drogue de synthèse.
Forts d’expériences diverses au sein d’ensembles variés (MHORN, COMO MUERTOS, HECATOMBIC, INWARD, XEÖHL, FIINKY PIE, INGENS, DARK PROPHECY, IMPUREZA, RITUALIZATION, SETH, MORBID CULT), ces trois défenseurs des non-droits de l’homme face à la violence osent donc le classicisme logique, et le formalisme personnel. Il est évident qu’à l’écoute de ce premier EP, quelques références afflueront à la surface de votre mémoire, références que je ne citerai pas ici, du moins pas encore, puisque le Black Metal de ce trio est suffisamment efficace pour se passer de parallèles.
Cru mais impeccablement produit, chaotique mais clair, impitoyable mais intelligent, Vermines revisite le patrimoine des nineties, mais aussi les effluves des défricheurs des années 80, pour se placer entre MARDUK, DARK FUNERAL, et 1349 à la table des abominations noires et autres créatures abjectes venues de l’enfer.
Un enfer terriblement bouillant, décollant la peau pour laisser les chairs apparaître à vif, comme un épisode d’Hellraiser tourné en mode snuff avec de vraies victimes enfermées et torturées dans une cave. Cinq morceaux, ce qui est assez peu, mais largement assez pour juger du potentiel de MIASMES, qui en effet empeste les gaz de cimetière et autres émanations donnant des haut-le-cœur. Doté d’un batteur en mode hystérique et d’un chanteur en version diabolique, Vermines brosse le tableau d’une humanité promise à sa fin, et rongée de l’intérieur par des parasites naturels, bactéries, virus, rats, cafards, et autres nuisibles s’insinuant dans notre réalité comme des boogeymen increvables.
Je le dis en toute simplicité, j’ai beaucoup aimé cet album. Parce qu’il est intense, parce qu’il est construit, parce qu’il ne se contente pas de refourguer des maladies au premier baiser mortel. Parce que ses morceaux sont véritablement brutaux et non de simples photocopies de menaces venues du passé. Parce que le son est ample et écrasant, parce que les riffs sont classiques mais possèdent tous une approche en gimmick n’roll sans se vautrer dans la parodie à la DARKTHRONE. Et plus simplement, parce qu’il est méchant comme une teigne, persévérant comme un insecte se frayant un chemin sous la peau, parce qu’il nous ramène parfois à l’époque de DESTROYER 666 ou SARGEIST, et tout bonnement parce qu’il est excellent en termes de compositions immédiates, mais qui demandent quand même de nombreuses écoutes.
Un trip incroyable dans les forêts norvégiennes originelles, à chercher le souffle chaud de la braise blasphématoire, à traîner des massues cloutées comme des armes de destruction massive, à prendre la pose dans la neige tout de noir vêtu, et à effrayer les petites gens trop braqués sur leur morale judéo-chrétienne. Une photo de classe sans les élèves, mais avec les souvenirs qui reviennent comme autant de coups portés au visage et à l’estomac : en gros, une bagarre permanente entre le présent - cet EP - et le passé - les influences - pour produire une détonation au moins aussi forte que celle ayant explosé 1993.
Dernière entrée donc, mais pas la moindre. Certes, moins ambitieuse, plus raisonnable, bridée dans le temps, mais annonciatrice d’un déferlement de haine à venir qui ne demande qu’un LP pour s’exprimer pleinement. Et dire qu’on a hâte de découvrir les MIASMES sur un format moins restreint est d’un euphémisme lénifiant.
Titres de l’album :
01. Apostasie
02. Pestilence
03. Désolation
04. Furie
05. Vermine
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