Lorsque mes chers amis de Sentient Ruin m’envoient un promo, j’y prête toujours la plus grande attention. Je connais leur délicatesse de choix, inversement proportionnelle à la subtilité des groupes qu’ils me recommandent, mais je dois reconnaître qu’une fois encore, ils ont trouvé le moyen de me surprendre au-delà de mes attentes…En tapant dans le BM le plus noisy et diffus possible, le label a mis la barre très haute, et nous déstabilise de son audace en osant franchir les barrières séparant la brutalité du nihilisme musical le plus absolu…Il faut dire qu’en accordant leur confiance à un individu connu pour ses exactions dans l’underground depuis plus de vingt ans, ils ne risquaient pas de se tromper, et le projet solitaire VESSEL OF INIQUITY les a certainement comblés…A la barre de ce navire en pleine perdition bruitiste, SP.White, acteur fameux d’une certaine frange de l’extrême anglais le moins complaisant, qui depuis la fin des années 90 se consacre à divers projets de déconstruction, au sein d’entités aussi effrayantes que DYNAMICAL SYSTEM COLLECTIVE, EDGE OF DARKNESS, THE NULLL COLLECTIVE, THORAXEMBALMER, UNCERTAINTY PRINCIPLE, ou THIS EMPTY VESSEL, et même un concept au nom sans doute lucide et prédestiné, AN AUDIENCE OF NONE, qui en effet semble à même de baliser le public potentiel des délires cataclysmiques de son auteur…Alors, sir White, âme solitaire perdue dans un dédale de produits tous plus honteusement commerciaux les uns que les autres ? C’est un peu ça, et il semblerait que l’impétueux musicien a trouvé sa propre voie depuis longtemps, entre bruitages cauchemardesques, et Ambient Black de la mort…
La plaquette promo fournie par le label nous prévient, ici, le plaisir passe par la douleur, et la croyance par le nihilisme, ce qui fait de ce Vessel Of Iniquity un des EP les plus définitifs dans le créneau si complexe et rédhibitoire du Black à tendance expérimental. Les références affluent, et sont citées par les principaux responsables, de l’inévitable GNAW THEIR TONGUES à TEITANBLOOD en passant par IMPETUOUS RITUAL, sans pour autant vraiment définir les contours de l’ignominie qui vous attend au détour des trois pistes de cette sortie éponyme. S’il est certain que la créature de Mories partage quelques points commun avec celle de White, les deux évoluent plus en parallèle qu’en croisement, même si le Black sombre et diffus de l’anglais n’a rien à envier en termes d’intensité irritative aux émanations crépusculaires de son estimé collègue. Ici, les notions de structure, d’agencement, d’évolution sont foulées au pied de la provocation, qui dès l’entame « Void of Existential Terror » met les choses au point. Boîte à rythme déchaînée, riffs indiscernables, voix d’outre-tombe, tempo épileptique, pour une litanie linéaire et cacophonique de plus de cinq minutes qui ne laisse que peu de place à l’imagination. Il est évident que les plus modérés des affreux d’entre vous fuiront cette chose abominable dès ses premiers cris, mais il y a quelque chose de cathartique dans cette débauche de sons intraduisibles en langage musical, un peu comme si les aspects les plus repoussants du BM étaient portés à un paroxysme total. On peut trouver ça d’une futilité crasse, voire considérer la chose avec un mépris affiché, pourtant, il se dégage de ce morceau une ambiance d’apocalypse qui prend à la gorge, et qui resserre son étreinte sans jamais modifier son emprise ou ses mouvements.
« Where Even Nothing Is Something », reprend en trois minutes les mêmes principes, en se targuant d’arrangements sombres et impénétrables, mais nous laisse quand même apercevoir des silhouettes fantomatiques à travers le brouillard de violence, en adaptant sa rythmique à un mid tempo écrasant et laissant toujours la guitare agoniser en arrière-plan, incapable de s’imposer parmi ces fréquences gravissimes. Le chant, si tant est qu’on puisse le nommer ainsi, joue le rôle d’un narrateur linéaire hurlant ses litanies d’une voix à laisser BURZUM chancelant de sa propre empathie, tandis que les quelques espaces positifs nous laissent en suspens dans le néant de textures organiques inconnues. C’est éminemment bruyant, volontairement hideux, et rangé de fait dans la catégorie des déjections les plus nauséabondes par les gardiens du bon goût, mais « Choronzon » change un peu la donne de son intro inquiétante aux voix cacochymes. Le tempo se stabilise, et les strates mélodiques s’affirment plus, pour finalement presque abandonner les oripeaux BM pour se concentrer sur un Ambient plus à même de trouver clémence aux oreilles des plus sensibles. Pourtant, en version plus abordable, VESSEL OF INIQUITY ne se veut pas moins terrifiant, juste plus concevable pour des esprits peu rodés à l’exercice de l’extrême bruitiste, et on sent que ce dernier morceau peut ouvrir des perspectives fort intéressantes pour le projet, pour peu que son concepteur accepte de suivre des chemins de traverse moins orientés vers le néant.
Un EP qui devrait s’accompagner d’un avertissement pour les plus impressionnables, mais qui saura rassasier les psychotiques de ses sonorités maléfiques.
Titres de l'album:
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34