Certains musiciens ne sont sur terre que pour profiter de ses plaisirs, des excès de la vie, tandis que d’autres sont investis d’une mission, d’une haute importance, qui pourrait changer la face de l’avenir de l’humanité.
Difficile parfois d’endosser le costume de sauveur de la planète, mais il est des missions que l’on ne peut pas refuser pour une raison ou pour une autre.
C’est le cas des STARSET, qui définissent leur rôle sur terre en ces mots :
« Dans les premières heures de 2013, un radio astronome du télescope Alien Array en Californie du Nord, a capté le signal étrange émanant d’une étoile de la constellation d’Ophiuchus…Sentant l’extrême danger, THE STARSET SOCIETY a commissionné un panel de musiciens et de scientifiques pour les aider à propager ce savoir à une audience plus large. Le groupe se rebaptisa plus simplement STARSET… »
Accroche sympathique et légèrement fantasmagorique, qui change des allusions lourdes au sexe, à l’injustice, à la corruption, et qui après tout, est un argument publicitaire comme les autres. Mais la question subsiste. Et si, malgré le caractère hautement farfelu de cette annonce, il y avait une base de vérité dans ce laïus ? Si les STARSET étaient vraiment les élus choisis pour diffuser la bonne parole du cosmos sur terre ? Il est toujours plus distrayant d’y croire pour mieux s’immerger dans une musique, qui reste somme toute assez cosmique dans ses accents Electro Metal, et qui finalement, est relativement banale dans son rendement…Alors autant adhérer au concept pour avoir une raison supplémentaire de craquer pour ces mélodies prétendument émergentes d’une civilisation différente de la nôtre, au savoir plus avancé, et aux progressions harmoniques se voulant écho d’un espace qui a encore bien des secrets à nous révéler.
Plus concrètement, les STARSET sont un groupe nous venant de Colombus, Ohio, composé de quatre élus, Adam Gilbert (batterie), Brock Richards (guitare), Dustin Bates (chant, guitare, claviers) et Ron Dechant (basse). Existant depuis quatre ans maintenant, les musiciens ont déjà édité un premier LP en 2014, Transmissions, qui fit suffisamment de bruit pour que son successeur soit élu « album le plus attendu » par les lecteurs de Loudwire.
Produit par Rob Graves (HALESTORM, RED) et mixé par Ben Grosse (BREAKING BENJAMIN, FILTER), Vessels se cache sous une splendide pochette évoquant les films de sci-fi contemporains, avec une petite touche des arches de 2012, et de splendides tonalités pastel, évoquant tout autant nos richesses terrestres que les avancées technologiques de civilisations à découvrir.
Alors, en prenant en compte les paramètres techniques de production, d’emballage et d’arrangements, il est évident que ce second LP se hisse sans problème au niveau, et sonne plus pro que bon nombre de sorties du marché…Mais s’il n’est pas sans charme mélodique, on ne peut pas dire que sa composition fasse preuve d’une grande inventivité, puisque nous nageons en pleine couronne stellaire Metalcore/Post Hardcore, de celles que les astronautes les plus jeunes ont déjà parcourue en long, en large et en travers, nous en ramenant les mêmes sonorités, les mêmes accroches harmoniques, et les mêmes poussées d’énergie et d’inertie…
Banals les STARSET ? Disons classiques pour rester courtois, et en faisant le choix de ne pas se limiter dans le temps pour propager leur message, les quatre Américains ont pris un gros risque, celui de nous assommer avec une somme d’informations somme toute assez semblables et redondantes, même si certaines bribes se montrent plus intéressantes que d’autres.
Avec quatorze interventions pour soixante-six minutes de musique, le discours ressemble à un de ceux que Fidel Castro assénait à son peuple, sauf que lui ne tirait pas son inspiration de l’espace, mais bien de sa mégalomanie.
Avec leur mélange presque subtil de grosses guitares Metal et de strates sonores électroniques, qui parvient à un équilibre permettant de définir leur optique comme celle d’un Electro Metal assez proche de celui des CROSSBREED ou de LINKIN PARK après un séjour hors de l’atmosphère, les STARSET ne jouent pas vraiment la carte de la surprise, et parviennent à séduire par intermittence, lorsque leurs harmonies se veulent plus séduisantes que puissantes.
Ainsi, un morceau de la trempe de « Into The Unknown », avec sa syncope rythmique appuyée et sa basse ondulante et amplifiée les montre sous une lumière assez réchauffante, même si les arrangements typiques d’un Metalcore moderne n’aident pas vraiment à les démarquer de la production actuelle.
Certes, leurs harmonies se veulent d’une pureté assez remarquable, mais la standardisation des arrangements et la puissance commune d’une production qui ne cherche pas à surprendre en atténuent la portée.
Sans vouloir jouer les blasés, j’admets n’avoir été que très rarement secoué par leurs annonces venant d’une autre galaxie, et comme en plus leurs morceaux jouent les prolongations à chaque occurrence, en dépassant les quatre minutes d’invective, la lassitude s’installe vite, malgré les efforts déployés pour séduire (« Gravity Of You »).
A l’opposé, le quatuor sait se montrer plus aventureux lorsqu’il se débarrasse de ses systématismes les plus irritants, et le long final envoutant de « Everglow », plus intimiste et fragile se pose en conclusion faisant regretter que les choix n’eussent pas été un poil différents et plus…variés. Délicatesse de parties vocales très éthérées, arrangements soudainement moins envahissants, riffs typiques mis au placard pour privilégier des couches synthétiques bien agencées, c’est une façon très intelligente de conclure un album à l’image de n’importe lequel de ses titres.
Alors bien sûr, ça fonctionne sur le conscient parce qu’on fait tout pour vous en convaincre («Satellite », entrée en matière prenante et efficace en diable dans un créneau Post Hardcore typiquement US), mais l’inconscient qui sait faire la part de choses en arrière-plan sait parfaitement que tout ça a déjà été entendu de centaines de fois.
Reste qu’un morceau comme « Monster You Made Me » fonctionne bien avec ses cordes électroniques et son tempo un peu plus pataud et son refrain Post Disco assez prenant, mais est-ce suffisant pour comprendre le fait que cet album a été le plus anticipé de ce début d’année ?
La question reste en suspens…
Metalcore, Electro-Metal, Post Hardcore synthétique, à vous de voir si le message de l’espace vaut la peine d’être diffusé aux oreilles d’une humanité qui ne fera peut-être pas suffisamment preuve d’intérêt pour le prendre au sérieux.
Titres de l'album:
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