La victoire ou la mort.
Voici un titre d’album qui aurait pu faire les beaux jours de piraterie de nos chers RUNNING WILD, pour autant, pas question de Heavy gras du bide et d’abordage au canon ici. Non, les finlandais de CEASELESS TORMENT sont plus portés sur les massacres, les condamnations, la mort et la souffrance, en témoignent leurs deux premiers longue-durée qui ne faisaient pas de quartier. Chantres d’une agression permanente et non diluée, les originaires d’Helsinki s’en reviennent donc après une longue absence nous compter quelques histoires horrifiques, entre santé mentale défaillante et commandements bibliques foulés du pied crotté.
Comme beaucoup d’entre vous, j’en étais resté à l’impact provoqué par le terrifiant Forces of Evil, et c’est avec plaisir que je retrouve ce groupe aujourd’hui, armé d’un troisième album se devant de convaincre immédiatement. Pas le temps de tourner autour du pot, puisque ces quatre marsouins (Mikko Karppelin - basse, Sebastian Fredriksson - chant/guitare, Kim Lappalainen - guitare et Tommi Makkonen-Viheriälehto - batterie) ont toujours privilégié une optique radicale et instantanée. Ils ne conçoivent le Thrash que sous son angle le plus rapide et agressif, et une fois encore, ces neuf nouveaux morceaux font preuve d’une franchise délicieuse et d’une cadence d’abattage prodigieuse.
Entre WARFECT, CRIMSON SLAUGHTER, DEMOLITION HAMMER et SLAYER, CEASELESS TORMENT ne s’embarrasse guère de principe, et joue le Thrash comme on le jouait dans les années 80, lorsque le genre abattait toutes ses cartes, entre Techno et Core, quelque part au chaud du radiateur Death/Thrash si prisé par tous les allumés. On retrouve donc ces riffs qui cisaillent, cette rythmique qui jamais ne défaille, et ce chant revanchard qui embrassent la nostalgie comme on retrouve un vieil ami. Et si le résultat est aussi prévisible que celui d’une élection en Russie, il n’en est pas moins jouissif, implacable, exubérant et totalement décomplexé de la mémoire.
Il n’aura fallu que deux minutes et quarante-huit secondes à CEASELESS TORMENT pour nous emporter dans son délire. C’est la durée du morceau d’ouverture « Final Sacrifice », qui cite les RECIPIENTS OF DEATH, INCUBUS et KREATOR, flirtant avec le Death pour mieux prouver son amour envers un Thrash radical. C’est certes convenu comme des fleurs au premier rendez-vous, mais on n’exige point d’originalité de la part d’un groupe aussi survitaminé. Non, ce qu’on lui demande, c’est de jouer vite et fort, et dans ces deux domaines, les finlandais ne craignent personne.
Victory or Death est donc un condensé de cette violence débridée que la fin des années 80 a cajolée. Truffé de morceaux d’anthologie, ce troisième album passe un cap important, et reste aussi sauvage et indomptable que ses deux frères ainés. Impossible de se manger « Funeral Pyre » sans avoir envie de tout cramer, tout comme il est difficile de se remettre du blasphème éclair de « Sons of Sodom ». Alors, les CEASELESS TORMENT, enfants illégitimes de SODOM et de la scène allemande en général ? Certes, sur cet album Helsinki se pare de couleurs germaines, mais fait aussi de la place pour le feu d‘artifices américain. Le meilleur des deux mondes pour une cavalcade morbide, entre Thrash classique et Thrashcore lubrique, et des hits comme s’il en pleuvait.
Je ne cacherai nullement ma joie d’avoir retrouvé les CEASELESS TORMENT aussi remontés. J’ai même frôlé l’orgasme en écoutant « Only Victory or Death », tout en découpant mon rôti de bœuf à la scie circulaire sur l’air de « Beyond the Boundaries of Sanity ». Loin d‘un album réfléchi et pensé dans les moindres détails, conchiant la sophistication qui standardise la bestialité, Victory or Death est une course en avant en moissonneuse-batteuse qui rase tout sur son passage, y compris les fesses de la fermière, cette chère Francine qui toujours opine.
On soulignera tout au plus les ambitions progressives du final « Slaves of Hell », qui s’offre le luxe d’une intro à la SLAYER, et on terminera cette chronique en applaudissant des deux moignons. Le genre d’album qui te tatane les roustons, et te laisse avec une douleur vive teintée de plaisir masochiste : l’apanage des meilleurs albums, des recycleurs en forme, et CEASELESS TORMENT peut être fier de son rejeton. Il est déjà de très mauvaise humeur et sent l’oignon.
Titres de l’album :
01. Final Sacrifice
02. Beyond the Boundaries of Sanity
03. All Be Dead
04. Killing Commands
05. Funeral Pyre
06. Only Victory or Death
07. Sons of Sodom
08. Obsession Possession
09. Slaves of Hell
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
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@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
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Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
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Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
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Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
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J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
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Jus de cadavre, je parle pas des captations audio dans un instant précis, je crois d'ailleurs que certaines œuvres sont intemporelles, mais ce qu'il reste de ces gens aujourd'hui, c'est extrêmement différent. Bien entendu qu'il faut écoute(...)
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