« Popopo ».
C’est une des stances préférées du jaguar Joey Starr, mais c’est aussi le bruit que fait ma bite quand elle s’enfonce dans ton cul. Le romantisme est dépassé, aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, on envoie de la dick pic comme on déclamait passionnément des poèmes au dix-huitième siècle, et tout ce qui nous intéresse, c’est de tirer un coup vite fait en s’essuyant le chibre sur les draps. Au diable les rendez-vous galants, au diable les tables hors de prix au restaurant, au diable les comptines chantées au balcon, on veut lécher du con et en avoir plein la bouche.
Désolé de vous introduire sans lubrifiant, mais en écoutant le premier LP des originaires de Dallas au Texas IMPERIAL SLAUGHTER, je ne me suis pas senti d’humeur badine, mais plutôt co-pine dans le cochon. Après une première démo éponyme en 2018, ces marsouins se sont enfin décidés à nous pondre un premier album digne de ce nom, calibré dix-sept titres pour dix-huit minutes histoire de respecter les dogmes. De là, pas grand-chose à dire, à part que ces quatre-là (Emma Lytle - basse, Stefan Gonzalez - batterie, Brad Langton - guitare/chant, et Tae Waters - guitare/chant) risquent de titiller les burnes des fans de Grind traditionnel dans la veine d’un INSECT WARFARE plus joueur que d’habitude.
Conseillé par leur label référentiel Horror Pain Gore Death Productions, aux fans d’AGATHOCLES, ANTI-CIMEX, COGNIZANT, DISRUPT, HAEMORRHAGE, HERESY, INFEST, MOB 47, NAPALM DEATH, P.L.F., REPULSION ou TOTALITAR, ...Vile Slobs et ses trois points de suspension est tout ce qu’on peut attendre d’un sale album de Death/Grind totalement traditionnel. Parfaitement analogique, strié de riffs sombres qui ne sont pas que des prétextes à un moulinage en règle de blasts ininterrompu, il compile tout ce qu’on a toujours adoré dans cette musique viscérale et bestiale, les inclinaisons Crust, les inflexions Hardcore, les effluves de Death qui bouchent les naseaux, et la dualité d’un chant qui évite l’accouplement goret/plantigrade.
Rapide, concis, propulsé par un batteur qui connaît ses fills et gère ses crises de démence, ce long très court est un manifeste, une déclaration d‘amour au genre qui vous ramènera aux classiques les plus intemporels. Joué par de véritables amoureux du genre, il nous ramène à l’époque où le Grind n’était pas encore automatisé et conformiste, et aimait encore surprendre de quelques passages catchy sans perdre de vue sa folie initiale. Assez proche d’un coït anal fugace entre THE KILL et DISRUPT (dont le « Solidarity » est d’ailleurs repris avec fureur) mis en scène en Suède par les TOTALITAR, ...Vile Slobs joue même le jeu de PAINKILLER parfois, avec un Grind/Jazz final à rendre fou John Zorn et Mick Harris (« Trondheim Slime »).
En gros, la quintessence d’un de mes styles favoris depuis l’émergence de la scène anglaise, et un résumé des capacités américaines à s’approprier le genre. Fou mais pro, carré mais déjanté, symptomatique de cette école nostalgique de la violence la plus viscérale, ce premier album se dévore, s’écoute dix fois d’affilée, et donne envie de fracasser le joufflu de la Sandrine qui attend toute mouillée dans la salle de bain.
Un son énorme, des voix qui se combinent à merveille, des riffs qui provoquent des spasmes péniens, une certaine joie de vivre et une envie de traduire la brutalité dans un langage universel. Seul problème, une fois les dix-huit minutes passées, on en veut encore, et on réclame un triple album concept autour du libertinage nécrophile, conscient des questions de société.
Moralité, les IMPERIAL SLAUGHTER, maniez-vous à sortir une suite, parce qu’on vous attend sur le plumard. Ou dans l’étable, comme (together) vous voulez.
Titres de l’album:
01. Imperially Slaughtered
02. Human Pollution
03. Malformed
04. Gender: Non-Intrusive
05. Axe To See
06. ...Vile Slobs
07. Planetary Annihilation
08. Desires Indulged
09. Turn It Off
10. Control
11. Sour Leather
12. Layer Upon Layer
13. Man Is Miserable
14. Bash Back
15. Hissing Pigs
16. Solidarity (DISRUPT cover)
17. Trondheim Slime
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