Déjà le sixième album pour les anglais de PRIMITAI, près de vingt après leur émergence du côté de Sandhurst, dans le Berkshire. Trois ans après The Calling, le groupe revient donc nous décrire la violence qui agite les cieux, et qui leur a permis de trouver l’inspiration pour ce nouveau tome de ses aventures. S’ils ont toujours été classés dans la catégorie bâtarde du Heavy Thrash depuis leurs débuts, les anglais proposent une musique beaucoup plus nuancée que cette appellation générique, et un peu trop vague pour vraiment dessiner les contours d’un art plus fin que la moyenne. D’ailleurs, en écoutant ce Violence Of The Skies, on ne peut s’empêcher de penser que ce créneau ne leur convient plus vraiment, même si leur musique a gardé cette agressivité qui la caractérisait dans les primes années. Aujourd’hui, le combo évoluerait plutôt dans un univers de Heavy mélodique et puissant, parfois même légèrement FM sur les bords, sans que les fans de Heavy ne ressentent le besoin de leur tourner le dos.
Depuis 2003, le line-up a pas mal évolué, mais c’est aujourd’hui le même line-up que celui de The Calling que nous retrouvons, avec à la barre Srdjan Bilic (guitare), Guy Miller (chant), Sergio Girón (guitare, depuis 2015), Scott Miller (basse, depuis 2016) et Jonathan Warren (batterie, depuis 2016 également). Les musiciens se connaissent donc depuis plusieurs années, et l’osmose a enfin pu prendre entre eux, ce qu’on ressent sur les premiers morceaux de cette dernière livraison, professionnelle et fraîche en tous points.
Evidemment, il n’y a rien de choquant ou de novateur à attendre des anglais, qui depuis leurs débuts prônent un certain formalisme de composition. Mais la qualité est toujours au rendez-vous, et peut-être encore plus que par le passé, avec une pelletée de compositions nobles et conquérantes, faisant la part belle à des guitares perpétuellement affamées. Entre PRETTY MAIDS et ECLIPSE, quelque part dans la galaxie JORN, les PRIMITAI combinent donc la puissance rugueuse des représentants de leur pays (JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN) et l’art de la modulation scandinave et nordique des 220 VOLT, ECLIPSE, PRETTY MAIDS et autres défenseurs harmoniques. Le résultat se fait sentir sur le title-track « The Violence of The Skies », que l’écurie Frontiers aurait pu faire courir sur les hippodromes les plus huppés, avec son velouté de claviers et son gros nappage de riffs nobles dans la plus pure tradition de RAINBOW.
Constitué de musiciens très doués, à la limite des surdoués d’ailleurs, PRIMITAI est un véhicule permettant de mettre en avant des capacités individuelles au service d’un collectif soudé, et en entendant les parties de basse hallucinantes de Scott Miller, on en vient à penser à une forme sublimée de HEIR APPARENT, celui de Graceful Inheritance, tant la versatilité est de mise chez les anglais.
Enrobé dans un sublime mastering signé par la référence Alan Douches (MOTORHEAD, MASTODON), et emballé dans une superbe pochette de notre talentueux ami Stan W Decker (MEGADETH, DRAGONFORCE, entre beaucoup d‘autres), Violence Of The Skies fait preuve d’une classe Heavy folle, et soigne son aspect progressif d’une poignée de titres plus ambitieux que les autres. Ainsi, « Valley of Darkness » en profite pour accélérer le tempo, avant de revenir vers une modération plus en phase avec la philosophie actuelle du groupe, mettant toujours l’accent sur les mélodies défendues brillamment par la voix puissante et lyrique de Guy Miller. On pense à un DRAGONFORCE moins carton-pâte, à un STRATOVARIUS en pleine possession de ses moyens, et on se dit que les PRIMITAI ont tout à fait leur place au panthéon à leurs côtés.
Argument conforté par le monstrueux et évolutif « The Storm Kings », épique à souhait et sur lequel on retrouve un featuring de Tom Draper (ancien guitariste du groupe). L’ambiance très DIO permet de s’immerger pendant de longues minutes dans le Heavy des années 80, emphatique, lourd, aux harmonies amères et à l’atmosphère très mystique. Mais les titres courts ont aussi leur mot çà dire, et autant dire d’ailleurs qu’ils le prononcent haut et fort, à l’image de « Warriors of Time », ultra catchy et up tempo brulé par les deux bouts, qui nous entraine sur la piste de PRIMAL FEAR et JUDAS PRIEST, avec en participation extérieure Vladimir Djedovic et Mladen Pecovic, deux musiciens serbes venus s’impliquer dans l’aventure anglaise.
Rien à jeter du coup ? Non effectivement, puisque l’album, malgré sa longueur conséquente et ses deux bonus track en CD effleure tous les sous-genres du Heavy Metal, se frottant à la puissance du Power pour mieux caresser la soie du Hard mélodique, retrouvant parfois le panache allemand avec l’aide de la légende Paul Quinn de SAXON sur le glorieux « Put To The Sword ».
Les esthètes de la concision auraient sans doute préféré que le tracklisting s’arrête sur la case du dernier morceau officiel de la version digitale, ce « The Storm Kings », guerrier en diable, et suintant d’une foi indéfectible en un Heavy Metal pur et noble. Ceci étant dit, « The Huntress » et sa légèreté affutée et surtout, « Prophecies » et ses sept longues minutes font office de porte de sortie très respectable, nous laissant repus et satisfaits de cette démonstration de force et de finesse technique.
PRIMITAI continue donc son chemin sans vraiment dévier de sa trajectoire bien tracée, mais propose un album presque parfait dans le style, certes daté, mais interprété avec panache. Alors, fans de Heavy qui n’hésite pas à jouer avec la puissance, ruez-vous sur le sixième chapitre des aventures des anglais, qui vous emporteront loin dans le temps et l’espace.
Titres de l’album:
01. Stars Are My Guide
02. The Uprising
03. The Violence of The Skies
04. Valley of Darkness
05. Warriors of Time (feat. Vladimir Djedovic and Mladen Pecovic)
06. Innocent
07. Put To The Sword (feat. Paul Quinn)
08. The Cold Surface of The Moon
09. I’ll Live Again
10. The Storm Kings (feat. Tom Draper)
11. The Huntress (CD Bonus Track)
12. Prophecies (CD Bonus Track)
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09