Allons ensemble en Corée du Sud pour faire la connaissance d’un pas si jeune groupe qui depuis 2003 tente de se faire connaître, mais qui a connu des heures difficiles et un silence forcé. STORM a occupé modestement le terrain pendant deux ans entre 2003 et 2005, avant de se retirer, pour mieux revenir en 2013 et vraiment tenter de se faire remarquer.
Une première démo, une deuxième démo sept ans plus tard, et enfin un premier album en 2024, le chemin a été long, mais ils y sont arrivés. ShuhA (guitare/chant), Ende (basse), Michael (guitare) et DD (batterie) nous proposent donc aujourd’hui le fruit de leurs réflexions Heavy, sous la forme de huit titres plus intro, sur moins de quarante minutes. De la concision donc, le meilleur choix vu le répertoire initié, pour un disque encore un peu tendre, mais qui a déjà compris plusieurs choses essentielles quant au Heavy Metal noble et classique.
Que cache donc cette cité violente ? Est-ce Séoul, lieu de résidence des musiciens ? La mégapole ne semble pourtant pas plus dangereuse que New-York, Paris ou Berlin, et certainement moins que Rio, Mexico City ou Moscou. Mais admettons que la ville de Corée soit un coupe-gorge et adhérons au concept, pour mieux apprécier cette musique franche, rapide, ferme, et terriblement classique.
STORM s’inscrit donc dans cette tradition old-school qui anime au moins la moitié des compositeurs actuels, mais à la mérite de bien faire son boulot. J’en veux pour preuve le brûlot Speed/Power Metal « Bloody Valentine » », qui rappelle avec une certaine acuité la scène japonaise énervée des années 80. Beaucoup d’énergie donc pour pallier au manque de créativité, de l’envie, et cette saine émulation qui poisse à enregistrer un album de Heavy Metal digne de ce nom.
D’ailleurs, le groupe ne floue personne en plaquant en fin de parcours un « Heavy Metal » moins torride que celui d’HELLOWEEN, mais tout aussi sincère et flamboyant. Les riffs sont aussi traditionnels qu’une passe de deux de Bruce Dickinson, Et si l’ensemble se place sous l’égide du LOUDNESS le plus modéré, l’atmosphère dégagée n’en est pas moins torride, et propre à faire fondre le Metal le plus solide.
On reconnaît immédiatement ce phrasé asiatique, très précis sur les syllabes, et très conventionnel sur l’instrumental. Avec une belle confiance, le quatuor se propose de revisiter les eighties avec un son plus actuel, s’inscrivant dans une démarche à la mode. Il faut accepter une fois encore ce parti pris nostalgique, les fluctuations d’un chant pas toujours stable, et les conventions un peu trop respectées, mais la fin de l’album, là où se cachent les titres les plus explosifs permet d’atteindre un bel équilibre entre Heavy et Speed, similaire à celui trouvé par E.Z.O sur son premier album.
« The Way of Hell » joue même à cache-cache avec une forme de Thrash très light, les cassures rythmiques et mélodiques étant plus typiquement Hard-Rock. Mais de la fougue, une sincérité indéniable, et une véritable envie de faire tourner les tignasses permettent aux coréens de passer la barre de la simple anecdote, pour incarner une certaine relève coréenne en termes de Heavy bien tassé.
Dommage que les deux moitiés d’album soient si différentes et opposées. Il eut mieux valu que STORM alterne les ambiances, pour se rapprocher d’un Future World sans les claviers. Mais les hymnes ne manquent pas, de « Storm » et ses chœurs symptomatiques, jusqu’à « Violent City », title-track violente et large d’épaules au refrain irrésistible. Des riffs traditionnels, un chant se voulant lyrique, une utilisation lucide d’un up tempo vraiment hargneux, des armes que les amateurs utilisent systématiquement, mais qui bien maniées peuvent être mortelles.
Si Violent City n’est évidemment pas un classique en devenir, il est tout de même une récréation plaisante. Produit avec un ascétisme touchant, joué avec une fougue remarquable, constellé de soli très capables, il est un premier album digne de ce nom, qui peut être vu comme l’étincelle qui manquait au groupe pour enfin exploser.
La tempête n’est pas de tous les diables, elle n’emportera pas les maisons et voitures, mais elle ébouriffera assez pour laisser une trace dans la mémoire.
Titres de l’album :
01. Eye of Storm
02. Storm
03. Mirror of Karma
04. Violent City
05. Breaking the Ball
06. Bloody Valentine
07. Heavy Metal
08. The Way of Hell
09. Fire
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Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56