Il y a des groupes comme ça qui ne peuvent pas décevoir. Oh, il n’y en a pas des tonnes, spécialement lorsque le créneau occupé est extrême. Même les cadors du genre ont parfois connu des baisses de régime, et à l’exception de DEATH et éventuellement de CARCASS (quoique sur ce point-là, les avis divergent), voire CANNIBAL CORPSE en faisant preuve de mansuétude, les carrières en ligne droite ou en trajectoire ascendante ne sont pas légion. Pourtant, les hollandais de THANATOS peuvent se targuer d’une carrière exemplaire, eux qui ont connu les prémices du style avec une première démo publiée en 1984 et très justement intitulée Speed Kills. Mais c’est évidemment le premier long du combo qui attira le plus l’attention, ce fameux Emerging from the Netherworlds depuis intronisé classique par les nostalgiques n’étant pas passé à côté de sa publication en 1990. A l’époque, le groupe était différent, évoluait dans une configuration autre, et se complaisait dans une mixture de Death et de Thrash à l’instar d’INCUBUS dont ils partageaient quelques points de vue. Sauf qu’à la différence de bon nombre de leurs concurrents, les originaires de Rotterdam n’ont jamais vraiment baissé les bras et regardé pousser les tulipes, mis à part durant ce hiatus de sept ans entre 1992 et 1999. Depuis leur comeback, les musiciens ont évidemment changé, et seul reste aujourd’hui fidèle au poste Stephan Gebédi, accroché à sa guitare et à son micro depuis la première démo de 1984. En 2020 toutefois, le vociférant gratteur se voit toujours flanqué de son fidèle lieutenant/guitariste Paul Baayens, vaillant depuis le retour de 1999, de Martin Ooms à la batterie depuis trois ans, et de Mous Mirer à la basse depuis l’année dernière. Le tandem rythmique a d’ailleurs largement eu le temps de travailler sa cohésion au sein de LIAR OF GOLGOTHA, et c’est donc un groupe aux deux factions très soudées qui se présente aujourd’hui, sous son jour le plus pugnace et belliqueux.
Admettons-le, malgré l’absence flagrante de surprise causée par une longue carrière et la parution de pas moins de six LPs, Violent Death Rituals est une gigantesque claque de Death/Thrash de première bourre, et nous met une fois de plus à genoux sans avoir à piocher dans la nostalgie ou synthétiser son approche à outrance. THANATOS se permet même avec ce septième effort de damer le pion à bien des jeunes formations, reprenant à son propre compte ses recettes de l’orée des nineties, en trouvant toujours le juste équilibre entre Death à l’américaine et Thrash à l’européenne. C’est donc une nouvelle boucherie qui vous attend avec ces neuf (version digitale) ou dix (version CD) morceaux, et dès l’entame franche et radicale de « Violent Death Rituals », tout est dit ou presque. La production, assurée par le groupe lui-même a méchamment préparé le terrain au superbe mixage du gourou Dan Swanö, et le tout s’avère d’une clarté et d’une densité exceptionnelles. On peut dès lors savourer ces diverses tranches de violence que le groupe a découpé finement, en appréciant les changements de rythme, les guitares toujours aussi précises et aiguisées, mais aussi ce chant si caractéristique de l’ancienne Hollande, rappelant parfois les inflexions barbares du légendaire et irascible Martin Van Drunen. Cette similitude est encore plus flagrante sur les morceaux les plus nuancés et ambiancés (si tant est que ces termes puissent s’appliquer), comme sur le terrible et terrifiant « Corporate Indoctrination », qui nous ramène à la grande époque de Consuming Impulse. Ceci n’est pas un mince compliment, d’autant plus que le quatuor n’appuie jamais trop sur la corde sensible de la nostalgie, en gardant son inspiration intacte et ses respirations contemporaines. Le mélange est donc détonnant à défaut d’être étonnant, et le résultat compact, à l’impact maousse, comme une gigantesque enclume qui vous tombe sur le coin de la tronche.
Du Death Thrash barbare, ou l’inverse, mais pas si grossier que la plèbe pourrait le penser. Les capacités de chaque instrumentiste permettent des fantaisies non négligeables, et tous les titres possèdent au moins une idée brillante qui pourrait combler tout un album de combos moins regardant sur la variété. Ainsi, l’entame décidée et implacable de « The Silent War » n’est pas sans évoquer un MASTER plus discipliné et moins chafouin, tandis que la rigueur saccadée de « The Outer Darkness » nous ramène directement à la philosophie d’origine du genre, avec une fois de plus en exergue cette analogie nationale avec PESTILENCE, mais aussi quelques clins d’œil à la scène Thrash US de la fin des années 80. L’atmosphère, évidemment sombre reste toutefois la tête hors de l’eau du marigot le plus morbide, et les accélérations soudaines donnent toujours un coup de fouet Thrash au cul d’une inspiration Death ne se démentant pas avec les années. On pense aussi à un CANCER moins brouillon et lapidaire, mais avec tant d’années de carrière derrière-lui (la bagatelle de trente-six en 2020, pas banal pour un ensemble Death Metal), THANATOS se dispense très bien de parallèles avec certains de ses contemporains ; Pourtant, les fans d’ASPHYX se reconnaîtront très bien dans le miroir tendu par Violent Death Rituals, mais les accros au Thrash le plus groovy et efficace ne cracheront pas non plus sur une tuerie intégrale comme « Burn the Books of Hate », qui se débrouille encore pour nous déglutir un gros lick gluant qui colle aux tympans.
Je le disais en préambule, rares sont les groupes extrêmes qui ne déçoivent jamais. Pourtant, avec son septième LP, THANATOS s’arrange encore pour éviter la moindre bévue, et pose des questions quant à son statut underground dont il peine à s’extirper. Mais les plus grandes légendes ne sont pas toujours les plus reconnues, et il est toujours bon de louer les qualités d’une œuvre globale que seule une poignée de fans hardcore connaissent déjà par cœur et par tripes.
Titres de l’album :
01. Violent Death Rituals
02. The Silent War
03. Unholy Predators
04. The Outer Darkness
05. Burn the Books of Hate
06. It Always Ends in Blood
07. Corporate Indoctrination
08. Sent from Hell (I Infidel)
09. As the Cannons Fade
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