Reprenons donc le cours de choses. Lequel ? Celui de la brutalité compacte et de l’attaque de masse, en replongeant la tête la première dans le marigot des exactions Thrash, qui n’en finissent plus de recréer la magie des sacro-saintes 80’s.
Le but aujourd’hui étant de voyager pour rencontrer une nouvelle bande de nostalgiques du riff trapu, qui se cachent à Monterrey, dans l’état de Nuevo Leon, Mexique, et qui pratiquent un genre de Thrash atypique, assez touffu dans le rendu, au son un peu étouffé, mais à l’allant retrouvé.
En parlant d’allant, ces quatre-là semblent en déborder, puisque ce Virtual Existence est leur deuxième réalisation longue durée de l’année, après un Radioactive Extermination, sorti un peu plus tôt…au même mois de décembre…
Deux albums en une trentaine de jours ? On connaissait la fréquence pour les frappés du Grind et les tarés de l’expérimental, mais la chose est assez nouvelle dans le cas de la rythmique qui frappe, et je dois reconnaître que si les gus continuent à ce rythme, ils vont devenir les Zappa du Thrash en fracas.
Mais jugeons donc la pièce sans son antécédent, que de toute façon, je n’ai pas encore eu le temps d’écouter.
D’ailleurs, Virtual Existence tient debout seul et sans tuteur, même si la musique présente en ses sillons est assez étrange, et pas vraiment franche. Une production assez colmatée, qui semble étouffer les fréquences pour mieux les brider, ce qui produit un rendu un peu « cotonneux », assez symptomatique des séries B les plus handicapées d’il y a une trentaine d’années.
Les TOXIC THRILL s’articulent donc autour de Donovan Chen (guitare/chant), Isaac Attack (guitare), Freddy Olguin (basse) et Betrayer Mtz (batterie), mais les origines du groupe remontent à 2009 avec une formation tout à fait différente, qui dut affronter les sempiternelles « divergences d’opinion » pour finalement éclater et se recentrer autour de nouvelles collaborations.
Il aura donc fallu à ces entêtés plus de sept ans pour enfin sortir de leur camp et proposer une sortie digne de ce nom, mais gageons que ces années ne furent pas perdues, puisqu’ils en ont profité pour affiner leur démarche et se rapprocher de certains OS bien connus du milieu.
Inutile donc d’attendre les inévitables références et les comparaisons d’usage avec METALLICA, SLAYER et consorts, puisque les goûts de ces mexicains semblent plus volontiers se porter sur l’underground et quelques formations de second plan, comme FORBIDDEN, EXUMER, et quelques moshers de la scène New-yorkaise. On ne trouve pas pour autant de traces d’ANTHRAX dans leur Thrash en saccade, qui peut se targuer de bénéficier d’interventions en solo tout à fait brillantes, qui dynamisent des couches de riffs en superposition latente.
A la rigueur, et après quelques écoutes, le nom de BLIND ILLUSION m’est aussi venu à l’esprit, pour cette façon de traiter le Thrash avec une approche un peu vintage et Rock, bien que les TOXIC THRILL soient plus percutants que la bande à Mark H. Biedermann.
Du Thrash donc, assez enjoué, avec une solide base Heavy développée, qui permet au quatuor de se lancer dans la composition de morceaux aux durées assez honorables. Une grosse pelletée d’hymnes qui dépassent la plupart du temps les cinq minutes, mais qui osent caler un maximum de plans pour ne pas lasser.
Certes, certains d’entre eux sont assez calqués les uns sur les autres, les breaks sont parfois un poil téléphonés, mais l’ambiance générale est à la créativité, et de ce côté-là, les mecs savent mettre en avant leurs qualités.
L’inspiration des garçons semble se situer aux alentours de 87/88, avec une petite touche de Techno-Thrash, et une place laissée à l’instrumentation assez importante.
N’attendez pas les coups de boutoir habituels comme autant de portés de bélier sur un pont-levis, les TT sont adeptes de la stratégie élaborée, et avancent patiemment, les armes en avant, et la rythmique à la vélocité modérée.
Ils imposent d’ailleurs leur modus operandi sans attendre, puisque « Virtual Existence » et ses sept minutes et quelques rappelle le meilleur KUBLAI KHAN et le HOLY TERROR le plus épique, avec une jolie touche technique à la CORONER, qui affirme mais ne flambe pas dans le vide.
Des riffs tricotés avec minutie, un mid tempo efficace et précis, et surtout, des parties qui s’imbriquent avec logique pour une optique technique pas trop démonstrative, mais intelligente dans le suivi.
Un soliste qui connaît son boulot, et une section basse/batterie à chaud, pour une valse Thrash entre les poteaux qui rappelle le meilleur de la seconde division de l’époque. Un chant assez étrange, à cheval entre FORBIDDEN et EXCITER, aigu mais pas trop, et quelques chœurs qui complètent le tableau, pour une peinture globale aux détails qu’on remarque.
Un léger feeling Hardcore pour épicer l’ensemble, et quelques saillies un peu plus radicales que le reste, avec un « Tornado Mosh » diablement efficace quoique pas forcément plus rapide que la moyenne, mais qui fait la part belle à une incarnation vocale et une atmosphère d’ensemble digne du Cause For Alarm des AGNOSTIC FRONT.
Mais comme décidément les pistoléros semblent privilégier la nuance, ils nous offrent un épilogue à l’émotion palpable, qui semble se replonger dans les instants les plus posés du TESTAMENT le plus emprunté, avec un « Apocalyptic Nightmare…The Day After » qui se lance dans une intro d’arpèges caressés par un solo bien repassé.
La machine s’emballe évidemment, mais garde toujours cette mélodie amère en arrière-plan pour se hisser à la hauteur d’un HEATHEN très inspiré, même si le mixage un peu trop nivelé empêche toujours la folie de vraiment s’embraser.
Mais ces gars semblent avoir le feu sacré qui réchauffent leur Metal saccadé, et finalement, malgré une production un peu gâchée, Virtual Existence reste un bel exercice de Thrash feutré, qui n’hésite pas à mélanger fioritures techniques et accélérations typiques, pour un résultat biscornu, mais efficace d’entrée.
Souhaitons juste qu’ils ne se laissent pas déborder par leur enthousiasme en multipliant les sorties qui risquent de devenir trop redondantes.
D’ici là, rien ne vous empêche de savourer leur deux albums qui valent largement le détour.
Titres de l'album:
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