Jusqu’à présent, je ne connaissais que quatre ou cinq MANIAC en voici un de plus dans mon dictionnaire. Sauf que celui-ci a poussé le vice jusqu’à accoler à son nom l’expression « Thrash Metal » pour que ne subsiste aucun doute. C’est donc parfois sous le nom de MANIAC THRASH METAL que vous rencontrerez ces colombiens sur le net, leur amour pour le style ne supportant aucune défiance. Né en 2009 du côté de Bogota, ce collectif de hargneux publie en 2020 son premier manifeste longue-durée qui n’est pas dénué d’intérêt. Après avoir lâché une première démo en 2010 (Maniac Demo), puis un EP cinq ans plus tard (Ritual de la Miseria), les voici donc qui reviennent en langue anglaise pour nous narrer les malheurs de ce monde sur fond de bande son classique. Peu d’informations à prodiguer à leur sujet, la toile se montrant peu diserte, mais leur bio Facebook est largement suffisante pour en savoir un peu plus. C’est donc il y a un peu plus de dix ans qu’Andrés « Gallagher » Garrido (guitare/chant), Jacson Aguilar (batterie) et Andrés Rojas (basse) ont créé cette entité, et si depuis Jacson a été remplacé par Sebastian Fajardo et que Gabriel Lozada est venu compléter le line-up à la seconde guitare, l’optique du groupe n’a toujours pas changé, proposant un savant mélange de Thrash et de NWOBHM, avec un son délicieusement passéiste et une approche nous renvoyant au meilleur des mid eighties. Toujours en autoproduction, les colombiens se démènent comme des diables pour propager la bonne parole, et offrent un joli mélange entre la tradition sud-américaine et la rigueur nord-américaine, osant même placer un instrumental sur cet initial Vision of Hell.
Cette vue sur l’enfer n’est d’ailleurs pas dénuée de charme. On y retrouve cette production sèche, symptomatique des albums underground de 86/87, ces riffs francs et tournoyants, ce chant légèrement sardonique, et cette rythmique polyvalente, soit la quintessence des OS de l’époque. Un peu de RIGOR MORTIS, un peu de MACABRE, un peu d’INDESTROY, pas mal de Speed féroce, soit la quintessence de la brutalité d’autrefois, même pas remise au goût du jour. A la rigueur, et en étant un peu distrait, on pourrait penser à l’écoute de ces morceaux être tombé sur une démo d’un groupe totalement oublié, impression particulièrement agréable pour tous les nostalgiques old-school. D’ailleurs, le groupe ne prend personne en traître avec « Human Manikin » qui commence sévère et rapide, avec des guitares en hyperactivité, et une basse proéminente, d’où cette comparaison justifiée avec RIGOR MORTIS. Le chant de Garrido est convaincant, un peu geignard et acide, mais parfaitement en adéquation avec la sècheresse instrumentale. Très généreux en riffs, les colombiens nous donnent un aperçu de leur passion, et celle-ci ne se dément pas pendant quatre minutes. On headbangue comme si on avait quinze ans de nouveau, et des badges nous poussent même sur le torse, juste à côté de clous en génération spontanée. Difficile de vraiment ancrer la démarche de MANIAC, sinon en disant qu’elle est totalement passéiste, mais follement sincère. Les plans s’accumulent, s’imbriquent logiquement sans heurts, et le tout se déguste évidemment bouillant, à l’image de ce trépidant « Eternal War », introduit d’une voix satanique et tonitruante.
En laissant place à de longues plages instrumentales, MANIAC plante le décor et déroule l’ambiance, gentiment pugnace, et très révélatrice d’une foi underground. Mais n’en nions pas pour autant le professionnalisme de l’opération, qui loin d’une maladresse d’antiquaire dame le pion à bien des formations avec plus de moyens. La vitesse de croisière est raisonnable, mais l’hystérie générale contagieuse, et les changements de tempo, les transitions des riffs, les breaks judicieusement placés permettent une écoute fluide. « Maniac (Lust) » suggère des accointances avec LIVING DEATH, la première vague Speed/Thrash allemande, mais aussi la légèreté agressive de la Bay-Area, évitant la bestialité brésilienne. Le savoir-faire des musiciens est appréciable, et si les soli restent timides, le niveau général est quant à lui excellent. On aime particulièrement ces parties guitare/basse en parfait adéquation, et ce catalogue de riffs qui s’enrichit minute après minute. Certes, le son grésillant rebutera sans doute les amateurs de superproductions, mais ceux qui ont connu le Thrash en vinyle retrouveront des sensations d’époque, spécialement lorsque l’atmosphère devient guillerette et presque Folk sur le break central de « Russian Atomik Rain » qui singe à merveille les harmonies slaves. Sans aller jusqu’à parler d’hymnes, les morceaux sont convaincants et pardonnent un son de cymbale qui vrille les tympans, et si le groupe affectionne les contretemps, il se montre à l’aise en up tempo (« Ritual »), et performant lorsqu’il durcit le ton (« Judgement Day », qui par moments réconcilie PANIC et EXODUS). Vision of Hell sera pour beaucoup une anecdote de plus à ajouter au carnet de la nostalgie qui s’écrit depuis plus de dix ans, mais son parfum amateur, sa production datée et grinçante et ses morceaux énergiques font passer un excellent moment, suffisamment pour attendre la suite des évènements avec une curiosité saine.
Titres de l’album :
01. Human Manikin
02. Eternal War
03. Maniac (Lust)
04. Slavery by Inheritance
05. Russian Atomik Rain
06. Ritual
07. Judgement Day
08. Vision of Hell
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