Finalement, il conviendrait de saluer le travail titanesque d’Iron Bonehead, puisque ce label allemand très pointu fait preuve d’une œuvre de salubrité publique. En effet, sans eux nous en serions encore à plonger nos pelles virtuelles pour remuer la boue de l’underground le plus immonde à la recherche des vestiges les plus putréfiés de l’extrême mondial. Imaginez un peu la tâche mentale dont nous devrions nous acquitter, et les séquelles que cela pourrait entraîner…Mais au lieu de nous enfoncer les neurones bottés dans ce cloaque enfumé et de risquer d’y laisser des plumes et bien plus, il suffit d’attendre de leurs nouvelles pour ajouter à notre collection de déjections musicales un trophée nauséeux de plus, sans avoir à fournir le moindre effort…Ceci dit sans aucune ironie évidemment, mais avec beaucoup de second degré, étant moi-même assez porté sur les exactions les moins tolérables de notre univers Metal. Et une fois encore, les cousins germains ne m’ont pas déçu, en m’introduisant à certains de leurs compatriotes, puisque les FINIS s’apparentent à la créature la plus difforme de la semaine, répandant ses émanations bruitistes bien au-delà de ses frontières…D’ailleurs, les leurs sont plutôt floues, eux qui ne disposent que d’un Bandcamp pas forcément à jour, et d’une entrée sur Encyclopedia Metallum des plus succinctes. Mais en sus de cette absence de données les concernant, leur musique n’est pas forcément plus claire, bien au contraire, puisqu’elle évolue en confluent d’un Death/Black vraiment sourd et diffus, qui ne joue pas franc jeu, et qui flatte les plus bas instincts des fans d’un genre assez difficile à cerner.
Y aurait-il tromperie sur la marchandise ? Avec un titre pareil, ce premier EP (après une démo en 2016, At One With Nothing, plus directe dans l’énoncé) donne dans la fausse piste, puisque le chaland auditif éventuel serait en droit d’attendre un déluge de plomb estampillé Doom, ce qui n’est assurément pas le cas. Il convient donc de prendre Visions of Doom au sens le plus littéral, puisqu’en effet, ces trois morceaux bien tassés semblent s’apparenter à une philosophie nihiliste qui n’envisage d’autre finalité à l’existence qu’un néant inévitable. Ceci étant dit, et même si leur optique n’est pas calquée sur les turpitudes les plus pesantes du genre éponyme, ce premier effort officiel ne crache pas sur un brin de lourdeur, qu’il conçoit plus comme une sensation d’oppression globale que sur une pratique rythmique monolithique et suffocante. Et s’il reste difficile de jauger le potentiel d’un groupe en se basant sur trois petits titres, il est toutefois évident que les FINIS ne comptent pas faire partie des perfectionnistes de la technique progressive, mais bien des chantres de l’abomination Death observée du bout Black de la lorgnette extrême. Rappelant les pires représentants de la cause sud-américaine, mais restant terriblement allemands dans leur rigueur, les pilotes du projet se concentrent donc sur une formule très primale qui combine l’apprêté du Raw Black et la dégénérescence du Death le moins abouti, pour nous concocter une décoction à base de cruauté morbide et de remontées nauséabondes de BM fétide à l’américaine.
Mais ne comptez pas sur moi pour baliser le terrain avec plus de précision. Si vous souhaitez en savoir plus sur les influences du combo en question, je vous enjoins de vous reporter à la quasi globalité de l’écurie Iron Bonehead, ou à vous faire votre propre opinion en écoutant l’œuvre en question. Car malgré une rudesse de ton indéniable, les amis d’outre-Rhin ne se veulent pas non plus ardents défenseurs de la bannière bruitiste, puisque leur musique garde un lien ténu avec une structuration presque logique et ordonnée, ce que le morceau d’entame « 11 Temple Stones » prouve de sa décadence assumée. Et si les images et comparaisons osées ne vous choque pas, je m’empresserai de préciser que le titre en question m’a vaguement évoqué les VIRGIN PRUNES reprenant à leur compte et dans un état de démence avancée un vieux morceau des DARKTHRONE, ou une version très personnelle des délires de Mories (GNAW THEIR TONGUES) se faisant les dents sur une démo de MAYHEM, en agrémentant la sobriété d’Euronymous d’un brin de fantaisie purement Death. Mais l’avantage de ce premier EP, est justement qu’il sait très intelligemment sauter du crane au fémur sans faire passer l’âne pour un jeune coq, et en vingt-et-une minutes seulement, les FINIS finissent par prouver qu’ils sont bien plus qu’une simple assemblée de psychopathes disharmoniques en mal de torture sonore. Car « Visions Of Doom » se fait un malin plaisir d’illustrer en chaos son intitulé, multipliant les pirouettes rythmiques, asphyxiant encore plus ses lignes de chant déjà époumonées, et malmenant une guitare déjà méchamment saignée par des barbelés rouillés…On pense Black alors qu’on balbutie Death, et on comprend assez facilement que la violence la plus sourde n’est pas qu’une question de puissance ou de vitesse, mais bien de vilénie instrumentale et d’instauration d’ambiance. En parlant d’ambiance justement, « Fosforos », le final instrumental en distille une bonne, à base d’harmonies en fin de vie et d‘Ambient presque martial, ce qui permet d’achever l’écoute de l’EP en se disant que décidément, ces allemands sont plus diserts que leur pochette ne le laissait présager…
Alors, chantons ensemble les louanges d’un label qui n’a pas fini de hanter nos nuits, et célébrons l’arrivée d’un nouveau groupe à l’histoire aussi cryptique et enfumée que sa musique…Un combo qui laisse libre cours à toutes les exigences, puisque comme tout le monde le sait, les caprices, c’est FINIS.
Titres de l’album:
1. 11 Temple Stones
2. Visions of Doom
3. Fosforos
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