Le critique, par la pochette alléché, vous tient à peu près ce langage :
SCOLOPENDRA est un vilain duo, jouant une vilaine musique, et n’est certainement pas l’hôte de ces bois.
Saevum (basse/chant) et Messer Kvasir (guitare/chant) n’ont pas l’air affable (de La Fontaine), mais leur plumage s’accorde à leur ramage. Du cuir, des sunglasses, des croix renversées, pour un Death à tendance horrifique qui s’épanouit dans les riffs gras comme un curé, et les textes fascinés par la mort, le blasphème, les zombies, et la clique Amicus avec ces histoires de cryptes et ces destins funestes au son d’une horloge constamment bloquée sur minuit, l’heure du diable et des sorcières.
VM18 est le second long pour les oreilles de cette association de bienfaiteurs bruyants, trois ans après une première bande-dessinée baptisée Those of the Catacombs. Et entre Death crasseux et Black libidineux, les deux compères n’ont pas choisi, puisque leur univers s’accorde de tout ce qui sonne extrême, sur le papier et dans les faits. Et il m’étonnerait beaucoup que celui utilisé pour y graver ces partitions soit recyclé.
Nuclear War Now! Productions donne rarement dans la philanthropie, alors si vous connaissez bien le label nucléaire, vous savez plus ou moins à quoi vous attendre. De la passion, une fascination pour le second degré et l’horreur bon marché, les femmes dénudées par de vilains prêtres défroqués et autres monstres nocturnes, pour une balade dans le cimetière le plus décati de Padoue. Si musicalement, l’affaire est rapidement pesée et emballée, si les accointances partagées avec les collègues de SATANIKA sont plus qu’évidentes, SCOLOPENDRA n’en garde pas moins une personnalité unique et attachante, quelque part entre les vieux IMMORTAL et la scène Thrash bestial transalpine des années 80.
A la manière grossière d’un BULLDOZER découvrant les cauchemars de MAYHEM, VM18 est un comics infernal, vendu sous le manteau dans les gares, et qui procure quelques minutes de plaisir entre deux correspondances. Au-delà de cette pochette absolument sublime et aguicheuse, se cache donc un Death sale, rauque et graveleux, mais loin de la fascination nostalgique qui bloque tous les désirs d’originalité. Et sans en être un chantre appliqué, le duo cherche quand même la petite bête pour s’éloigner des facilités prônées par la masse passéiste.
De fait, « The Five Stages Of Putrefaction », horrifique et perverti, développe des arguments auxquels il est impossible de résister. Le genre de morceau qui vous met dans la peau d’une héroïne au destin peu enviable et au décolleté généreux, coincée par des morts-vivants au fond d’une cave suintante. Certes, les desseins ne sont guère catholiques, mais la bible n’est pas vraiment la bienvenue aux agapes de l’horreur. Alors, autant apprécier ces petites déclarations d’amour à un style, qui sont autant de vignettes sombres dans un monde mal éclairé.
BATHORY, HELLHAMMER, AUTOPSY, DEATH SS, broyés dans un mixeur, pour couler le long d’un shaker dans un verre à cocktail. Le goût est délicieusement avarié, très relevé pour faire passer la pourriture, mais les sensations sont concrètes. On croirait presque entendre le grincement d’un vieux portail à la nuit tombée, et les hordes de cadavres ambulants se plaindre du manque de cerveaux comestibles.
SCOLOPENDRA est de ces groupes qui n’ont d’autre but que de vous divertir. En proposant cet album en format tape et vinyle, Caligari et Nuclear War Now visent un public de puristes, attachés aux valeurs d’antan, lorsque le support physique était la seule façon de se procurer un album. Et cette mélancolie de temps plus cléments pour les passionnés est une autre qualité développée par le duo italien, qui se fourvoie dans un Death Metal barbare mais construit, comme une petite histoire mise en musique.
Les riffs sont certes classiques, mais les soli sont propres. Les thèmes connus, mais accrocheurs (« Nuclear War Now! », bel hommage), les breaks faciles, mais bien placés. Et sous une attitude frondeuse et une posture provocante, le groupe assume son professionnalisme et son amour pour les détails. Ces détails sont nombreux, passant d’une intro travaillée aux claviers à des arrangements de film de série B, entre la Hammer de fin de vie et un Blumhouse plagié, sans oublier l’interlude inquiétant au carillon pressant annonçant la visite non désirée d’une goule affamée (« Scary Tale »).
Solide, sympathique, légèrement doomy sur les bords, VM18 est un disque qui fleure bon les seventies et les eighties, avec cette petite mise à jour indispensable pour contenter les accros au fantastique de papa. En version courte, le groupe contente et sustente, mais en version longue, il fascine et intrigue, entre peur rampante et terreur intelligente (« Left Hand Amputation »).
Mario et Lamberto Bava, Dario Argento, Lucio Fulci, Joe D’Amato, et encore d’autres sont tous invités à cette fête de la mort, bon enfant, mais mortelle pour les parents. Une fête sans farces et attrapes, mais des tours pendables, comme cette tête emballée dans un papier cadeau, ou cette plantureuse sorcière convertie aux plaisirs collectifs de la chair.
Montez dans le train fantôme et essayez de rester sain d’esprit.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Żubrówka For Breakfast
03. Cemetery Exhibition
04. The Five Stages Of Putrefaction
05. Nuclear War Now!
06. Scary Tale
07. Left Hand Amputation
08. Escono La Notte Dalle Loro To Tombe
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
Première écoute décevante, la seconde plus convaincante. Malgré tout un peu déçu après le très bon World Gone Mad
29/04/2025, 08:26
Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27
Je veux une scène vivante et organique voilà tout. Je constate une baisse en qualité, la scène metal ressemble de plus en plus à un musé. Mon expérience c'est que tu as un bon groupe sur 4 dans une soirée live maintenant. Il y a pas si (...)
29/04/2025, 02:24
@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
28/04/2025, 19:40
@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
28/04/2025, 19:37
Super concert! Avec un peu plus de monde que l'année dernière, il me semble.La chronique résume très bien le sentiment qu'on éprouve dans une telle soirée. Loin de la hype et des touristes, des posers ou des haters(...)
28/04/2025, 19:19
Mince je l'aurais pris pour la revendre et me faire du fric sur ton dos, occasion ratée. Ceci dit je suis très fan du groupe en question.
28/04/2025, 18:42
Dernière minute !!! J'ai une place en plus que j'offrirai volontiers au premier à me répon(...)
28/04/2025, 15:56
Que de bons vieux souvenirs au Chaulnes metalfest ! Entombed, Summon (!!!), Garwall, Kronos, etc... Le tout dans une ambiance survoltée à chaque fois... L'orientation musicale à bien changée par contre à ce que je vois...
28/04/2025, 10:31
J'avais vu l'ancien chanteur de Maiden sur la tournée de son premier album après son licenciement. Je ne suis pas étonné qu'il soit toujours aussi généreux et débordant, à ce que je lis.
27/04/2025, 12:35