En ce moment même aux Etats-Unis, c’est la bagarre présidentielle entre Biden et Trump, et bien malin celui qui pourra prédire actuellement l’issue de ce duel. Mais aux Etats-Unis s’est passé plus tôt dans l’année une chose encore plus incroyable, anecdotique pour certains, mais révélatrice pour les attentistes de tout poil évoluant dans la sphère de l’écriture métallique. Pensez donc, un groupe belge s’est fait repérer par un label notable américain, décidé à propager la bonne parole européenne sur ses terres. Ceci en dit plus long qu’il n’y parait sur les capacités du groupe en question, qui a dû salement impressionner nos cousins d’outre-Atlantique, suffisamment en tout cas pour que la référence absolue Redefining Darkness Records décide de presser son premier EP dans tous les formats possibles depuis octobre. Alors, fume, c’est du belge ? Fumisterie promotionnelle ? Emballement exotique fugace ? La première solution est la bonne, et après avoir publié Voices à compte d’auteur plus tôt dans l’année, les SCHIZOPHRENIA se voient aujourd’hui honorés par une édition en bonne et due forme, et autant dire qu’ils le méritent amplement. Pourtant, cinq morceaux pour juger du potentiel d’un groupe, c’est peu, mais dans le cas des originaires d’Antwerp, cela suffit largement à comprendre que le dit groupe a tout compris aux tenants et aboutissants du Death Thrash, genre pourtant difficile à maîtriser à la perfection. Mais ces musiciens ont à ce point impressionné leur label américain qu’il n’hésite pas à les comparer aux magiques et séminaux DEMOLITION HAMMER, et à faire le rapprochement entre Voices et Epidemic of Violence!
Vous tablez sur le professionnalisme d’un label qui sait employer les bonnes formules ? Sur un état d’esprit euphorique exagéré ? Sur une perte de lucidité passagère ? Sachez qu’il n’en est rien, puisque ce jeune quatuor (Romeo Promos Promopoulos - guitare, Ricky Mandozzi - basse/chant, Lorenzo Vissol - batterie et Marty VK - guitare) n’est rien de moins que l’héritier spirituel du triumvirat DEMOLITION HAMMER/SEPULTURA/SOLSTICE, et qu’il n’a absolument rien à envier à ses modèles en termes d’intensité. Difficile de croire qu’un groupe soit capable de toucher le centre de la cible au premier coup de flèche, et pourtant, les cinq morceaux de ce premier court sont comme les carreaux de Guillaume Tell, et nous passent juste au-dessus de la tête pour nous flanquer une bonne suée. En utilisant des méthodes formelles (alternance des plans, rythmique implacable, chant râpé à la frontière entre Thrash et Death, accélérations fulgurantes, dextérité au millimètre), SCHIZOPHRENIA justifie son baptême empruntée à la clique de Max et Iggor, et nous offre le meilleur de la violence sur un plateau, juste au-dessous de l’intouchable SADUS. Technique, flair, mélodies éparses, et surtout, coups de boutoir qui interviennent pile au bon moment, Voices n’est pas un cas d’école de schizophrénie, mais bien le constat de possession scellé par le Vatican d’un groupe qui refuse la demi-mesure, et qui rentre dans le lard avec force jurons. Et dès les premières secondes de « Structure of Death », la messe diabolique est dite, et le vomi projeté à bonne distance.
Parfaitement conscients qu’un EP se soit de tenir la route et le rythme, les belges maintiennent la pression tout du long, et nous agressent intelligemment pendant vingt minutes. Ce qui leur permet de jouer entre les tempi groovy et subtilement Mosh, et les soudaines branlées aux BPM tombant comme des douilles. On nage en plein délire génial, et le parallèle avec les historiques DEMOLITION HAMMER prend tout son sens au fur et à mesure de l’écoute. Rien de novateur, rien qui ne bouscule les convenances, mais une énergie de tous les diables, et une précision chirurgicale dans la brutalité. Fluide dans le Thrash, insistant dans le Death, SCHIZOPHRENIA a trouvé l’équilibre parfait entre la fluidité et la puissance, et ne manque jamais une occasion de mettre en avant ses capacités individuelles. Mais c’est bien le collectif qui laisse rêveur de sa cohésion dans la bestialité, et « Perpetual Perdition » d’enfoncer encore un peu plus le clou dans les tympans. Pas plus de quatre minutes pour ne pas perdre en dynamique, toujours ce flux constant d’informations coulant comme une cascade de violence, et « Mortal Sin » de garder le cap, avec toujours en exergue ces riffs en confluent du Thrash et du Death, et ces saccades soulignées par un chant ferme mais intelligible. Véritable paroxysme, ce premier EP est d’une perfection indéniable, et on comprend parfaitement pourquoi les américains ont souhaité le promouvoir sur leur territoire. Il doit en effet leur sembler hallucinant que de petits européens viennent les défier sur leur territoire de prédilection, et leur damer le pion par-dessus le marché. Avec une telle bande-son, Biden aurait sans doute écrasé toutes les illusions de son adversaire et à l’heure actuelle, fêterait son élection en trucidant quelques zombis sudistes fans de Trump. Le tableau me plaît particulièrement d’ailleurs.
Titres de l’album:
01. Structure of Death
02. Perpetual Perdition
03. Mortal Sin
04. Schizophrenia
05. Beyond Reality
Un EP fantastique avec un patronyme qui porte bien son nom. Coup de poing du debut 2020
En pleine écoute sur TonTuyau. Eeeh, vraiment classique mais ultra efficace !! des cousins belges de POWERTRIP. J'adore !
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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