Zero respect for musical genres.
Une telle accroche sur un Bandcamp promet un festival de violence et de métissage. Et logiquement, c’est exactement ce qui arrive avec ce groupe de Tel Aviv qui s’en tamponne des autos et des lotos, des styles et des sous-genres. Le leur est global, hurlé comme des suédois en pleine crise D-beat, explosif et bruyant au possible, en convergence de tout ce que le Hardcore moderne peut proposer de plus hargneux et teigneux.
KA'TZON LA'TEVACH et son nom imprononçable nous offre donc un défouloir dominical à rendre vos voisins complètement fous. A la mode de chez nous, évidemment, mais eux plantent les choux aléatoirement, conchiant les rangées bien dessinées et les récoltes organisées. Ici, on pense chaos, on respire chaos, on revendique chaos, et finalement, on sombre dans le chaos le plus pur.
J’ai eu une belle érection auriculaire en savourant les onze courtes pistes de ce premier long/EP. Il faut dire que ces marsouins (Zion - guitare/chant, None - guitare/chant, Haim - basse et Gutzy - batterie) ont un don certain pour mélanger les astuces, n’hésitant pas à alourdir Sludge pour mieux décoller les ratiches Grind. Alors, si d’aventure vous cherchiez une catharsis à la sinistrose ambiante, jetez-vous sur ce Void qui n’a rien de vide et qui au contraire remplit les trous laissés par la famille Hardcore.
Sans autre explication qu’une pochette verdâtre et un désir anarchique patent, les israéliens dynamitent la production actuelle de leurs rythmiques rebelles et de leurs riffs monolithiques. Conseillé aux fans de PORTRAYAL OF GUILT, SENZA ou FRAIL BODY, KA'TZON LA'TEVACH est en fait recommandable à tous les fans de Crust et de D-beat joué l’écume aux lèvres, mais suffisamment intelligemment pour se positionner sur l’échiquier de la révolte mondiale.
On y sent des bases DISCHARGE explosées pour mieux renforcer le choc auditif, un peu de TOTALITAR, et globalement, une fascination pour la scène nordique, la seule à avoir atteint une réelle intensité ces quarante dernières années. Pas question de sombrer dans le Metal malgré l’épaisseur du son, on reste dans le giron Hardcore, car le seul à encore rentrer dans le lard, et on produit de petites merveilles comme « Code For Every Step », qui vous ramone les naseaux plus efficacement qu’un rail de coke.
Brutal, viscéral, séminal, ce premier album est d’importance. On y sent une véritable rage, une envie de bousculer les consciences pour les éveiller aux problématiques essentielles, et surtout, une saine colère qui permet aux instruments de tourner fou sans explication rationnelle (« A Robbed Robber »).
Ces quatre gus-là savent faire parler le souffle des amplis, et les pelures de baguettes. Il y a même fort à parier que la membrane du micro est changée régulièrement, les crachats vocaux étant capable d’entamer la résistance de n’importe quel alliage. Je pourrais même me dispenser de toute explication en vous renvoyant à la brutalité du titre d’ouverture « There's No Unjustified Hatred ». Il n’y a pas de rage injustifiée ? Bien vu, ce qui résume merveilleusement bien notre époque gangrénée par l’apathie et l’inaction, même si certaines portions des peuples commencent à se réveiller.
En cas de manifestation ou de baston, la bande-originale est là. Sombre, rapide, bordélique, truffée de blasts pour aller jusqu’au bout de l’extrême, et parfois assez vicieuse pour racler les fonds de tiroir de l’ingérence. Ainsi, le terminal « Back To The Sentinelese » ose la lourdeur suffocante du Sludge le plus oppressant, pour nous laisser sur une impression de malaise et d’apocalypse annoncée.
KA'TZON LA'TEVACH est une bombe lancée à la face des gouvernements, des injustices, des inégalités et des ordures racistes. Un manifeste de colère qui donne envie de reprendre les pavés pour les balancer à la tronche de la société qui nous endort de son consumérisme et de ses artifices de multinationales. Et puis, c’est vrai qu’on se fout totalement des genres musicaux. Le principal est de hurler et jouer plus fort que les autres pour que votre message se fasse entendre.
Le plus loin possible, et par le plus du monde.
Titres de l’album:
01. There's No Unjustified Hatred (אין שנאת חינם)
02. On The Spear Of Society (על חודה של חברה)
03. Trees Fall Quietly (עצים נופלים בשקט)
04. They're Never Satiated (הם לא יודעים השובע)
05. The Avrege Dream (החלום הממוצע)
06. Accomlice For Destruction (חתום על ההרס)
07. Code For Every Step (קוד כל צעד)
08. A Robbed Robber (שודד נשדד)
09. Sharp As Hastiness, Efficient As Death (חד כמו הפזיזות, יעיל כמו מוות)
10. Funding Nightmare (מממנים סיוט)
11. Back To The Sentinelese (בחזרה לסנטינלים)
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09