En voilà un que je n’attendais plus. Enfin si, mais depuis quelques semaines, alerté par un ami chroniqueur qui avait déjà eu l’occasion d’écouter l’objet en question. Mais depuis 2015 et la parution d’un single avant-coureur, nous étions nombreux à nous dire que l’affaire d’un comeback était passée de mode, et que nous n’avions plus rien à attendre de MORDRED. MORDRED, le nom magique que les fans de Fusion se refilent comme un virus contagieux au moment de faire le bilan de la mode qui a secoué les nineties. Les américains, comme les BEASTIE BOYS, LIVING COLOR, et quelques autres étaient en avance sur le train de la mode, et proposaient déjà sur leur premier album des samples, des scratches, des reprises de Rick James et autres friandises sans doute un peu trop sucré/salé pour les thrasheurs. Mais si Fool’s Game avait éveillé les consciences à d’autres possibilités, c’était bien évidemment In This Life qui avait tout fait exploser à l’orée des années 90, avant que le groupe ne glisse dans un anonymat honteux au vu de leurs qualités. Après un EP et un ultime album, le destin eut raison du combo qui s’en alla vers de nouvelles aventures, mais comment vivre dans le souvenir sans parler d’occasions manquées, et de manque plus généralement, puisque depuis 1994 et l’au-revoir The Next Room, nous n’avions plus de contact avec le groupe de la Bay-Area, qui nous avait quitté avec classe. Et de la même façon que le miraculeux WATCHTOWER nous étaient revenus avec un EP magique mais éminemment prévisible dans les faits, MORDRED nous délivre avec Volition le message que nous attendions d’eux, presque mot pour mot. Un message communiqué par les mêmes musiciens qui nous avaient offert le magique In This Life, à peu de choses près, et c’est donc avec grand plaisir que nous retrouvons aujourd’hui Scott Holderby (chant), James Sanguinetti (guitare), Danny White (guitare), Art Liboon (basse), Aaron (Pause) Vaughn (clavier, chant, samples) et Jeff Gomes (batterie), pour un petit show d’un quart d’heure, qui vaut bien des tournées mondiales.
Pas de surprise majeure donc, le groupe fait ce qu’il a toujours su faire avec brio, et balance la sauce sur quatre morceaux aussi enthousiasmants (relativement) que différents. Si « The Baroness », annoncé en 2015 repointe le bout de son Metal en fin de parcours, c’est surtout « Not for You » qui apporte une plus-value incroyable à ce format court. Dès ses premières mesures et ce riff si caractéristique, nous voilà replongés en 1991 lorsque MORDRED se voyait attribuer des 10/10 par les Jacques Martin du Metal, la presse internationale acceptant à l’époque la suprématie du combo sur la scène Fusion qui allait vite devenir une norme. Tout est là, vous pouvez compter, les guitares alternant la puissance et la souplesse, la rythmique mi Bay-Area mi Chicago, le chant un peu roublard de Scott Holderby, l’ambiance festive, et si ce morceau s’était retrouvé dans les bonus tracks d’In This Life à l’époque, personne n’aurait trouvé à y redire. Mais autant jouer la franchise pour ne heurter et flouer personne, c’est principalement ce morceau qui accorde à Volition du crédit, le reste oscillant entre le déjà connu, le hasardeux, ou le trop classique. Les fans, même habitués à l’ouverture d’esprit des sagouins auront peut-être du mal à digérer le pur Hip-Hop sombre de « What Are We Coming To », qui évoque plus la West-Coast des nineties que le Metal des eighties. D’ailleurs, ce morceau occulte complètement les guitares pour s’en remettre aux claviers et aux samples, et sonne comme un leftover Rap un peu trop hors contexte pour vraiment nous concerner.
De l’autre côté du spectre, « The Love of Money » joue le classicisme rassurant, et éponge notre sueur avec son riff formel mais agréable. Si le chant un peu trop timide nous fait parfois regretter la folie d’antan, si l’approche sécuritaire du groupe empêche toute montée d’adrénaline, on apprécie tout de même l’intention, même si ce troisième morceau sonne plus volontiers comme du FAITH NO MORE un peu fatigué que comme du MORDRED inspiré. « The Baroness », déjà écouté pour la plupart d’entre nous revient comme le boomerang jeté en 2015 pour nous laisser espérer un LP qu’on attend toujours, mais sonne sympathique dans son chaloupé prévisible. L’ensemble, à la production un peu compacte manque de respiration, et le chant souffre d’un timbre trop linéaire, mais en un seul morceau, le groupe parvient à nous persuader du bien-fondé de sa démarche. Mais je préfère prévenir les MORDRED que ce joli cadeau nous laisse attendre un LP du niveau de « Not for You », sous peine de se voir accorder une fin de non-recevoir. La nostalgie OK, mais pas sans le talent ou la créativité. Pour le moment, et aussi géniale soit cette chanson, le tout est encore un peu léger.
Titres de l’album:
01. Not for You
02. What Are We Coming To
03. The Love of Money
04. The Baroness
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