Vous connaissez le principe de violence rapide et gratuite ? Non ? Bon alors imaginez. Vous êtes dans une pièce, tranquille, ne demandant rien à personne, et tout à coup, vous voyez quelqu’un se lever pour en coller une bonne (genre rouste de compète) à un pauvre quidam qui n’avait certainement rien fait pour mériter ça. Délit de faciès, accès de fièvre vengeresse, peu importe, mais les coups portés sont nombreux, et laissent la victime à terre, K.O pour le compte.
Ce genre de scène, je l’ai vécu, et je ne souhaite le spectacle à personne. Mais si d’aventure, vous désireriez en connaître les effets sans avoir à vous abimer les yeux, alors le premier LP des tarés belges de SEVENTH CIRCLE fera parfaitement l’affaire.
D’ailleurs, il est emballé dans un titre faussement zen qui nous promet l’accession à un niveau supérieur de conscience, alors même qu’il fait appel aux plus primaux de nos sens. Pas roublard ça peut-être ? Mais on connaît bien la propension des coreux belges pour prendre nos sens à revers. Et je ne vais certainement pas me fatiguer ici à en reproduire les exemples les plus/moins probants ou les plus/moins violents.
Mais dans cette dernière liste, ajoutez quand même ce « LP » de dix-huit minutes, Voluntary Torture, au moins, ça vous occupera bande de feignasses.
SEVENTH CIRCLE, c’est une formation en rangs étendus (Ward – basse, Jeroen & Kenny – guitares, Marvin – batterie et Thomas – chant), née en 2013, et qui a déjà répandu ses déflagrations dans toute l’Europe via une poignée de sorties (Demo 2013, Seventh Circle et Not Worth Saving, 2014 et 2015, EP), toutes aussi viscérales que brutales. Mais qui irait s’en plaindre après tout, alors que la violence nous entoure chaque jour un peu plus de ses menaces diverses ?
Certainement pas moi, pas plus que les fans de NAILS, FULL OF HELL ou TRAP THEM.
Des suiveurs de plus ? Un simple nom à ajouter à un parchemin qui déborde déjà de son encre baveuse ? Non, surement pas, puisque le quintette propose un premier jet presque longue durée d’une intensité et d’une brutalité rare, qui ne rechigne pourtant pas à écraser le rythme pour atteindre les profondeurs abyssales d’un crad’ Sludge et d’un Blackened Core salement maladif.
Avec une prod’ faisant la part belle à des guitares over saturées et un chant qui s’égosille comme un vilain diable, Voluntary Torture mérite son titre à chaque intervention, et pourtant, représente la quintessence délicieuse d’une violence toute US transposée dans un cadre belge idoine.
Les références, outre celles citées ne manquent pas, BRUTAL TRUTH, ALL PIGS MUST DIE et certainement des dizaines d’autres, mais inutile de toutes les recenser pour apprécier à sa juste valeur cette gigantesque rouste instantanée que le quintette nous prépare depuis quatre années.
En douze titres la plupart du temps lapidaires, ce premier LP est d’une rare densité, et tient largement la route, même si les sorties de piste menacent à chaque instant. En choisissant de se placer à équidistance de la brutalité et de la jovialité (si le terme peut être employé sans devenir grotesque), les SEVENTH CIRCLE empruntent tout autant à la scène Noisy Crust qu’au mouvement Powerviolence le plus expansif, tout en multipliant les allusions et emprunts au Grind, au Hardcore, et en traitant le tout d’une vision Punk instinctive et épidermique. Alors, la valse commence fort, et fait tanguer de tous les côtés sans montrer de signe de fatigue. Et entre les trucs durant à peine une poignée de secondes et faisant la part belle au Crust le plus impitoyable, et les digressions un peu plus patientes et processionnelles qui imposent la lourdeur maladive dans votre cerveau déjà bien perverti, le balancement donne la nausée, mais on en redemande, parce que c’est encore plus efficace qu’une grosse calotte dans la face (l’enchaînement impitoyable entre « Godless » et « Comforting Nothing », qui est vraiment un des trucs les plus vilains et velus que j’ai entendus depuis longtemps)
Mais cette ambivalence entre rapidité extrême et pesanteur qui ne l’est pas moins suggère que les pointures du genre ont encore du souci à se faire avec l’émergence royale de ces « nouveaux venus », qui ne respectent rien, et surtout pas la hiérarchie qu’on voudrait leur imposer. De fait, ils ne se mouchent pas du coude et nous balancent la sauce via des saillies aussi sanglantes que démentes (« Empty Caskets », NAILS a vraiment du souci à se faire), mais aussi des interludes beaucoup plus éprouvants et graves (« Spinesnapper », là c’est quand même encore plus glauque qu’une matinée à glander du côté d’Ath sans rien avoir à faire…).
En gros, le pire des trois mondes, entre Hardcore vraiment sale, Crust implacable et Darkened Core avec cadavres dans le placard, pour même pas vingt minutes de supplice gravissime qui mixe les références et les régurgite d’un crachat méprisant, mais à la portée assez conséquente.
Chant évidemment grave et rauque, paire de guitaristes qui cherchent l’unisson dans l’embaumement de saison, et section rythmique qui s’adapte aux oraisons, en partant de l’ultraviolence pour se planter dans l’oppression la plus sanglante.
Voluntary Torture est un LP qui nous rappelle que quand le héros se fait choper par les vilains, c’est souvent pour passer un sale quart d’heure. Sauf qu’ici, la scène est racontée du point de vue des bandits, qui ne le laisseront sans doute jamais partir. Ou alors, avec des souvenirs de plaies et d’hématomes plein la tête et le reste.
Vos plaies à vous se situeront plus volontiers du côté des tympans que ce premier album malmène dix-huit minutes durant, et qui finissent par bourdonner le reste de la journée.
Violence gratuite ?
Mais tout à fait, et les belges le revendiquent. Il n’y a aucun mal à vous faire du mal après tout.
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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