Amis de la délicatesse, de l’étiquette, de la subtilité et de la poésie…barrez-vous. Genre immédiatement. Parce que les allemands de VOMIT SPELL - comme leur nom l’indique - risquent de vous choquer au plus haut point. Non que leur musique soir plus atroce que celle de certains de leurs contemporains - loin de là - mais autant admettre que les sonnets de Byron et les courbettes de la cour d’Angleterre n’ont aucune sorte d’importance pour eux. Leur langage est simple : du Death/Grind, bourrin mais efficace, salé mais affiné, et ce premier album, sous couvert d’un intitulé aussi choquant qu’un postiche sur le front (national) d’Eric Zemmour propose donc de véritables chansons, qui ne sont pas sans rappeler l’air vicié respiré par les mythiques CANCER.
Né en 2016, le quatuor de Mainz a attendu patiemment trois ans pour nous proposer sa première démo, et ose deux ans plus tard le premier longue-durée. Cette dite démo posait les bases, creusait profondément les fondations, et voici donc les étages, avec de larges espaces dans le plancher qui vous permettront d’y cacher quelques cadavres déjà légèrement décomposés.
Mixé et masterisé par Koichi Hara, et flanqué d’un artwork bordélique de Necrofrost, Vomit Spell est donc une affaire d’affolement des sens, et de trafic d’influences plus ou moins perceptibles. On y renifle clairement la méchanceté putride américaine des années 90, cette façon de renforcer la violence Death d’une grosse pointe d’accélération Grind, et cette envie de combiner les références pour proposer un mélange assez vilain de CANCER et RIGHTEOUS PIGS. On peut éventuellement penser aussi à une hybridation THE KILL/AUTOPSY, ou à un succédané plus modeste des œuvres de destruction de TERRORIZER ou LOCK UP, mais l’un dans l’autre, l’efficacité est reine et les fioritures rangées au placard avec le gosse et la grand-mère.
Maitre de son sujet, VOMIT SPELL dégueule ses litanies, mais à la courtoisie de le faire dans le trou de porcelaine, sans laisser de gros bouts de jambon sur la cuvette en plastique. Quelques riffs morbides pour rappeler l’essence même du Death Metal floridien (« Curbside Lacerations »), un flair certain dans l’enchaînement des plans, une aisance dans la cruauté font de ce premier album sinon un must-have, tout du moins une solide entrée dans le monde des allemands. Alternance futée de petits inserts lapidaires et de progressions cryptiques plus macabres, Vomit Spell lâche parfois la pression dans les égouts, et nous gratifie de moments de terreur fast pure, à l’image de cet impitoyable « Disincarnate ».
Certes, les riffs sont convenus, l’ambiance connue de tous, mais quelques accès groovy et autres fantaisies rythmiques permettent de pardonner les quelques évidences (« Death Junkie (Addicted To Murder) », qui donne clairement envie de dézinguer quelques inconnus en allant à la poste). Et puis après tout, ces cousins germains ne se sont jamais voulu les chantres d’une originalité déconcertante, alors on pardonne facilement leur classicisme, encore plus facilement lorsque la tension monte d’un cran (« Leah Sublime »).
Du carré, du bourrin voilà du boudin, mais une boucherie propre qui vend des produits de qualité. Beaucoup moins diffus et embrumé que le catalogue Putrid Cult ou les exactions Sentient Ruin, VOMIT SPELL justifie son affiliation avec le très respecté label national F.D.A. Records de la clarté de son approche, et de sa vilénie domestiquée. De quoi faire l’hélicoptère avec sa teub ou ses cheveux sans trop se poser de question, mais avec panache. « Spiritual Enslavement » charcle sévère et laisse les roustons comme de petits bonbons, tandis que « Anthropophagous Inhumation » rappelle les pires sévices filmiques italiens des années 80 pour nous laisser sur une note grotesque, mais jouissive.
Cannibale mal embouché un jour, cannibale mal débouché toujours.
Titres de l’album:
01. Carnage At The Morgue
02. Necrotronic
03. Contamination Void
04. Axiom Of Annihilation
05. Curbside Lacerations
06. Disincarnate
07. Death Junkie (Addicted To Murder)
08. Leah Sublime
09. Spiritual Enslavement
10. Anthropophagous Inhumation
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