Un groupe de Heavy Speed qui vient du Canada, rattaché à la vague old-school, rien de plus étonnant qu’un groupe suédois qui joue un Hard smooth et fortement connoté de la même décennie. Après tout, les canadiens peuvent s’enorgueillir d’avoir mis au monde l’un des combos les plus emblématiques du genre avec EXCITER, il n’y a donc aucun étonnement à avoir de constater que la flamme brûle toujours du côté de Montréal. Mais les METALIAN, avec leur nom rappelant méchamment celui d’un magazine bien connu ne sont pas des bleus dans l’armée, bien au contraire, puisque Vortex est déjà leur troisième LP, celui qu’on attend toujours au tournant pour justifier ou infirmer un talent naissant. C’est donc un logique successeur à Wasteland, publié en 2009 et Midnight Rider, paru en 2017 auquel nous avons droit cette année, qui en reprend peu ou prou les mêmes recettes en les poussant à leur paroxysme de qualité. Fondé dans les années 2000, ce quatuor a patiemment élaboré son répertoire, publiant un nombre conséquent de démos, de EP’s et de splits, gardant toujours la foi en un Heavy Metal sans compromission, et pourtant, beaucoup plus ouvert qu’il n’y parait. Car les METALIAN ont toujours tout fait pour ne pas se retrouver enfermés dans un créneau trop réducteur, malgré une vitesse de jeu soutenue et des accointances assumées avec la vague Speed. On retrouve toujours dans leur musique des allusions plus ou moins directes à la NWOBHM, et ces citations d’un SATAN fier d’avoir influencé tant de musiciens, mais surtout, des références directes à THIN LIZZY, se plaçant donc dans la directe lignée de la nouvelle génération de musiciens nationaux fascinés par le passé.
Et le passé sauce Vortex se conjugue toujours avec fougue et énergie. Le quatuor (Ian- guitare/chant, Simon - guitare, Andres - basse et Tony - batterie) a encore une fois joué avec beaucoup de pertinence la fougue dans la brièveté, puisque ce troisième LP atteint tout juste la demi-heure de jeu, ce qui permet au groupe de nous laisser avec une impression forte et durable. Vous aurez donc droit à votre lot de morceaux qui décoiffent sans recoiffer, de riffs massifs et saccadés, de rythmiques enlevées mais pilonnées, et de lignes vocales tranchantes comme un rasoir sur la nuque. Une recette qui a fait ses preuves, chez les RIOT CITY et toute cette vague rétrograde qui n’en peut plus de se retourner vers ses racines, et qui trouve dans les recettes des anciens de quoi accommoder son plat du jour. Tout commence assez vite d’ailleurs, avec l’intro « Prologue », qui plus qu’une entame est un véritable morceau jouant la fourberie de ses guitares acoustiques avant de s’envoler vers les paradis Speed de ses soli enflammés et de sa puissance déchainée. On reconnaît sans problème les plans inventés par cette génération de musiciens qui souhaitaient durcir le ton, et sans aller jusqu’à citer les grands frères de RAZOR, autant dire que les METALIAN en ont toujours assez sous le coude pour transcender des harmonies à la tierce symptomatiques du THIN LIZZY le plus formel pour les transformer en symphonies d’un Metal pur et sans compromis.
« The Sirens Wail » continue d’ailleurs sur la même lancée avec son jeu de hammer/pull-off, et nous booste de sa rage mélodique renforcée. Le chant de Ian rappelle toujours autant celui du SATAN de Court in the Act, tandis que les guitares prennent beaucoup de plaisir à se griller la politesse, ayant quand même celle de laisser la basse s’exprimer à plein régime. Mais comme je le disais, et prenant leur distance avec des tâcherons comme APHRODITE, les canadiens ne sont pas du genre à répéter ad nauseam la même formule de bout en bout, se laissant parfois aller aux trépidations d’un Metal Boogie chaud comme la braise, et en parfaite symétrie des premiers efforts de la NWOBHM (« Full Throttle »). Pas plus de quatre minutes par morceau, ce qui suffit amplement pour comprendre le propos, et de temps à autres, les originaires de Montréal défient les suédois sur leur propre terrain de l’harmonie en bourrasque, avec un « Land of The Brave » qui nous rappelle bien des souvenirs d’une décade chargée en émotion. La tutelle de JUDAS PRIEST n’est évidemment jamais réfutée mais bien assumée, mais diluée dans un allant plus Speed et plus léger, moins clous et casquettes et plus Thrash et baskets, avec de petits quickies qui rallument la flamme (« Liquid Fire »), mais qui ramènent aussi à la surface les images sonores de TOXIK, AGENT STEEL, ABATTOIR et toute cette vague de Metal très rapide mais toujours mélodique qui avait profondément bousculé les mid eighties pas encore totalement converties à la cause Thrash de la Bay Area et de la Ruhr. Production ad hoc, investissement total des musiciens qui ont une foi inébranlable, et quelques variations pour ne pas uniformiser le ton, avec des allusions au Hard Rock plus accessible, celui du PRIEST justement, qu’on retrouve intact et inoxydable sur « Broke Down ».
De la variété donc dans l’unité, et cette intelligence incroyable qui permet de varier les ambiances malgré une durée plus que limitée. Avec en sus une production claire qui met en valeur le travail collectif, et affûte les guitares pour rendre la basse plus ronde sans l’émousser, des choses un peu plus light, mais pas moins explosives (« No Home », et son croisement entre JUDAS et le swing du LIZZY, étonnant mais convaincant), Vortex est donc bien le troisième album que nous étions en droit d’attendre de la part des canadiens de METALIAN, qui confirment que leur réputation ne doit rien au hasard. Avec une carrière de plus d’une décennie, et un talent mis au service d’une passion que l’on sent de plus en plus sincère, nos cousins du froid signent là l’un des LPs les plus performants d’un marché pourtant saturé. Seul défaut mineur de l’entreprise, une pochette franchement pas terrible, dont le graphisme ne retranscrit aucunement la qualité du contenu. Mais la couverture d’un livre n’étant pas le plus important, laissons-nous emporter par ce Vortex qui nous ramènera à nos jeunes années, en nous décoiffant un peu, mais en choisissant bien sa date d’arrivée. Et sans nous abandonner dans une quatrième dimension de redite et de copié/collé fatigué.
Titres de l’album :
1.Prologue
2.The Sirens Wail
3.Full Throttle
4.Vortex
5.Land of the Brave
6.Liquid Fire
7.Broke Down
8.No Home
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