Je crois que nous avons tenu ce débat il y a peu, alors autant le mettre de côté le temps d’une chronique, puisque de toutes façons, aucun nouvel élément ne pourra être versé au dossier. Nous allons donc une nouvelle fois aborder le cas très épineux du Raw Black, et/ou Black lo-fi pour les initiés, quoique dans le cas de cette entité canadienne, la frontière entre les deux soit encore plus floue. One-man band devant l’éternel, BASMU nous vient d’Edmonton au Canada, ville qui a vu naître ce projet obscur en 2016. Quatre ans seulement d’existence, pour une discographie déjà bien fournie, proposant pas moins de cinq longue-durée, deux EP’s, une compilation et deux splits, ce qui prouve que l’ordonnateur de ce concept n’a pas la créativité dans sa poche. D’autant plus étonnant et admirable que Xülthys agite aussi ses neurones au sein d’autres combos tout aussi personnels, dont CHAOIST, DRENGLYNDR, FLESS, GIRTABLULLU, et ARCANE CAVERN. Sans connaître les tenants et aboutissants de ces autres projets, je crois pouvoir affirmer qu’ils répondent au même besoin de minimalisme vital que ce VVitchblood, qui malgré sa date de chronique n’est pas le dernier né de la créature. En effet, ce second long qui succédait à l’initial Black Sorcery from Within Arcane Caverns est paru en 2017 sous forme de tape et édité par le label Amor Fati Productions, après avoir connu une première distribution à compte d’auteur la même année. Trois ans plus tard, c’est le label espagnol Lunar Apparitions qui s’y colle et qui offre à l’album une version CD, elle aussi très limitée, ce qui permettra aux fans complétistes de s’offrir une intégrale de leur LP favori. Etait-il besoin une fois encore, et deux ans plus tard de remettre ce produit sur le marché ? Oui et non, tout dépend de votre culture de l’underground et surtout de vos inclinaisons en termes de BM.
J’en parlais donc récemment à propos de WODDREA MYLENSTEDE, le Raw Black ou lo-fi est une digression sujette à caution, que les amateurs de Black Metal adulent ou rejettent avec dégoût. Il faut dire que les praticiens et fidèles ne lésinent pas sur les moyens au moment de rejeter les masses, proposant des disques toujours plus abjects, et handicapés par une production maison réfutant toute théorie d’évolution. Souvent enregistré avec les moyens du bord, sur du matériel de fortune, avec des instruments bas de gamme et un chant capté live sur un vieux micro Mattel hérité de l’enfance, le BM le plus âpre ressemble souvent à un amas de sons qu’on ne distingue qu’au prix d’efforts incommensurables, et qui n’a d’autre but que d’incarner une laideur anti-musicale palpable. C’est évidemment le cas ici, et BASMU ne fait pas grand effort pour que ses morceaux ressemblent à de véritables chansons, quoique le canadien ne fasse pas partie des pires sadiques du cru. Sa musique à l’avantage de proposer des structures qu’on comprend sans avoir à les deviner, mais le son global de l’entreprise, très sec et ressemblant à la captation d’une répétition respecte les dogmes du créneau. Evidemment, les allergiques ne trouveront pas remède à leur pathologie, mais les plus complaisants remarqueront des efforts au niveau de la composition, et du flair au moment de choisir les ambiances, ce qui permet d’éviter cette sensation d’amalgame global qui tend à transformer tous les efforts du créneau en raout imbuvable et nauséeux. Néanmoins, ne vous attendez même pas à du DARKTHRONE recopié sur une cassette pas encore trop abimée, le son est crade au possible, et à de faux airs de sonde spatiale envoyée aux confins de l’univers pour essayer de capter un message d’autres civilisations. J’en veux pour exemple l’infâme « Binding Of Shadow Spirits », qui se ses gargouillis d’arrangements et de son riff lancinant nie toute théorie mélodique et rythmique, et se pose en bande-son de film amateur cauchemaresque et avant-gardiste.
Si le son général écorche évidemment les tympans de son refus d’aménagements, l’auteur a quand même souhaité conférer à son œuvre une aura morbide et aride qui s’avère assez fascinante. Ce qui fait que chaque morceau possède son identité et que l’ensemble ne s’apparente pas à une soupe indigeste et inécoutable pour peu que vos oreilles soient rompues à l’exercice de la cruauté. Et si le chant semble avoir été blindé d’écho et de réverb, si la guitare a été enregistrée sur un petit dix watts aux potards poussés à fond pour faire vibrer la membrane du micro jusqu’à ce que mort s’ensuive, si la basse est une fois encore aux abonnés absents (de même que toute fréquence grave, une constante dans ce genre de réalisation), il n’empêche que VVitchblood ne manque pas de charme vénéneux, et se savoure comme une tranche de sadisme de premier choix. Je reconnais que ceux qui aiment leur violence enrobée dans de gros moyens sentiront la nausée monter en eux, mais les accros au lo-fi le moins dégoutant sauront reconnaître un effort qui en a fait un certain nombre pour se montrer abordable, et qui renvoie parfois aux légions noires de son absence totale de compromis (« The Demonic Oath »). Avec en cadeau bonus quelques arpèges de guitare en son clair qui dispensent une mélodie qui tient debout (« Crystalline Prison Of Souls »), une intro assez intéressante qui aurait fait les beaux jours d’une production horrifique de série B, et une outro caverneuse et Ambient (« Dimension Of Agony »), BASMU échappe aux pires travers de sa caste, et se pose en représentant crédible d’un Raw Black à dimension encore humaine.
Titres de l’album:
01. VVitchblood
02. Majestic Serpentine Temples
03. Crimson Eyes Of Djinn
04. Binding Of Shadow Spirits
05. The Crooked Wand Of The Ophidian Craft
06. The Demonic Oath
07. Crystalline Prison Of Souls
08. Dimension Of Agony
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