Imaginons que Rick Allen n’ait pas perdu son bras dans un accident de voiture, et que le reste de DEF LEPPARD n’ait pas eu à adapter son approche pour permettre au batteur courageux de rester dans la course. Imaginons alors que les LEP aient accepté un partenariat avec les mecs de KIX pour élaborer une suite au six fois platine Pyromania. Imaginons qu’ils aient eu l’envie de revenir à leurs racines, lorsque l’ombre d’AC/DC planait encore bas sur leur inspiration.
D’un autre côté, rêvons un peu que le regretté Bon Scott n’ait pas péri à l’arrière d’une bagnole d’avoir trop picolé. Et imaginons AC/DC plongé dans les années 80 avec un Bon remis en santé par un programme sans alcool, et soudainement plus au fait des tendances en Californie.
Ou alors, imaginons que les frangins O'Keeffe décident tout à coup de ralentir le rythme, et de développer des mélodies en adéquation avec le MÖTLEY de « Sticky Sweet ». Un SLAUGHTER plus concerné par le binaire efficace que par les permanentes. Tout ça stimule votre imagination et laisse vos fantasmes dériver le long d’une idée géniale, certes improbable et factice, et pourtant, cette réalité alternative n’existe pas que dans un monde parallèle dans lequel les désirs les plus fous deviennent réalité. Elle existe aussi dans notre monde binaire et linéaire, par l’intermédiaire d’un groupe anglais qui a décidément tout compris au Hard-Rock depuis ses origines.
THE TREATMENT en est un, pas original pour deux sous, basé sur des posologies déjà équilibrées il y a des années, mais qui fonctionne aujourd’hui à plein régime parce que notre époque est gangrénée par un virus létal, et pas celui que vous imaginez. Je ne parle pas là de la COVID, mais bien de ce virus old-school qui contamine les musiciens et les oblige à pomper jusqu’à extinction des réserves les forages de leurs ainés. Au lieu de faire marcher la perceuse à fond la caisse, les THE TREATMENT observent la situation de loin, cochent les bonnes cases, et évitent la pompe tout en laissant des traces patentes d’inspiration. Très proches de toutes les références citées dans les comparaisons d’introduction, les anglais nous offrent avec Waiting For Good Luck un trèfle à quatre feuilles, une lampe d’Aladin, un gentil génie près de nous qui exauce notre vœu le plus cher, remonter le temps, et retrouver l’impulsion du Hard-Rock d’origine, avant qu’il ne sombre dans un barnum de laque et d’effets pyrotechniques couteux et tape-à-l’œil.
Tom Rampton (chant), Dhani Mansworth (batterie), Tagore Grey (guitare), Tao Grey (guitare, basse) sont des héros passéistes des temps modernes, statut qu’ils assument depuis dix ans maintenant, au long d’une discographie aussi simple qu’impeccable. Plusieurs albums sont venus donner des indices tangibles de leur génie de la simplicité et de l’humilité, et c’est deux ans après le miraculeux et jubilatoire Power Crazy que nous les retrouvons plus juvéniles que jamais, et accrocheurs en diable. Waiting For Good Luck, malgré sa pochette malheureuse et peu flatteuse pour les mirettes, est un monument de plaisir, un mausolée de fun, un temple de l’éclate qui réunit AEROSMITH, AC/DC, DEF LEPPARD, SLAUGHTER, ANGEL CITY, et quelques autres pour célébrer l’hédonisme des années 80 si chères à notre petit cœur de hard-rockeur. Une party qui dure quarante et quelques minutes, qui ne supporte aucun temps mort, et qui nous offre un trip aux confins de notre musique préférée pour nous en rappeler le but ultime : nous faire oublier la triste réalité, et nous laisser croire que tout peut encore être amusant et affranchi de toute contrainte.
Produit par Laurie Mansworth et mixé par le gourou Kevin Shirley, Waiting For Good Luck est un gros coup de bol pour l’auditeur, un melting-pot de groove, de burners qui laissent sur le flanc après une nuit de picole, mais sans gueule de bois, et avec l’envie ferme d’y retourner dès nos esprits repris. Une célébration musclée qui encourage l’up tempo (« Take It Or Leave It »), mais qui applaudit aussi le Blues électrifié à la mode australienne (« Eyes On You »). Une folie douce, une manière d’éviter la complication sans tomber dans la parodie qui ne fait plus tomber en pamoison depuis longtemps. A l’image d’AIRBOURNE, les anglais décuplent le tempo pour nous transformer en bécane de l’enfer (« Vampress »), qui soudainement, ralentit les tours façon ZZ TOP pour reluquer une jolie blonde qui fait du stop (« No Way Home »). Aucun moyen de rentrer à la maison, aucune route ? Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre, puisque de toute façon, ce voyage se poursuit jusqu’au bout, et sans rechigner.
Je ne vais pas me la jouer en parlant d’album de l’année, mais il est certain que les THE TREATMENT se fraieront un chemin dans les tops sans avoir à forcer. Il reste encore quelques scories, quelques riffs qui sentent un peu le cramé (« Devil In The Detail »), mais l’enthousiasme, certaines idées d’arrangements (l’intro de « Tough Kid », un modèle du genre avec sa multitude d’effets), et la simple capacité de ressusciter l’esprit du AC/DC le plus héroïque, suffisent à apprécier cet album pour ce qu’il est : un hommage brillant et brûlant, la seule alternative à une époque rongée par le doute et les plaisirs consuméristes faciles, et plus simplement, quarante-cinq minutes de délire Rock n’Hard, plombé de tubes du début à la fin (« Hold Fire »), de Blues rieur qui fait du bien à l’âme (« Barman »), et de conseils plus ou moins avisés (« Let’s Make Money »).
Bref, parfois, la vie réserve de belles surprises, les chroniques se suivent et ne se ressemblent pas forcément, et certains albums parviennent encore à transformer une banale journée de routine en épiphanie Rock. Waiting For Good Luck est de ces albums, et c’est un coup de bol d’être tombé dessus sans le faire exprès. De quoi donner envie de payer une tournée à Bon, et de repartir comme en 84, le perfecto brillant, et des rêves pas encore fanés plein la tête. Le traitement est recommandé, et THE TREATMENT va vous soulager.
Titres de l’album:
01. Rat Race
02. Take It Or Leave It
03. Lightning In A Bottle
04. Vampress
05. Eyes On You
06. No Way Home
07. Devil In The Detail
08. Tough Kid
09. Hold Fire
10. Barman
11. Let’s Make Money
12. Wrong Way
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15/04/2025, 08:17
Et va te faire foutre avec ton histoire de masque à la con, comme si je cachais quelque chose.
15/04/2025, 07:56
J'en ai juste marre des nostalgiques à la con qui sont incapables de tourner la page. Tu aurait une reformation avec tout les membres de ton groupe que tu aimais ado en fauteuil roulant que tu aurais un public pour dépenser 500 balle le ticket. Oui c'est à charge..
15/04/2025, 07:52
Les masques tombent. Je vois. Ton post n'a donc aucune crédibilité vu que c'est à charge. On se demande donc bien quel est son intérêt ici. Un mystère de plus. Comme si moi j'allais poster sous un groupe ou sous un style dont je me balec. Br(...)
15/04/2025, 06:37
Tu as des mecs qui déboursent une fortune pour aller voir les vieillards de Black Sabbath jouer péniblement, à un moment il faut tourner la page désoler, pareil pour Maiden et compagnie.
15/04/2025, 05:15
Oh mais si ça ne tenait qu'à moi tout ce qui est heavy ou thrash speed et compagnie c'est poubelle. On a poussé le metal plus en avant, ces reculs nostalgique d'adulescent c'est pas pour moi.
15/04/2025, 05:06
On reconnaît quelques intonations de Rinehart mais a l'instar de Doty, qu'on a pu entendre sur des réenregistrements, ça sonne pas terrible. Bon attendons tranquillement l'album.Par contre pas d'accord avec les posts précéde(...)
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Je rejoins en partie Arioch91...le chant? Et la production? Ca manque d'âme je trouve, en tout cas si je compare à "Darkness Descends" ( oui, c'est le seul album que je connais d'eux....)....
14/04/2025, 14:35
Un petit message hors sujet mais bon, je regrette en effet la disparition du Fall of Summer...
14/04/2025, 14:30
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
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