J’avoue que de moi-même, je ne serais pas forcément allé chercher le truc. Un peu trop de red flags, dont une allusion Deathcore sur de nombreux sites, ça me suffit pour passer mon tour et rebattre les cartes. Mais puisque le label a pris la peine de m’envoyer un exemplaire, la moindre des politesses est d’y faire allusion. Avec déjà quatre longue-durée dans leur besace, les canadiens de BURNING THE OPPRESSOR sont depuis un petit moment des références de leur scène. La pluralité de leur inspiration leur a permis de se faire un nom, qu’on prononce entre initiés dans le cercle fermé des adorateurs de la secte brutalité. Et ce cinquième né ne risque pas de restreindre ce cercle, tant sa puissance assourdissante domine de son chef le reste de la production.
Mais quelle production au juste ?
Difficile à dire, puisque le quintet (Kevin Bordello - chant, Jeff Roy & Frédérick Mouraux - guitares, Vincent Benoit - basse et Sam Venne - batterie) pioche un peu partout son inspiration. Se voulant aussi allusif à la scène Death mélodique qu’aux accents Thrash des nineties, aussi perméable aux musiques extrêmes modernes qu’aux harmonies traditionnelles, le tout sous couvert d’une boucherie parfois fine, BURNING THE OPPRESSOR brouille les pistes, mais rentre dans le lard comme un goret très énervé. Mais foin d’allusions porcines, puisque la musique de ces cousins parle un langage universel, et ne se contente pas d’éructer comme un marcassin. Enfin, pas tout le temps.
Enregistré, produit et masterisé au studio de Christian Donaldson à Montréal & Saint-Gabriel-De-Brandon, entièrement composé par Jeff Roy, Waking Nightmare a en effet de faux airs de bestiole qui vous compresse le thorax pendant la nuit, essayant de vous étouffer de son toucher mortel. On revient donc aux racines mêmes du mot, orthographié Night Mare, et décrivant une petite créature fantastique aux intentions maléfiques. Sauf que la petite créature est devenue grande, et qu’elle n’a plus besoin aujourd’hui d’user de ruses pour parvenir à ses fins. Il lui suffit de se montrer et de vous écraser de tout son poids pour vous envoyer ad patres. Son entrée en matière sur « Slayer Princess » donne un bel aperçu de ses capacités, syncopées, hachées, malmenées, et éminemment bouleversées.
Comme revenu d’une campagne 90’s avec un ressentiment hors-norme, le groupe canadien continue son entreprise de démolition systématique, à grands coups de wrecking ball, avant de finir le boulot à la masse. « Suffocation » décrit d’ailleurs assez fidèlement les détails de cette destruction avec son ballet de riffs enragés et de lignes de chant mélangées. Le chaos est donc palpable, d’autant que la production compresse à mort la raison pour la rendre au plus fort. On occultera le fait que la double grosse caisse sonne aussi synthétique qu’un week-end de Martin Gore, et on se concentrera sur le travail des deux guitares, aux soli remarquables et fluides. Comme quoi, un minimum de finesse n’a jamais nui à personne.
Mais bien sûr, l’album transpire de vilénie et de chaos. C’est la recette choisie depuis les débuts, expérimentée sur The Ignition et peaufinée à l’extrême avec Damnation. Plus le temps passe et plus BURNING THE OPPRESSOR se transforme en une sorte de Thanos pleine bourre avec ses gants ornés des pierres d’infinité, prêt à détruire la moitié de l’humanité pour rééquilibrer les forces.
Des forces centrifuges, à l’image de l’aplatissant « Two Faces », symptomatique du caractère le plus irascible d’un groupe qui ne nie pas son appartenance au mouvement Deathcore, sans en rajouter dans la véhémence. On note de ci de là quelques détails qui mènent de vie à trépas, entre ces breaks découpés comme un charpentier et ces accélérations en pression qui font grimper la tension artérielle en flèche.
Je ne peux résolument pas affirmer que l’album est sauvé par sa variété, sa cohésion étant trop évidente. Et si je ne me suis pas laissé embarquer dans l’aventure, c’est uniquement parce que l’approche est encore un peu trop évidente et fermée. On pourrait presque anticiper les plans et les jouer par devant, tant ils tombent pile au bon moment. Et aussi agréable soit cette charcuterie, le goût des produits est souvent similaire, ce qui aboutit à une linéarité sévère qui laisse l’estomac insatisfait.
Nonobstant ces quelques réflexions, Waking Nightmare reste efficace en diable. Bien découpé, organisé avec flair et décomposé en mouvements clairs, il reste un album d’une ampleur impressionnante, spécialement lorsque les réflexes Thrash entrent en jeu. Taillé pour le live, ce cinquième acte est un rouleau compresseur qui ne s’arrête jamais, et dont les clés ont été brisées dans le neiman. La machine aplatit donc tout ce qu’elle rencontre, et laisse derrière elle une fausse platitude de bitume qui fume encore. Quelques déviations permettent d’inclure des cordes hispaniques sur « Exhausted », très appréciées, ou une certaine conception de la colère Thrash sur le bien nommé « Social Pressure ».
Ce sont évidemment ces instants qui ajoutent de la valeur à un disque somme toute assez prévisible, solide, incassable et impénétrable. De l’ambition sur le plus ensoleillé et nostalgique « Silence », et une reprise de contact par la force et la poigne.
BURNING THE OPPRESSOR est plus insistant qu’oppressant, mais peut quand même être fier de son travail. Waking Nightmare va prendre son envol sur scène, une tournée étant déjà planifiée de quelques dates canadiennes. Un peu loin pour moi toutefois.
Titres de l’album:
01. Eternal Rest
02. Slayer Princess
03. Animal
04. Explode
05. Suffocation
06. Two Faces
07. Exhausted
08. Social Pressure
09. Never
10. Lizards & Worms
11. Silence
12. The Void
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04/05/2025, 12:35
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