Posons les bases suivantes :
Dès lors, les questions fusent dans votre inconscient. Pourquoi chroniquer un album alors même qu’on se juge personnellement le dernier capable de le faire dans des conditions acceptables ? Prenez ça comme un défi, comme une envie de sortir des sentiers battus, de savoir si ma plume peut s’accorder de n’importe quelle gageure et s’en sortir non grandie, mais pas forcément décrédibilisée pour autant.
Je le concède aussi, l’apparence des musiciens en question, l’artwork de la pochette m’ont grandement intrigués, et certainement poussé à parler de cet EP plutôt que d’une énième sorte Thrash que j’aurais abordée en pilotage automatique.
Mais revenons à nos moutons nippons.
Les THE SOUND BEE HD sont donc une quasi légende du genre, et affichent une carrière riche de nombreux albums, et longue de près d’une quinzaine d’années.
Ils ont durant ce temps changé plusieurs fois de patronyme, mais jamais de style, qui reste fidèle aux canons de ce que l’on appelle le Visual Key, ce genre à cheval entre Metal alternatif, Neo Metal et J-Rock…
Autrefois désigné sous les appellations respectives de LOOSAR, LOOSAR POP MART FAMILY ou plus simplement SOUND BEE, le quatuor japonais est un véhicule pour sa chanteuse Daisuke, anciennement membre de MEDIA YOUTH, qui depuis le début des années 2000 mène sa barque sur le fleuve d’un monde fantasmagorique peuplé de créatures étranges, de silhouettes menaçantes, de princesses charmantes et de guitares dévorantes…
Selon la bible Discogs, le groupe aurait déjà six albums à son actifs, plus un EP, et bien sûr, des dizaines de vidéos hautes en couleurs, ainsi qu’un DVD sorti il y a deux ans. Ne comprenant pas le Japonais, je serais bien à mal de vous en dire plus, même si leur page Facebook offre quelques renseignements…Si l’on en croit la mini bio fournie, les THE SOUND BEE HD se détacheraient de la masse grouillante des autres combos du créneau par des performances scéniques hors-normes, mais aussi par la qualité technique de ses musiciens. Le line-up à pas mal évolué avec le temps, et s’articule aujourd’hui autour de la chanteuse Daisuke Dark Side, du guitariste Yuu, du bassiste You et du batteur Hiro, celui-là même que nous retrouvons au générique de ce nouveau mini-LP, Walking Dead, qui reprend peu ou prou les mêmes recettes que ces prédécesseurs.
Vous noterez à la lecture de ma prose qu’elle se veut plus factuelle qu’à l’habitude, mais il faut reconnaître que je ne suis pas vraiment à l’aise avec ce genre d’ensemble typiquement caractéristique des us et coutumes musicaux d’un pays que je connais assez peu.
Mais une fois associés l’image et le son, je dois admettre qu’il n’est pas vraiment étonnant que les THE SOUND BEE HD soient considérés comme des cadors dans leur créneau, puisque leur Metal à tendance Dark et horrifique est vraiment très bien foutu, et multiplie les allusions à divers courants avec un panache indéniable.
Si l’instrumental use et abuse d’effets divers, et plutôt portés sur l’électronique, la voix envoutante de Daisuke reste le point de focalisation central de toute l’opération, avec ses envolées opératiques entrecoupées de grognements tout à fait convaincants, qui parfois permettent d’instaurer des ambiances assez mystiques. Le superbe « Stay » en est d’ailleurs la preuve, avec son incursion en terre Metal symphonique et gothique, qui ménage des instants d’émotion palpable à l’occasion d’un refrain devant autant au J-Metal le plus symptomatique, qu’aux caverneuses litanies des 69 EYES ou d’un TYPE O plus léger que d’ordinaire.
Comme tout album de Visual Key qui se respecte, Walking Dead aménage son développement, et n’est finalement constitué que de cinq vrais morceaux agrémentés d’une intro grouillante et d’une outro qui ne l’est pas moins.
Ce mort-vivant déambule donc dans des allées plutôt mal éclairées, et qui pourtant surprennent parfois d’une lumière agressive et aveuglante. Ainsi, la véritable ouverture « Walking Dead » se complait dans un manège entre Metal électronique et Indus synthétique, rappelant tout autant la flamboyance d’un WITHIN TEMPTATION que le rigorisme d’un SPINESHANK, pour un ballet étourdissant d’efficacité qui ne ménage pas sa peine pour nous embarquer dans un univers très personnel.
« Sophia » s’agite un peu de soubresauts plus volontiers J-Rock et nous fait tournoyer autour d’un up tempo martelé avec conviction, alors même que la voix de Daisuke hésite entre susurrements sensuels sur les couplets et velouté Pop sur le refrain vraiment entêtant. Licks de guitare classiques mais percutants, et toujours ces tapis de sons tournoyants en arrière-plan, du très bon boulot, à n’en point douter.
« Tell Me !!! » joue la carte du gros Metalcore bien dark, place en avant une guitare tonitruante, et se veut pendant négatif d’un THE MURDER OF MY SWEET en aussi cinématique, tandis que « Death Road » retrouve les tics des MUSHROOMHEAD et autres SLIPKNOT pour une compression majeure presque étouffante.
Chronique difficile, mais objective, pour un EP qui vaut son pesant de sensations fortes et qui vous offre une visite guidée d’un style musical assez peu connu dans nos contrées, qui pourtant depuis des années fait les beaux jours des scènes asiatiques et européennes.
Sans révolutionner le genre, THE SOUND BEE HD s’affirme avec Walking Dead comme l’un des chefs de file de ce mouvement Visual Key/J-Rock, et propose un EP intriguant, qui saura satisfaire les fans de mise en scène visuelle soulignée d’une incarnation musicale solide et ténébreuse.
Défi relevé, et qui je l’espère vous aura donné envie d’en savoir un peu plus sur ce quatuor qui n’a pas oublié qu’une image forte n’est rien sans une musique qui l’est tout autant.
Titres de l'album:
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