Avec un titre qui ressemble à un leitmotiv ou qui peut éventuellement rappeler les injonctions brutales de REVENGE, le doute s’installe. Qui sont donc ces américains qui semblent péremptoires dans leur approche, et quelle musique jouent-ils ? Un coup d’œil aux quelques photos disponibles, et le doute se dissipe, ces mecs-là ont bien usé leur froc sur les bancs de l’école Hardcore US, et laissent présager d’une attaque massive. Et une fois la musique passée entre les oreilles, les certitudes se précisent. Nous allons avoir droit à une bonne rouste Core en bonne et due forme, et il y avait longtemps que le style ne m’avait pas servi de catharsis. Formé par d’anciens SHIPWRECK A.D. et THE FAKE BOYS, les STOPLOSS viennent de Lowell, Massachusetts, et ils tiennent à ce que ça se sache. La fierté des groupes de Hardcore pour leur fief étant leur étendard, attendez-vous à une démonstration de force condensée, qui vous rappellera les meilleurs moments du début de la saga. Et ne vous laissez pas leurrer par les appellations pas du tout contrôlées des plateformes proposant l’album à l’écoute. Les américains ne sont pas Blackened quoi que ce soit, ils sont purement Hardcore, et c’est tant mieux, car nous avons besoin de puristes dans le genre. Certes, leur son est épais, lourd, vicieux, mais leur musique caracole, vitupère, cogne et bastonne comme un enragé à la sortie d’un pit. C’est ainsi que Joe, Chris, Forrest et Eddie nous proposent leur premier LP, d’une durée très raisonnable pour le genre, avec moins de vingt minutes de violence tournée vers les problèmes majeurs de notre société actuelle.
« L’album est une réflexion sur notre époque qui se barre en couille. Pas dans le monde dans sa globalité, mais plutôt au niveau de la lutte interne qui nous rend individuellement fou et qui fausse nos relations : le doute, les excuses, cette dette qu’on ne peut combler, et cette routine de 9h à 17h qui nous entraîne vers une mort spirituelle »
STOPLOSS avec Wander. Defy. Relent. Decay va donc à l’essentiel. Proposé par Constant Disappointment Records en rondelle, ses fines tranches vous ouvrent les yeux sur la situation actuelle et cet égoïsme galopant, ce recentrement sur nous même, notre petit mètre carré de terrain individuel et psychologique, notre cécité quant aux besoins du monde qui nous entoure et qui réclame plus d’empathie. Dès lors, les musiciens ne se posent pas de question artistique inutile et rentrent dans le lard, égrenant les pamphlets protestataires, sur fond de Hardcore fast de tradition. Subtil mélange d’écrasements lourds et d’embardées de malades, ce premier LP fait la part belle à une approche traditionnelle, y insufflant juste ce qu’il faut de modernité pour ne pas sonner trop passéiste. Pourtant, la simplicité extrême n’y est pas reine, puisque les musiciens se montrent capables. On sent le potentiel dès l’ouverture de « Your Fucking Out » qui combine la puissance d’un Metal joué Core et la démence d’un Hardcore métallisé. On pense à des groupes comme NEGATIVE APPROACH, BLACKLISTED, ou NO TOLERANCE, et entre des riffs vraiment virils et un chant exhorté comme à la parade révolutionnaire, le quatuor présente un visage rugueux, mais séduisant dans les faits, un peu comme si la révolte Hardcore se parait de ses atours les plus abordables. Feedback insistant et persistant, riffs énormes qui tournent rond mais pas en rond, tranches de vie plus rapides qu’un caillou brisant une fenêtre à la volée, cassures, ralentissements, tout y passe et on prend grave son pied en taillant un « Exam » qui nous remémore cette compétition stupide entre des élèves pas forcément promis à un avenir radieux.
En voyant quelques images et vidéos de STOPLOSS sur scène, j’imagine sans peine la boucherie de ce répertoire en live. Avec des bombes comme « Is There a Problem? », il n’y a aucun problème pour matérialiser un mosh-pit en feu, avec des mecs à l’envers luttant pour y voir à l’endroit. C’est brut, mais suffisamment raffiné pour ne pas rebuter les bonnes âmes. Le son est profond, la batterie lâche même quelques doubles croches à la grosse caisse sans trahir la caution Hardcore si chère à ces musiciens de Lowell. Mais la frontière entre Metal et Core a été floutée depuis longtemps, et seuls quelques crétins débattent encore de son importance. Même s’ils sont puristes, ce qui n’est pas prouvé, les STOPLOSS jouent pour tous les amateurs de violence, qu’ils n’hésitent pas à moduler d’intros glauques dégénérant en pogo infernal (« Mark It Zero »). Rapide, concis, parfois ultra condensé et complètement frappé (« 21 », le genre de truc d’une minute qui rend les fans complètement barge), parfois plus agencé et vicieux dans la ligne de basse syncopée (« Learning to Care »), ce premier témoignage court mais impeccable manie tous les codes d’un Hardcore épais, et nous plonge dans la folie d’une ambiance qui n’a toujours pas d’équivalent sur la scène. Comme du MINOR THREAT passé en 78 tours et épaissi d’une caution Metal, Wander. Defy. Relent. Decay ne fait pas de quartier, s’accommode fort bien de la tradition pour rester dans les clous, et dissocie tous les instruments pour plus de clarté d’écoute (« Rise »). Un cri qui vient de l’intérieur mais qui réveille tout le monde à l’extérieur, et une lucidité qui fait du bien. This is Lowell man, not San Francisco.
Titres de l’album :
01. Your Fucking Out
02. Exam
03. Is There a Problem?
04. Mark It Zero
05. Last Straw
06. Dragged Out
07. 21
08. Learning to Care
09. Rise
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