Frontiers continue d’encourager les chanteurs à prendre leur propre envol, et c’est ainsi que le label transalpin a signé James ROBLEDO pour son premier album solo. Le chanteur chilien, membre de SINNER’S BLOOD s’est donc laissé aller à des convictions plus personnelles, quoiqu’une fois encore, Serafino ait cadré le projet dans le moindre détail du tableau. C’est encore le couteau-suisse maison Alessandro Del Vecchio qui s’est chargé de tout, de la composition à la production en passant par l‘interprétation, et autant dire que ce Wanted Man ressemble méchamment à une fausse affiche de recherche de Western, avec une seule récompense à la clé : pour vous, découvrir un artiste dans un univers différent de son monde habituel…mais pas tant que ça.
La question est : James ROBLEDO est-il vraiment recherché ? Oui, puisque le vocaliste a prouvé par le passé sa capacité à chanter à peu près n’importe quoi, de sa voix puissante, pleine de feeling, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de Paul Shortino. Cela dit, entre un chanteur noyé dans la masse de son groupe et un interprète livrant sa propre version des choses, il y a souvent une différence, même minime, ce que cherche à exploiter ce premier effort travaillé en commun, et restitué comme la véritable version d’un artiste en proie à son premier saut de l’ange.
J’ai souvent abordé le cas des productions Del Vecchio, qui ont tendance à uniformiser un son pour le rendre trop générique. Ici, le problème se répercute une fois encore, d’autant que l’italien s’est occupé d’à peu près tout. On retrouve donc les automatismes de l’arrangeur/musicien, qui aime faire briller les chromes comme une Chevrolet de collection, et si Wanted Man dispose d’un polissage très net, autant dire que l’ensemble manque encore de personnalité, ce qui peut être très gênant lorsqu’on souhaite tailler un nouveau costume sur mesure. Compositions puissantes, ambiance lyrique, accents Heavy très prononcés, mélodies à l’italienne qui se souhaite mondialiste, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cet album un produit hautement compétitif, et l’écrin fabriqué pour la voix de James ROBLEDO est beau, mais…déjà vu dans d’autres joailleries.
Ce qui n’empêche pas les deux complices de se répandre en compliments réciproques. Mais avant de se confier sur la confiance accordée par son mentor, James ROBLEDO a tenu à apporter quelques précisions sur le concept de son album :
Wanted Man parle de la liberté. Vous êtes un homme recherché parce vous êtes ce que vous êtes et parce que le monde vous appartient. En réalité, personne ne peut capturer un homme libre. A travers les montagnes et les océans, vous serez toujours libre, malgré ce que l’on peut vous dire. Cette traque perpétuelle ne doit surtout pas vous empêcher d’être ce que vous êtes, alors, acceptez le fait d’être un homme recherché.
Concept intéressant souvent développé dans le cadre d’un contexte Heavy Metal, et qui nous ramène au Rock, sudiste et au morceau éponyme de RATT, qui permet aussi à James de se détacher de ses chaines collectives habituelles. Ici le chanteur s’envole au-dessus des montagnes, marche sur les océans, et garde sa liberté précieusement acquise à la force de son talent. Car malgré les griefs énoncés ci-dessus, cet album respire en effet l’affranchissement des règles, et l’envie d’un ailleurs que l’on observe depuis des années. En prouvant qu’il est capable d’agir seul, James s’est libéré du fardeau de tout frontman, et tient fermement la barre de son propre navire, certes piloté par un capitaine extérieur.
Pour l’occasion, Alessandro a composé un répertoire plus dur et violent que d’ordinaire, tâtant parfois d’un Power Metal timide, mais gonflé aux entournures. On apprécie la puissance et l’épaisseur d’un hymne comme « Dreams Decieve », qui cavale bon train pour rappeler PRIMAL FEAR ou la lourdeur suffocante de « Hate Like You », dont la majesté nous ramène aux grandes heures de Jorn LANDE, de DIO et autres défenseurs d’un Metal non édulcoré et lyrique. D’ailleurs, James ne cache pas avoir agi sous influence, celle de ses idoles, qu’il nomme sans arrière-pensée ni gêne :
Alessandro et moi avons discuté d’un album qui mettrait en avant mes qualités vocales mélodiques, mais qui serait aussi un travail profond qui dépoterait sévère. Les influences admises vont de HELLOWEEN à MASTERPLAN, en passant par EDGUY, tout en essayant d’adapter leur son à notre époque moderne.
Vu sous cet angle, l’assertion prend tout son sens, et l’album dévoile ses intentions : adapter les racines d’antan à un contexte contemporain. Avec ses synthés relégués une fois n’est pas coutume en arrière-plan, des mélodies classiques du Heavy Metal bourrées d’énergie, et une interprétation hors-normes de la part de James, l’album prend vite sa vitesse de croisière, et passe de l’efficacité médium de « Heart’s The Only Enemy », à la virilité de « Shelter From Pain », hymne Power Metal noble.
Quelques moments de sensibilité pour alléger le tout (« Alone Again », sur laquelle le velours de la voix de James n’a jamais été aussi doux), des titres plus ambiancés et ambitieux (« Higher Scope »), quelques accès d’adrénaline (« The Good Will Rise », nerveux et tubesque en diable), pour un résultat homogène, certes marqué par les tics inévitables de Del Vecchio. Mais une fois passée cette impression de déjà entendu imputable à un producteur maison un peu trop confiant en son approche, on se prend à apprécier un disque honnête, agréable, qui permet à son interprète principal d’exister par lui-même.
Dommage que cette voix unique n’ait pas bénéficié d’un traitement plus individuel. Mais rien que pour cette copie presque parfaite d’HELLOWEEN qu’est « Where Eagles Dare To Fly », Wanted Man vaut son pesant de dollars.
Titres de l’album:
01. Heart’s The Only Enemy
02. Wanted Man
03. Quicksand
04. Dreams Decieve
05. Hate Like You
06. Shelter From Pain
07. Alone Again
08. Higher Scope
09. The Good Will Rise
10. The Holy Book
11. Where Eagles Dare To Fly
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