Premier album pour les chypriotes d’HARMONIZE, et une œuvre ambitieuse couronnant huit ans d’une carrière déjà placée sous des auspices assez encourageants. Fondé en 2012 par le guitariste George Constantinou à Nicosia, le groupe a commencé son parcours en jouant un Thrash très typique, avant de dériver vers un Heavy musclé, empreint de Power Metal, et gardant des réminiscences des premiers jours. En 2014, le combo proposa sa première démo deux titres, The Astonishing End, tirée à cent exemplaires vite épuisés, exigeant immédiatement une seconde édition de cent copies supplémentaires, épuisée elle aussi. La suite fut constituée de pas mal de performances live, avec des participations à des tremplins divers, se voyant même élu par les magazines troisième meilleur groupe du pays, et sa démo désignée comme la meilleure de l’année. En 2017, des mouvements de troupe virent les quatre-cinquième du groupe remplacés, avec toujours Constantinou à la barre, et le CV du combo tient compte de scènes tenues aux côtés de BONFIRE, Blaze Bayley, ou encore WOTAN. Une voie toute tracée donc, et assez caractéristique des premières années d’un ensemble qui apprend plus sur la route qu’en studio, mais c’est avec fierté que le quintet chypriote nous présente aujourd’hui son premier véritable album, huit ans après sa création. Et c’est assez loin de ses origines que le groupe a dévié, proposant aujourd’hui une œuvre en convergence du Heavy Metal, du Power Metal, ne conservant du Thrash que son intensité pour mieux se concentrer sur de longues constructions épiques en adéquation avec un concept assez classique lui aussi dans les faits.
Il est donc question de quête, d’une fiction Heroïc Fantasy assez formelle, élaborée en duo avec l’acteur Nicolina Papas, résidant à Londres, et ne nous épargnant pas les histoires d’épées, de chevaliers, de batailles, de rois et de reines, d’anges et de démons, dans la grande tradition du Power Metal épique qu’on connaît depuis les années 90. D’ailleurs, le style du groupe est délibérément ancré dans cette décennie, et les comparaisons avec EDGUY, RUNNING WILD, DEMONS & WIZARDS sont évidentes, bien que les influences du groupe se situent plus volontiers vers ICED EARTH, DEATH, SLAYER, BEHEMOTH, JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, ou MOTORHEAD selon leur bio. Mais en dehors d’ICED EARTH et à la rigueur JUDAS PRIEST, impossible de trouver des traces de SLAYER dans cette musique trop calme et trop sage, et encore moins des échos maléfiques de BEHEMOTH, les chypriotes étant assez éloignés des turpitudes Black Metal. De fait, Warrior in the Night se place dans une bonne moyenne de Heavy Metal presque progressif dans les faits, gentiment lyrique sur les bords, mais qui doit beaucoup à Steve Harris et sa bande, ce qu’on comprend dès qu’on écoute les premières notes de « The Astonishing End ». Composé de morceaux assez longs, dépassant volontiers les six minutes, ce premier effort est donc d’une qualité constante, ne ménage pas les intros mystiques, mais manque du charme des œuvres les plus fondamentales du genre. Les cinq musiciens (Sozos Michael - chant, Giorgos Constantinou - guitare, Harrys Peratikas - batterie, Lambros Apousianas - guitare et Panayiotis Takkides - basse) sont tous évidemment très capables, mais dispensent des compositions trop formelles pour renouveler le genre, essayant de trouver leur place de la façon la plus traditionnelle qui soit.
Alors tout y passe, du lyrisme de DIO à la pesanteur de RUNNING WILD, des évolutions à la MAIDEN à la violence retenue d’ICED EARTH, pour un cocktail assez vitaminé, à défaut d’être relevé. La faute à des morceaux un peu trop sages et prévisibles, au moindre break étudié, et au moindre solo écrit à la croche près. Le tout manque de sauvagerie et de rébellion, et reste dans des balises restrictives. Ce qui n’empêche pas les chypriotes de se montrer à l’aise avec leur Heavy Metal à tendance Power, et de nous attaquer de front via le redondant « Never Back Down », archétype de Heavy song à la JUDAS moderne. Principal écueil à passer, la voix très particulière de Sozos Michael, très poussée et au lyrisme exacerbé, qui pourra rebuter les amateurs de vocalises plus dures. Mais en dehors de ce petit reproche personnel, rien à redire que la performance générale, au-dessus de tout soupçon, même s’il est dommage que le quintet n’ait pas plus insisté sur ces ambiances confinées et inquiétantes, comme celle développée en intro de « Warrior in the Night ». La ballade « Angel », jolie mais dispensable nous est même servie deux fois, avec une version acoustique en clôture, ce qui est sans doute un peu trop, d’autant que le groupe avait préparé une sortie en forme d’outro très convaincante (« Beyond Darkness », six minutes de narration en musique par Nicolina Papas). De l’autre côté du spectre, le violent « Tonight » avec la participation caverneuse d’Andreas Paraschos de BLYND au chant montre une autre facette d’HARMONIZE, pas si éloignée que ça d’un CRADLE OF FILTH des bons jours.
Ajoutez à ça une composition tirant sur les dix minutes, chargée de guitares en son clair, de breaks à foison et de changements d’humeur solide comme le Rock mais mouvante comme les sables, et vous obtenez une très bonne moyenne du cru, même si cet album reste encore un peu trop timoré pour complètement convaincre. Mais avec des parties de double grosse caisse convaincantes et puissantes, quelques soli plus flamboyants que les autres, et une capacité à emballer les débats en accélérant le rythme, HARMONIZE démontre qu’il est capable de faire partie des représentants les plus honnêtes d’un Heavy tirant sur le Power Metal, et de proposer des albums moins scolaires que ce premier jet. Mais comme son nom l’indique, The Astonishing End EST un premier album, et permettra au groupe de Nicosia de se faire une place plus importante sur la scène européenne.
Titres de l’album:
01. Warriors in Line (Intro)
02. Never Back Down
03. Warrior in the Night
04. Angel
05. The Astonishing End
06. Tonight
07. Crawling Among Shadows
08. Beyond Darkness (Outro)
09. Angel (Acoustic)
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