Lundi de Pâques, les œufs, le partage, jour de la résurrection, le premier jour d'une nouvelle semaine, qui inaugure un temps nouveau de paix et de joie…Vu le contexte actuel j’ai sincèrement du mal à croire que ce lundi augure de temps de paix et de joie, mais ça n’est pas une raison pour sombrer dans les affres de la dépression. Et quel meilleur remède à la sinistrose ambiante que d’écouter un album enregistré par des passionnés, histoire d ‘oublier pendant quelques minutes l’ambiance cloisonnée et le manque de relations humaines. Un album qui nous replonge dans un passé beaucoup plus heureux que notre présent, et qui comme beaucoup d’autres trouve l’inspiration dans une décennie morte depuis longtemps, cette fameuse décennie 80 qui n’en finit plus de renaître…comme le Christ. Et c’est en Italie, l’un des pays les plus touchés par la crise actuelle que nous allons rencontrer les musiciens du jour, friands d’un Heavy Metal hautement nostalgique, et joué comme si le temps n’était pas passé à la bonne vitesse. HOUNDS donc, quintet (Massimo Ventura - guitare/chant, Marco De Fabianis - claviers, Enrico Cairola - batterie, Stefano Paparesta - basse et Alessandro Zelferino - guitare) formé en 2016 sous l’impulsion de trois de ses membres fondateurs (Ventura, De Fabianis et Cairola), dont l’unique but à l’époque était de reprendre à leur compte des morceaux de SAVATAGE, sans penser un seul instant à enregistrer des albums ou donner des concerts. Mais avec l’adjonction de deux musiciens supplémentaires, les ambitions ont été revues à la hausse, et c’est donc un concept original qui a émergé de cette réunion d’artistes, qui a vite découlé sur la production d’un premier EP éponyme à compte d’auteur. Mais c’était sans compter sur le talent des personnages impliqués et l’intérêt qu’ils allaient susciter dans l’underground, et bien vite, les labels se sont montrés intéressés par cette formation certes typique, mais à l’allant indiscutable.
Ainsi, un an et demi après cet initial EP, nous retrouvons les originaires de Turin au catalogue d’un des acteurs nostalgiques les plus en vue de la scène européenne, Punishment 18 Records, gardant l’histoire dans la limites des frontières de l’Italie. Mais gageons que la musique proposée sur Warrior of Sun a depuis longtemps franchi ces frontières pour se répandre comme une trainée de poudre dans les rangs de tous les amateurs de Heavy Metal noble et classieux. Jouant cette musique comme si le temps s’était plus ou moins arrêté l’année de la sortie de Gutter Ballet, HOUNDS fait donc honneur à son récent passé de tribute-band, sans pour autant se contenter d’une repompe pure et simple d’un modèle illustre. On trouve donc dans leurs compositions d’évidentes traces de SAVATAGE, mais aussi des réminiscences de MAIDEN, de SAXON, de la grandiloquence de RAINBOW, mais aussi quelques éléments de Power Metal européen et américain, avec une propension à doper le Heavy d’une puissance sinon Speed, du moins à l’amplitude non négligeable. Affichant dès le départ des ambitions évidentes, le quintet se propose donc de nous faire survoler le passé à dos d’aigle, et synthétise tout ce qui a pu les influencer dans les années 70 et 80, se posant en nouveau chantre d’un Metal nostalgique à souhait, et pourtant très à l’aise dans son époque. Si le tempo global se satisfait très bien d’un mid plombé et affirmé, parfois, la machine décolle et le miracle total se produit, la musique des italiens atteignant les sommets du Power Metal des nineties, sans en singer les tics note pour note. On constate cette perfection sur l’enflammé « City Hunter », qui étrangement brouille les cartes temporelles pour imposer un calendrier Power hargneux, rappelant ICED EARTH, HELLOWEEN, mais aussi les grandes heures de la violence modérée scandinave.
Adeptes des formats longs, les turinois se lâchent souvent au niveau du chrono, allant jusqu’à taquiner les neuf minutes pour imposer de longues évolutions progressives du meilleur cru. « The Light » en reste le meilleur exemple et le plus long, avec sa longue introduction mélancolique en son clair très inspiré par Jon Oliva et ses proches, avant qu’un riff très typé ne prenne le relai sans nuire à l’harmonie ambiante. Avec des capacités individuelles notables et un collectif soudé comme jamais (le line-up n’a pas changé depuis les débuts de 2016), HOUNDS peut donc se reposer sur une solidité globale, et laisser parler les talents personnels, proposant un équilibre parfait entre tous les instruments. Mais ne nous leurrons pas, c’est bien le triumvirat guitare/chant/clavier qui truste les avant-postes, et c’est justement cet équilibre qui confère à ce premier album ce parfum si spécial, un parfum vintage certes, mais qui n’empeste pas la naphtaline et les regrets passéistes. Entre des soli qui se taillent la part du lion et des nappes de synthés plaquées rappelant le meilleur de RAINBOW, des progressions typiques de la NWOBHM remises au goût d’un jour Power Metal US, et une pertinence de composition hallucinante, le groupe provoque les meilleurs sur leur propre terrain, et fait jeu égal avec eux. On est donc loin du petit groupe sous perfusion SAVATAGE lorsqu’on écoute Warrior of Sun, et plus proche d’une nouvelle référence Heavy européenne. Certes, l’album est loin d’être inédit en soi. On retrouve sur ce premier LP cinq morceaux issus du premier EP, retravaillés pour l’occasion, et agrémentés de quatre inédits, dont un nouvel instrumental, « The Chronogate ». Cette façon de placer des chansons sans paroles à intervalles réguliers est aussi une curiosité à notre époque, et garantit à ce premier album une singularité qui lui permettra de se différencier de la masse, si tant est que le talent naturel du groupe ne parvienne pas à convaincre immédiatement.
Certes, l’ensemble est classique dans le fond, mais beaucoup moins dans la forme. « Warrior of Sun » joue le Heavy noble et puissant avec ses accès de double grosse caisse assez incongrus, et malgré le flottement d’un chant pas toujours très en place, la puissance qui se dégage est prenante, entre Heavy progressif, épique, Power Metal en retenue, et Hard-Rock en fond sonore. Tous les titres méritent l’attention, même si certains jouent le jeu d’un Hard Rock consensuel (« Hero’s Fate » qui rappelle le ACCEPT du virage américain), et les harmonies, les arrangements, la volonté finissent par emporter l’adhésion. Une bien belle réussite pour des musiciens qui au départ n’avaient d’autre but que de s’amuser, et qui aujourd’hui pourraient devenir la nouvelle référence du Heavy old-school transalpin.
Titres de l’album :
01. Madness and Rage (Instrumental)
02. Warrior of Sun
03. Condemned to Hell
04. Beyond the Horizon
05. The Chronogate (Instrumental)
06. City Hunter
07. The Light
08. Hero’s Fate
09. Unreal
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