Tiens, encore un groupe qui veut nous apprendre à jouer du Rock’n’Roll. Pourquoi pas les gars, mais d’autres ont fait le coup avant vous, avec plus ou moins de brio. Après tout, le Rock, ça ne date pas d’hier, non, plutôt d’une époque très lointaine ou les bluesmen désignaient de cette expression les relations physiques qu’ils pouvaient entretenir avec de jolies femmes. Alors rendez-vous compte, vous êtes légèrement à la bourre. Mais je vous laisse le bénéfice du doute, après tout, vous avez peut-être quelque tuyaux inédits à nous refiler. Et à une époque où même les rêves sont taxés, c’est toujours bon à prendre…
Un rapide coup d’œil à votre packaging nous montre que les clichés ont la vie dure. Une jolie pochette, classique, d’une bombe topless qui cache sa poitrine mais exhibe fièrement ses tatouages, des mecs qui sont aussi couverts d’encre qu’elle, avec toutefois un air plutôt sympathique, des titres remplis de clichés au bourbon ou à la bière, et une bonne humeur naturelle…
Tout ça est convenu, alors autant laisser parler la musique…Mais avant ça, un petit détour informatif du côté de votre bio, qui nous en dira un peu plus sur votre background, qui ne doit certainement pas être différent des mille groupes vous ayant précédé dans le créneau.
Les SPOTLIGHT BRIDES nous en viennent donc de Zwiesel, Bavière, et se sont formés en 2012 autour de l’ossature Florian Eichinger (basse) et Patrick Eglseder à la batterie. Vite rejoints par le guitariste Florian Hasenkopf (Florian Nöizemachine) et Sandro Weber (chant), le quatuor écume les clubs et salles, avant de composer son propre matériel et de publier un premier single, « We Are The Brides », au titre affirmatif d’une identité assurée.
Ensuite ?
Participation à des festivals, recrutement d’un nouveau frontman, en la personne de Gibson Sioux, au pseudo improbable, et la machine a continué à avancer, de participations à des émissions de radio en concerts, pour mettre en place un répertoire solide, apte à constituer les fondements d’un premier album que nous avons eu le plaisir de découvrir au début du mois de mai.
Aujourd’hui, la formation semble stable autour de Patrick Eglseder (batterie), Jay B.Joe (basse, ancien guitariste rythmique), Gibson Sioux (chant) et Florian Nöizemachine (guitare lead), et Way of Rock'n'Roll vient à point nommé nous prouver que les quatre jeunes rebelles sont à l’aise dans leur Rock d’un autre temps, en onze titres et une quarantaine de minutes.
Certes, le propos est convenu, mais l’énergie dont font preuve ces Allemands est assez convaincante, même si de fortes réminiscences d’influences passées teintent leur musique d’une nostalgie toute 80’s.
On le sait, les Allemands aiment la tradition, et font partie des publics les plus fidèles du monde. C’est parce qu’ils n’ont jamais cessé d’aimer ce Hard-Rock qu’ils ont contribué à inventer, ou du moins propager, sans se demander si l’époque ne réclamait pas un peu plus de modernité.
Way of Rock'n'Roll ne montre aucun signe de poussée vers l’avenir, mais ne reste pas passéiste pour autant, se contentant de nous expliquer par La+Mi que le binaire aux gros riffs reste la musique la plus immédiate et efficace pour s’éclater dans une fosse ou dans la salle d’un bar enfumé.
Certes, tout ça n’est ni très fin, ni très malin (les cris de jouissance féminins en entame de « She Must Be a Sin », le prouvent en un souffle rauque), mais c’est efficace, et surtout, ne vous oblige pas à vous poser des questions inutiles.
Dotés d’une production un peu sèche mais largement assez rauque pour ce Rock qui se veut direct et sans phase de séduction superfétatoire, les SPOTLIGHT BRIDES balancent la sauce d’un Hard qui se veut légèrement Sleaze sur les bords, mais bien burné dans le décor, histoire de ne pas passer pour des poupées enfarinées un peu trop glamisées.
Evidemment, avec un style aussi marqué, les quatre allemands ne sont pas allés chercher intra-muros l’inspiration pour alimenter en électricité leur Rock bien balancé, mais ont plutôt lorgné du côté des USA et même de nos BLACKRAIN français de quoi faire tourner le moteur sans trop chauffer.
Alors, on pense à l’écoute de leur binaire à AC/DC, évidemment, mais aussi aux L.A GUNS, à KIX, et à toute la deuxième vague de Hard-Rock lipstick des eighties bigarrées, que l’ouverture/single «We Are The Brides » nous remémore sans complexe.
Riffs acérés, voix sensuelle à la moue lippue et au phrasé goulu, rythmique en up qui ne ménage pas sa frappe, et nous voilà partis pour un bon résumé de trente ou quarante ans de Rock in your face. « Way Of Rock’n’Roll » continue sur le même beat et cogne on the streets, pour une bonne dose de grisant’n’roll qui titille la fibre dansante de son énergie enivrante. Pas encore aussi toniques que les AIRBOURNE, mais largement aussi atomiques que les BACKYARD BABIES, dans une approche moins Punky, les SPOTLIGHT BRIDES plantent en trois titres le décor, et finissent par sombrer d’accord pour un « Hellevator » que les frères Young n’auraient pas renié.
Petit décalage acoustique pour se mettre la sensibilité à fleur de peau sur le blouson clouté (« This Is Life », qui ressemble plutôt pas mal à un UGLY KID JOE plus émotif que marteau), démarcage downtown d’un hit des KIX repris par Tracii Guns (« Everyday »), batterie qui fonce sur fond de riffs qui défoncent (« Alive », un peu systématique et découlant de ce qui précède pour annoncer la suite, mais efficace et sans fuites), aveu enflammé qui mixe les RAMONES aux Néo Rock scandinave qui détonne (« Hard To Please », pas forcément, mais en tout cas, brulot très plaisant), et final feux d’artifices, qui passe en revue tous les vices et surtout un énorme solo qui dévisse (« Solution », mais je n’ai souligné aucun problème).
Voilà donc un compte-rendu assez complet du catalogue de thèmes réchauffés par Way of Rock'n'Roll, qui se met à la colle avec un genre qui racole, mais qui restera toujours le plus honnête des cas d’école qui décollent. Un disque simple, enregistré avec sincérité et produit avec honnêteté, qui ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit, mais juste à se faire plaisir en vous voyant vous éclater, au son d’hymnes instantanés qui font décoller les cheveux et twister les bottes cirées.
Il en faut parfois peu pour être heureux, et c’est ce que semblent dire nos quatre amis dont le cœur chavire au son d’un Rock qui transpire.
Cela dit, si la dame de la pochette a envie d’apprendre les rudiments de la guitare, je suis prêt à faire don de mon art. Le message est je l’espère passé !
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09