Ce MONOLYTH ne doit pas être confondu avec l’autre, à l’orthographe différente et hébergé par les Acteurs de l’Ombre. Non, ce petit « y » fait toute la différence entre les deux, et cette différence est de taille. MONOLYTH, actif depuis les années 2000 pratique un genre hybride entre le Death mélodique et le Metalcore, pour un cocktail chargé en électricité, en reprises nerveuses et en écrasements soudains.
Troisième album donc pour la formation, l’étape critique que tout le monde redoute un peu, et qui intervient cinq ans après la seconde apparition A Bitter End / A Brave New World. Un long silence pour mieux préparer un retour très attendu, c’est un pari risqué, mais qui peut créer une sensation de manque. Sous réserve évidemment de proposer un tracklisting à l’épreuve des balles et ne pas manquer la marche pendant que le landau glisse sur les escaliers.
Mais vous pouvez faire confiance à ces cinq-là pour ne pas vous refourguer du matériel bon marché de seconde main. Bien que le line-up ait sensiblement changé depuis les débuts, avec un seul membre d’origine encore dans les rangs, MONOLYTH a gardé le cap imprimé par Amaury Durand (chant), et garde ses distances avec la facilité et les évidences. Aux côtés du vocaliste historique, on retrouve toujours la paire Julien Dijoux/Tristan Mélique aux guitares, Batt Cauchy à la batterie, et la petite nouvelle Vanessa Housieaux à la basse. Mais alors, à quoi ont été employées ces longues années dans l’ombre ? Changer de direction artistique ? Travailler un répertoire dur comme le béton mais souple comme du caoutchouc ? La deuxième option st la bonne, et We've Caught the Sun provoque une éclipse de soleil de sa puissance et de sa chaleur rythmique.
S’il est toujours aussi ardu de définir avec précision le créneau occupé par les nordistes, il est à l’inverse très facile d’apprécier leurs morceaux, nerveux, écrasants, véloces, puissants, et qui ne se posent guère de question inutile tout en évitant d’être trop simplistes. Une fois de plus, la piste courte a été privilégiée, avec des titres concis, efficaces, mais non dénués d’ambition comme le prouve « The Neverending Beginning », posé en prise de contact avec beaucoup d’intelligence.
« The Neverending Beginning » rassure, et défoule. Morceau le plus long de ce troisième album, il expose toutes les idées, le parti-pris d’alternance entre colère et séduction, et les syncopes malines se substituent aux passages les plus atmosphériques, symptomatiques de la scène Death mélodique suédoise des nineties. Le ton est donc donné, MONOLYTH a faim, et ne compte pas s’arrêter de manger avant d’avoir atteint la satiété.
Le son moderne pourra irriter les traditionalistes. Spécialement cette double grosse caisse compressée à outrance, qui lorsqu’elle se double créé un effet de marteau piqueur un peu gênant, mais finalement, assez logique dans un contexte numérique prononcé.
Moderne sans l’être, MONOLYTH hume l’air de son époque, et en restitue les sensations avec précision. Le compromis trouvé est parfait, et l’équilibre est maître, et ces dix titres trouveront une place de choix dans les prochaines setlists du groupe, qui ‘a que l’embarras du choix pour provoquer un headbanging ininterrompu. Festivals et salles intimes seront de la partie, et les cinq musiciens savent qu’ils ont largement de quoi défier les cadors internationaux, et les bousculer d’un « The Right To Bleed » compact, incisif et agressif.
Sans peler le fruit jusqu’au trognon, admettons que We've Caught the Sun est sans conteste possible l’album le plus mur du groupe. Son ADN est toujours aussi prononcé, mais les hybridations successives en ont fait un monstre d’efficacité, et les aménagements Death s’accordent très bien de cette rage Metalcore qui transpire de chaque cri émanant du gosier en papier de verre d’Amaury Durand, qui se prend parfois pour le fils légitime de Phil Anselmo et Chester Bennington.
Pas de réelle surprise mais la satisfaction de retrouver un quintet en pleine forme, et prêt à en découdre. Quelque part entre SOILWORK et KILLSWITCH ENGAGE, MONOLYTH continue son voyage au long-cours, et dose sa rage pour ne pas la gaspiller. Entre charges lapidaires (« Breathe ») et déroulés plus sombres mais tout aussi pugnaces (« Feed the Light »), We've Caught the Sun s’impose comme nouveauté essentielle de ce mois de mars, et laisse la concurrence loin derrière. Si l’originalité n’est certainement pas la qualité première d’une telle réalisation, sa lucidité et sa franchise compensent largement, et le résultat est sans appel : MONOLYTH en est toujours un.
Bon retour à nos chers nordistes qui continuent leur parcours avec une aisance désarmante. Le soleil du succès était à portée de main, il est maintenant entre elles.
Titres de l’album:
01. The Neverending Beginning
02. The Right To Bleed
03. My Blackest Days
04. No Damage
05. Breathe
06. Insomnia
07. Wasted
08. Feed the Light
09. Into Speechlessness
10. Wallbanger
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30