Oui d’ordinaire à la Noël, on ouvre ses cadeaux, on mange comme un glouton, et on finit la journée tondu comme un mouton et gonflé comme une baudruche.
Mais nativité ou pas, certains continuent leur travail d’information pour vous tenir au courant de l’actualité de l’underground, et votre serviteur fait partie de ces chroniqueurs qui ne connaissent pas de trêve et qui de toute façon détestent le fois gras et le champagne.
Alors, sapin et boules brillantes ou pas, il faut bien continuer à écrire sur ceux qui jouent pour survivre…
Et ce matin, un lapin n’a pas tué un chasseur, mais un quatuor de Bielefeld en Allemagne a bousillé mes tympans de bonne heure avec son mélange détonnant de Fastcore, de Powerviolence et de Grind tendance.
Enfin, tendance, le mot est peut-être mal choisi…
Je le concède, j’ai choisi ce quatuor mixte à cause de sa pochette enneigée et à la petite maison au charme suranné, qui évoquait selon moi l’esprit du jour à merveille. Et comme en plus, leur musique offre un joli paradoxe avec cette illustration graphique pleine de tendresse de décembre, le choix n’était pas difficile, d’autant plus que la voix de la dite madame a de quoi réveiller le plus bourré des réveillonneurs acharnés, je me satisfais grandement du hasard qui décidemment fait très bien les choses.
Pas d’infos particulières à se mettre sous le sapin ce matin, même si les Allemands du jour disposent d’une page Facebook et d’un Bandcamp.
Il a déjà été difficile de trouver l’origine des sorties tape de cet EP/Démo, mais après tout, seul le barouf compte, et celui produit par ces barges a de quoi réveiller les rennes du père Noël qui ont pourtant bien travaillé.
Evoluant dans un créneau Hardcore débordant de violence dit « à l’Allemande », donc exsudant de crudité Powerviolence et Fastcore poussés à l’extrême d’un Grind pourtant festif et musical, cet EP des WEAK TIES est un exemple parfait de ce que la brutalité paillarde et explosive peut procurer comme plaisir lorsqu’elle est manipulée par des bons musiciens qui aiment vraiment ce qu’ils font.
Mais il faut dire que la bande n’a pas fait les choses à moitié, mais les a poussées à leur paroxysme, tout en tenant le chronomètre fermement en main. Avec onze morceaux pour même pas dix minutes de musique, l’heure est à l’urgence, et celle suggérée et même avouée est épidermique, bien qu’aménageant quelques espaces plus aérés, histoire de voir si le Hardcore tient sous les coups de boutoir d’une rythmique allumée.
Niveau chant, c’est féminin et donc recommandable (mais je ne suis pas très objectif sur ce plan là…), et Fizzel, Laura, Stephan et Sven ne se posent pas de questions inutiles, fonçant droit devant sans vraiment ralentir la cadence plus de quelques secondes.
Mention spéciale à des interventions qui suggèrent la folie mieux qu’un schizophrène du lundi, dont un « Hands Down Favorite », qui résume en une minute tout ce que le Powerviolence contemporain peut proposer de plus fou et donc de meilleur, ou un « Your Fuss », qui effectivement fuse de toutes parts, et balance des accélérations démentes éclatant des parties en mid absolument irrésistibles.
Comme en sus, le combo dispose d’un son plus qu’honnête (certains diront-même excellent), et qu’il ne se perd pas en considérations bruitistes superfétatoires (pas d’abus de feedback et autres stridences trop envahissantes), nous pouvons résolument affirmer que cet EP est un modèle du genre, dont la folie ambiante tire même sur l’exotisme furieux des combos d’Amérique du Sud.
Quelques crises de démence qui tiennent la cadence (« Catatonic », pas vraiment non, mais du Grind lapidaire à foison, « Constrained » qui impose plein d’idées en quelques secondes bien tassées, l’intro « Rain Fade » qui met dans l’ambiance, et bien sûr le terrassant « Concerned Children », qui en deux parties confronte le Grind le plus absolu et le Hardcore le plus pêchu), un final bien gueulard à la hauteur (« Mutism », j’espère que non, ce serait dommage), et finalement, un EP immédiat qui fonctionne sur plusieurs niveaux mais qui vous colle à la peau.
Un enthousiasme débordant, une joie de jouer des morceaux rapides et allumés, et un simple regard aux photos proposées sur leur page Facebook pour comprendre à quel point les membres du groupe ont l’air de bien s’amuser.
Et nous aussi, par extension, même si le produit en question aurait pu être un peu plus long.
Mais si le Fastcore vraiment béton est votre purée d’oignons de prédilection, jetez-vous sur ce Weak Ties qui vous fera voir le jour de Noël sous un autre angle.
Genre un Santa Claus complètement bourré et hilare, qui pisse dans les cheminées avant de s’envoler dare-dare. Et ça, c’est quand même une sacrée image, surtout si vous l’accolez à cette pochette bien sage.
Titres de l'album:
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