BLOOD RAGE, c’est avant tout un jeu de plateau, à 2 ou 4 joueurs, qui incarnent des clans viking s’affrontant à mort. Ok, l’ambiance est sympa, mais les vikings ne sont décidément pas mon truc. Non, je préfère le Gore visuel et imaginé, et les films un peu branques qu’on trouvait à l’époque sur les étagères poussiéreuses des vidéoclubs d’élite. Et il ne serait guère étonnant que les musiciens de ce groupe ne soient des nostalgiques de cette époque, au jugé de la pochette sublime de leur premier EP : tueur masqué sac à patates à la The Town That Dreaded Sundown, tronçonneuse à la Texas Chainsaw ou au Pieces de Juan Piquer Simon, forêt sombre, victime massacrée, et feu de camp à la Friday the 13th pour planter le décor.
Vous y êtes ? En plein cauchemar délicieux ? Vous visualisez le boogeyman increvable qui s’approche avec une faux, un marteau ou une chignole géante ? L’air empeste de la déformation de Jason Voorhees, la peur perle sur les fronts, mais les habitués, bien au contraire, ne sont que joie et volupté. Et pour accentuer encore plus le réalisme de la scène, un petit malin vient jouer Welcome To Crimson Pines sur un petit pick-up à piles. Et dès les premiers accords, tout le monde tombe d’accord. Tout ça sent la mort à plein nez, mais pas la mort douce dans son sommeil, non la séance de torture/friture qui se finit par un cœur qui lâche ou une tête qui tombe dans l’huile.
On aurait d’ailleurs volontiers envisagé les BLOOD RAGE américains, mais le trio est bien britannique, autant que les video nasties et l’heure du thé mort. Venant du Pays-de-Galles, ces trois voyous (Tom Hughes - guitare, Ryan Willis - programmation et Filip Garlonta - chant) nous proposent donc un tour du propriétaire qui finit irrémédiablement mal, puisque localisé dans un ancien camp de scouts, tous exécutés froidement par un tueur en série échappé d’une tombe ou de l’asile.
Un bel hommage au cinéma des années 80, mais aussi au Death sourd et cryptique des années 90. Agrémenté de deux intros, une par face, Welcome To Crimson Pines est un joli petit manuel rouge sang à l’usage des animateurs de colo lubriques, qui depuis quarante ans, préfèrent ignorer le conseil de survie le plus évident qui soit : pas de sexe !! Ici, le sexe musical est brutal, au moins autant que ce pauvre Kevin Bacon se mangeant un javelot en plein torse, et les attitudes dignes d’un MORTICIAN compréhensible et moins bordélique.
C’est donc assez prévisible, mais en même temps, terriblement plaisant. Et si les titres se ressemblent tous de leur absence de vraie basse, de leurs riffs assez conventionnels, le plaisir retiré de cette petite escapade horrifique est au moins aussi agréable que dénicher une perle de série B cachée sur les étagères de la morale.
Vidéoclub, aérobic, bide à l’air, tripes sexy, tout est là, et bien plus encore, pour un massacre dans les règles de teenagers au moins aussi imbéciles que libidineux, avec l’inévitable final célébrant la survie de la seule blonde vierge de la bande, qui malheureusement, va elle aussi connaître une fin assez atroce. Car les BLOOD RAGE ne laissent pas de témoins, et assassinent jusqu’au bout. Alors, décapitation, énucléation, éventration, éviscération, à vous de choisir votre méthode préférée, mais quoiqu’il en soit, le Death simple et barbare des gallois stimule l’imagination, et permet même de trouver des astuces de mise à mort moins conventionnelles.
Grrr, bzzzz, bimbamboum, huuuuuuuuuuuuu (lenteur abyssale), tchak-tchak-poum-poum, bluuuuuuuuuuuuaaaaaarg (accélération fatale), on ne s’en lasse pas d’autant que tout est bien agencé, impeccablement produit pour ne pas sonner trop propre, agrémenté de quelques soli tout à fait respectables, et surtout, animé d’une passion pour l‘underground et ses films honnis par la presse dite honorable. Mais j’emmerde la presse honorable, et je continuerai de regarder des dizaines de fois ces films qui ont traumatisé mon enfance, et qui trouvent en ce premier EP de BLOOD RAGE un écho de nostalgie émouvant.
Et dégoutant, s’entend.
Titres de l’album :
01. Side A Intro « Blood »
02. Lured into the Trap
03. He Came Back
04. Chainsaw Castration
05. Side B Intro « Rage »
06. Skewered with a Tent Stake
07. Campfire Immolation
08. Welcome to Crimson Pines
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30