Désolé mais on n’a pas toujours le temps de passer le sien sur son clavier. Alors pour une fois, j’airai au cœur des choses assez rapidement pour laisser cette chronique entre des balises raisonnables. STORMRIDER est un groupe anglais de Manchester, formé en 2017, et qui a sorti son second EP en juillet dernier, pour les amateurs de nostalgie Heavy de l’orée des années 80. Se vautrant avec plaisir dans la nostalgie, le groupe n’hésite pas non plus à intégrer à sa musique des éléments plus pugnaces, en allant piocher dans les coffres de groupes Power et Thrash de quoi enrichir son inspiration. Je pourrais d’ailleurs m’arrêter là et vous conseiller d’aller jeter une oreille attentive à What Lies Within, histoire de vous faire un avis par vous-même, mais je vais quand même apporter plus de précisions. Avant ce second EP, les anglais en avaient donc logiquement sorti un premier, au titre qui annonçait la couleur et la ferraille. Ainsi, l’année dernière, Heavy Metal Machine avait agité l’underground de son Metal franc et plus nuancé qu’il n’y paraissait, et c’est donc en toute logique que le trio (Mike Coyle - chant, Cristiano Lopes - guitares et Robert Beeton - batterie/chœurs) continue sur sa lancée, sans trop changer sa formule qui lui convient très bien. En autoproduction, les musiciens tentent donc de nous séduire de quatre morceaux et d’une intro, et ne cachent en rien leur fascination pour les débuts de la NWOBHM qu’ils citent en référence absolue. Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans leur liste de mentors des noms comme IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST ou SAXON, qu’ils auraient pu accompagner de ceux de SATAN, DAMOND HEAD, SAINT VITUS, ou PICTURE, mais qu’ils préfèrent souligner de clins d’œil plus virils, en se rapprochant d’ICED EARTH, METALLICA ou KREATOR. Mais ne vous leurrez pas. Si le Metal des anglais est costaud, il est à cent lieues de l’invasion Thrash des mid eighties, et plus proche de la vague vintage actuelle qui secoue l’Europe.
C’est d’ailleurs le nom de SATAN, mais aussi celui de MANILLA ROAD qui devraient vous mettre sur la bonne piste, avec un petit coup de main des souvenirs de BLACK SABBATH, puisque What Lies Within à cette petite atmosphère doomy qui le distingue de la masse old-school. Rien de vraiment surprenant à l’écoute de ces quatre chansons qui reprennent les débats là où les précédentes les avaient abandonnés, mais une bonne dose de Heavy Metal à l’ancienne, gentiment lyrique (spécialement sur le final « What Lies Within », qui a même des allures du CANDLEMASS des débuts, l’emphase dramatique en moins), subtilement progressive quand il le faut, mais très académique dans le fond et la forme. Doté d’une production honnête au cachet passéiste, ce second EP des Mancuniens est un petit plaisir qui fait du bien aux oreilles, avec en exergue ces fameuses tierces si chères à Steve Harris, ce sens de l’appui hérité des premiers SAXON, et quelques prétentions artistiques qui permettent de tirer l’instrumental vers le haut. Certes, les soli ne sont pas toujours très carrés, mais la voix de Mike est convaincante et parfois poignante, et la rythmique, assez inventive, permettent d’occulter quelques maladresses. Le but du jeu n’étant pas d’impressionner ni d’assommer l’auditeur éventuel de performances individuelles notables, la cohésion d’ensemble est appréciable, surtout lorsque le tempo s’envole un peu (« The Journey Begins »). Il n’est d’ailleurs pas interdit d’imaginer les anglais en exil en Suède à l’écoute de ces chansons que les scandinaves d’aujourd’hui pourraient entonner en chœur, même si on comprend assez vite que les racines anglaises sont toujours aussi profondes, et chéries par les musiciens nationaux. Il n’y a pas de mal à se satisfaire d’une fierté tout à fait justifiée, et les STORMRIDER de leur nom à leurs riffs ne font rien pour cacher leur respect d’un classicisme honnête, livrant une jolie partition, émaillée de breaks mélodiques, qui nous ramène au temps béni de Court in the Act, ou du plus tardif et nordique Epicus Doomicus Metallicus (l’analogie est flagrante sur l’excellent « Fire and Fury »).
Quelques harmonies plus légères pour passer la pilule d’une intro mélancolique (« Spirit of the Wind »), avant de reprendre le chemin d’un Hard Rock tirant sur le Heavy typique de 81/82, avec quelques saccades plus musclées, et toujours une basse qui cavalcade dans les près. Du bon travail, toujours en format court pour se faire les dents, mais il ne m’étonnerait guère que les anglais se concentrent très bientôt sur un LP, leur talent naturel et leur simplicité apparente leur permettant d’envisager l’avenir avec sérénité, mais aussi quelques ambitions légitimes à concrétiser.
Titres de l’album :
1. Rite of Passage
2. The Journey Begins
3. Fire and Fury
4. Spirit of the Wind
5. What Lies Within
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