Moins d’un an après la parution de leur dernier long, Sisyphus, lâché en janvier dernier alors que le monde était encore ce à quoi il ressemblait jusqu’à lors, 7 WEEKS s’en revient nous conter des histoires de confinement, de repli sur soi-même, mais aussi de partage et de générosité musicale. Difficile de croire qu’en quelques mois, la situation a changé à ce point, obligeant les groupes à faire des concerts à la maison, voir de proposer des live en streaming payant. Je m’en amuse, mais tout ça ne me fait pas rire, et je m’inquiète pour nos amis musiciens et ceux qui les soutiennent d’un avenir qui ne leur semble pas favorable du tout. Le sacrifice de la culture sur l’autel de la productivité n’augure rien de bon pour le spectacle - et j’éviterai l’emploi du terme « industrie », complètement hors-contexte - et nous risquons de n’avoir comme nouvelles de nos amis que par l’entremise d’albums et autres friandises sorties du frigo pour faire plaisir à nos dents. Nonobstant cette parenthèse pour le moins pessimiste, qu’est ce qui a pu pousser le groupe à revenir vers nous aussi vite ? Le manque de concerts évidemment, mais aussi l’envie de nous proposer un superbe interlude directement en lien avec leur dernier album, qui confirmait leur statut de combo résolument à part et toujours aussi inclassable. Ayant déjà dit tout le bien que je pensais de Sisyphus, je ne renouvèlerai pas mes louanges même si l’album le mérite encore, mais je préciserai quand même que ce What's Next ? - The Sisyphus Sessions y est directement lié, comme son titre l’indique.
Disponible en deux versions, cinq titres pour la dématérialisée et six pour le superbe vinyle, What's Next ? - The Sisyphus Sessions est donc un interlude qui propose un visage plus intimiste des limougeauds. Le groupe déclare à son propos :
« Cet été nous avons choisi d’enregistrer et de compiler plusieurs titres en lien avec Sisyphus : des inédits, des versions alternatives et une cover assez surprenante. Une extension de l’album qui vous y ramènera et vice-versa… »
Il faut dire que suite à l’annulation de sa tournée, 7 WEEKS a eu du temps pour réfléchir à des solutions alternatives, et donc compiler quelques morceaux nous ramenant quelques mois en arrière. Le climat de What's Next ? - The Sisyphus Sessions est donc assez cosy, nostalgique, et propose autre chose qu’un simple EP assemblé à la hâte pour boucher les trous. Concrètement, vous trouverez sur le vinyle six morceaux, dont trois acoustiques tirés du LP précédent, deux inédits des sessions de Sisyphus (dont l’un réservé à la version physique, collectionneurs et complétistes, vous m’avez compris), et une étonnante reprise de KING CRIMSON, proposant un éclairage différent sur l’original, mais aussi sur le groupe qui se l’est approprié. Un joli panaché donc, d’autant que les deux leftovers proposés sont tout sauf des fonds de tiroir et qu’ils s’inscrivent parfaitement dans la logique de qualité imposée par Sisyphus. « Intimate Hearts » tout d’abord, insiste sur cette veine de Post-Grunge que le groupe affectionne tant, avec son ambiance à la DEFTONES retravaillée pour sonner plus Rock et moins contemplative. On apprécie sa mélodie amère, et on retrouve avec plaisir le chant unique et gorgé de feeling de Julien Bernard, sui survole une fois de plus un instrumental ciselé. Il est d’ailleurs incroyable que ce morceau ait été mis de côté à l’époque, tant il est accrocheur et éminemment séduisant de ses petites pirouettes rythmiques et de ses chœurs évanescents. Même constat pour « My Valhalla », débutant come un hit Power-Pop avec sa batterie seule qui martèle un beat de guingois, avant que la guitare ne rentre dans la danse pour densifier le propos.
Comme je le précisais, la reprise du « Cirkus » de KING CRIMSON est tout sauf un caprice de complaisance, et le long morceau retrouve même l’atmosphère un peu cotonneuse de Sisyphus, sonnant presque comme un original du groupe. Les trois derniers morceaux reprennent donc la trame de ceux déjà gravés sur le LP de janvier, mais ne se contentent pas d’une interprétation pauvrette à la guitare acoustique genre feu de camp pour scouts romantiques. 7 WEEKS a pris grand soin de proposer des arrangements nouveaux pour les éclairer différemment, et ne pas les faire sonner comme des versions décharnées. On croirait presque entendre un unplugged de PEARL JAM ou de LED ZEPPELIN, ce qui en dit assez long sur la qualité de l’interprétation. Interprétés de façon plus naturelle, les trois titres ne perdent rien de leur beauté et de leur force, et si j’avoue une préférence pour le syncopé « Idols » sur lequel la voix grave de Julien fait merveille, les trois justifient largement l’acquisition de cet EP. Avec sa valeur ajoutée, What's Next ? - The Sisyphus Sessions fait presque office de nouvel album pour le groupe de Limoges, malgré sa durée restreinte, et l’idée d’un album acoustique constitué de matériel original fait son chemin dans les esprits des fans, tant les 7 WEEKS semblent nés pour cet exercice difficile. Et au contraire de leur modèle de concept Sisyphe, ces musiciens talentueux ne se contentent pas de pousser un rocher au sommet d’une montagne pour recommencer le lendemain. Ils continuent d’avancer et de franchir les caps, en espérant que le ciel de l’avenir se dégage enfin pour que l’on puisse les retrouver dans leur contexte de prédilection : la scène.
Titres de l’album:
01. Intimate Hearts
02. My Valhalla
03. Cirkus (King Crimson cover)
04. Gone (acoustic version)
05. Idols (acoustic version)
06. Sisyphus (acoustic version)
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30