La planète Rock est en ébullition, le dernier album des ROLLING STONES heurtant le marché de son énorme campagne de pub. Ayant écouté le disque en question, je me dis que le passé est souvent plus important que le présent, les chansons étant tout ce qu’il y a de plus prévisibles. Le nom en lui-même évoque forcément des souvenirs et des attentes, mais la réalité des faits reste indéniable : avec un disque très moyen, les STONES trustent les colonnes, monopolisent l’attention, alors que dans le même temps, des groupes formidables sortent des albums extraordinaires, sans bénéficier de la moindre exposition.
Alors, plutôt que de jeter votre dévolu sur un Hackney Diamonds dont la seule surprise reste l‘intervention de Paul McCartney à la basse sur un titre, adoptez plutôt ce premier chapitre de la saga VITALINES, beaucoup plus intéressant, plus frais, et plus en rapport avec vos propres goûts. A moins que les mélodies ne vous donnent de l’urticaire.
Derrière le nom inconnu de VITALINES se cachent deux musiciens connus comme des loups blancs. A gauche, Robbie LaBlanc, surnommé « la voix du paradis », et chanteur de BLANC FACES, FIND ME et autres projets enviables. De l’autre, le couteau suisse suédois Tommy Denander, dont le CV prendrait trop de place à être reproduit ici.
Un chanteur au talent immense, un gourou des studios qui manie la basse, la guitare et les synthés, un batteur en appui (Neil Anami), voilà donc les forces en présence, qui nous présentent le fruit de leur travail sous la forme de onze morceaux, tous ralliés sous la bannière Wheels Within Wheels. Et ces roues tournent rond, nous entraînant dans un voyage au long-cours sur les autoroutes américaines à la recherche d’une source magique de nostalgie, nous renvoyant de fait à une époque bénie : les années 80.
Aucun doute à avoir, les deux parties ont clairement décidé de jouer sur la corde sensible des quinquas qui regrettent les jours de bonheur du Billboard. A la manière d’un JOURNEY délocalisé en Suède pour y apprendre quelques astuces de production, VITALINES revisite l’AOR de papa, le Melodic Rock de tata, et le Hard-Rock du fiston, pour en livrer une version plus personnelle, encore plus peaufinée, professionnelle en diable mais aussi spontanée qu’un baiser déposé sur des lèvres aimées.
Connaissant le génie de Denander, il est évident que je m’attendais à une perfection logique. Mais même avec ces attentes élevées, j’ai quand même été surpris par la qualité incroyable d’un disque qui renvoie toute la concurrence dans des cordes qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Chaque morceau est différent du précédent, mais partage cette extrême qualité d’arrangements, ces harmonies irrésistibles, et ce son cristallin concocté par Tommy en studio, qui donne un reflet divin à chaque inflexion, riff ou refrain.
De son côté, Robbie LaBlanc fait ce qu’il sait faire de mieux, chanter d’une voix pure, s’investir totalement et apporter l’émotion nécessaire pour que le concept fonctionne à plein régime. Et si « Judgement Day Is Here » déboule à cent à l’heure, c’est pour mieux fédérer le public Hard qui a besoin d’énergie débridée pour se rallier. Entre DEEP PURPLE et EUROPE, cette ouverture tonitruante place immédiatement le projet sous des auspices exigeants, et nous bouscule pour que le reste du tracklisting nous berce après coup.
Inutile de s’attacher à décrire tous les titres de cet album qui sont autant de hits fantasmés d’un Melodic Rock hargneux mais poli, nerveux mais embelli, puissant mais dansant. « Love Not Fantasy » donne justement envie de faire bouger ses petites jambes pour rejoindre la piste de danse AOR des mid eighties.
Le duo fonctionne donc à merveille, les deux musiciens s’entendant comme larrons en foire du fait des similitudes de leurs goûts respectifs. On a même parfois le sentiment de se retrouver en pleine vague West-Coast légendaire, lorsque les notes de synthé de « Hello World - We Need To Talk » taquinent une rythmique souple, éclairant l’héritage d’un Raised on Radio qui pour beaucoup, incarne toujours le pinacle d’un mouvement né dans les seventies.
Lorsque le potentiel de deux musiciens de légende est exploité à plein, le résultat parvient quand même à étonner. En tapant le sans-faute complet, Tommy et Robbie réaniment ZINATRA et le revitalisent à la mode scandinave, pour fabriquer une sorte de créature de Frankenstein aux intentions louables, mais aux membres provenant de divers corps, Hard-Rock, Heavy-Metal, AOR, West Coast, Mélodic Rock, j’en passe et des moins évidents.
Entre héroïsme humble (« Cards From Another Game »), romantisme cool (« When Spirits Fight »), tendresse synthétique en veste blanche ouverte sur un t-shirt pastel (« You’re The Reason I Am », plus Joseph Williams qu’un inédit de The Seventh One), et nervosité Rock durcie d’une attitude passionnée (« Wheels Within Wheels », la scène suédoise de ces vingt dernières années dans un mouchoir de poche), Wheels Within Wheels est un nuancier de toutes les teintes mélodiques américaines et suédoises, et nous offre un spectacle intégral.
Difficile de surpasser ce chef d’œuvre, que les fans se joueront jusqu’à la fin de l’année en étant persuadés de tenir là le petit miracle qu’ils attendaient. Tommy et Robbie ont donc mené leur barque avec beaucoup d’intelligence, sans perdre en fraîcheur ni en sincérité.
VITALINES est donc un cocktail de vitamines naturelles, qui donne le sourire. Toujours bon à prendre en cette époque trouble et anxiogène.
Titres de l’album:
01. Judgement Day Is Here
02. Love Not Fantasy
03. Hello World - We Need To Talk
04. Cards From Another Game
05. Love And Thunder
06. When Spirits Fight
07. You Never Know With Magic
08. Life Waits For No One
09. You’re The Reason I Am
10. Wheels Within Wheels
11. Nothing But Silence
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